VIDÉO. "Je vais dormir dans ma voiture" : menacé d’expulsion par ses belles-filles, Paul, 82 ans, originaire de l’Aveyron, raconte sa peur de se retrouver à la rue

  • Paul Rudelle, 82 ans, aimerait mourir dans la maison où il a vécu ses plus belles années.
    Paul Rudelle, 82 ans, aimerait mourir dans la maison où il a vécu ses plus belles années. Capture d'écran YouTube - C Cela
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Né à Salmiech, Paul Rudelle, 82 ans, vit dans la maison qui était la propriété de sa compagne dans le Tarn, décédée en août 2023. Aujourd'hui, ses belles-filles veulent vendre l'habitation, et l’octogénaire doit quitter la maison début juillet 2024. Autour de lui, la solidarité s’organise, et Paul Rudelle raconte ici son histoire lui-même.

Les jours heureux sont derrière lui, à présent. Planqué derrière le circuit automobile d’Albi au Séquestre (Tarn), Paul Rudelle coulait des jours heureux et paisibles depuis 37 ans avec sa compagne Simone, dans cette maison qu’il s’appliqua à retaper au fil de ces années tranquilles.

Né à Salmiech, dans l'Aveyron

Né à Salmiech dans l’Aveyron en 1941, fils du "Poilu" Albert Rudelle qui a migré après la Grande Guerre à Roussayrolles dans le Tarn, cet ancien maçon de profession avait trouvé après une enfance et une vie difficiles son petit coin de paradis auprès de Simone, propriétaire de cette maison abritée par le bruit pétaradant des voitures de course, vivant chichement (la retraite de Paul est d’un peu plus de 800 €) mais joliment. Les deux amoureux s’étaient connus lors d’un bal musette à Albi, au milieu des années 80.

"Elles veulent me mettre à la rue comme un chien"

Mais en août 2023, Simone décède et c’est alors que commence le calvaire de Paul Rudelle, révèle La Dépêche du Midi. Deux mois à peine après la mort de leur mère, les deux filles de sa compagne (Simone était veuve depuis 1984), qui ont hérité de la maison, lui demandent des comptes puis souhaitent vendre, et par voie de conséquence, expulser un beau-père. "Simone est morte, ses filles veulent vendre la maison, elles veulent me mettre à la rue comme un chien", commente celui qui se voit déjà dormir dans sa vieille Fiat Uno de 30 ans et ses 400 000 km au compteur.

Électricité coupée

Depuis la mort de sa compagne, Paul est déjà contraint de verser un "loyer" de 400 € à ses belles-filles (en fait des indemnités), et leur rembourser 1 000 € de frais de justice. Car entre elles et lui, c’est peu dire que le courant ne passe pas. Il ne passe tellement pas que le 4 février dernier, l’électricité lui est coupée durant 3 jours. Pire encore : considéré comme "un occupant sans droit ni titre", l’octogénaire à l’inamovible béret doit être expulsé le 8 juillet prochain du domicile dans lequel il aimerait finir ses jours. Me Jeusset, l’avocat des deux belles-filles (dont l’une habiterait près de Baraqueville en Aveyron), chargé d’engager une procédure de référé expulsion depuis octobre 2023, a fait savoir à Paul Rudelle que ses clientes "ont fait "preuve de compréhension" en lui laissant un tel délai.

"J’ai tout perdu. J’ai perdu Simone, j’ai perdu la maison et j’ai perdu le moral", lance-t-il alors, abattu.

Solidarité de jardin, cagnotte, Abbé-Pierre

Mais dès octobre 2023, un "voisin de jardin" de Paul est touché par sa détresse devant pareille situation. Avant de lui venir en aide, il s’informe sur la vie et la personnalité de l’octogénaire. Pas de doute pour lui : "Il est bon comme le bon pain, il fait partie de ceux qui n’ont rien et qui sont prêts à tout donner, pour peu qu’ils se sentent acceptés. C’est ce qui a sous-tendu tout son parcours de vie", conclut-il. Le 29 février dernier, ce voisin met en ligne une cagnotte avec laquelle, si elle va à son terme, Paul Rudelle pourra acheter lui-même la maison (estimée à 150 000 €). Ce dernier a souhaité en faire don après sa mort à la fondation Abbé-Pierre.

Paul raconte lui-même son histoire en vidéo

Paul Rudelle a raconté lui-même devant la caméra d’un de ses amis (ouvertement amateur de "Farrebique") ses craintes de devoir quitter la maison du Séquestre, les travaux qu’il y a réalisés (y compris dans les maisons de ses "belles-filles"), l’histoire de sa vie, cette carte bleue et ce testament étrangement disparus, et bien plus encore… La voici.

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Les commentaires (1)
Meanjarie Il y a 1 mois Le 22/03/2024 à 09:55

Quelle honte!!!!!