Agriculture : "Nous avons besoin d’animaux capables de s’adapter", la génétique au service des brebis lacaune

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  • Pierre Arsac, président de l’Upra lacaune et Ioan Romieu, vice-président, sur le stand de la race lors du salon de l’agriculture, à Paris.
    Pierre Arsac, président de l’Upra lacaune et Ioan Romieu, vice-président, sur le stand de la race lors du salon de l’agriculture, à Paris.
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L’organisme de sélection des ovins lacaune travaille depuis plusieurs années à rendre ces animaux plus résilients au changement climatique et aux évolutions de l’agriculture notamment grâce à la sélection génétique. Un travail dont les résultats ne seront visibles que dans plusieurs années et qui engagent l’avenir de toute une filière.

Anticiper sur les changements climatiques à venir, leur impact sur l’élevage et sur la production des animaux. En clair, sélectionner les animaux pour qu’ils répondent aux besoins d’agriculteurs confrontés à des "périodes de sécheresse, de chaleur extrême, des hivers moins froids et plus humides", avec "une ressource en herbe qui peut se faire rare dans la saison". "Nous avons besoin d’animaux capables de s’adapter, explique Ioan Romieu, vice-président de l’Upra lacaune et éleveur sur le Larzac. C’est déjà le cas aujourd’hui mais les conditions climatiques vont évoluer vers les extrêmes."

"La décision a été prise il y a un peu plus de quatre ans de travailler conjointement avec l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) pour sélectionner nos brebis afin qu’elles répondent au mieux à ces problématiques, poursuit Ioan Romieu. Les brebis lacaune s’adaptent particulièrement bien à nos espaces. Elles ont été façonnées par l’endroit où elles vivent. Nos animaux sont polyvalents et ils sont productifs aussi bien dans des systèmes extensifs que dans des exploitations plus restrictives."

Aussi, les éleveurs doivent aussi faire face "à une résistance plus forte des parasites". De ce côté-là, les travaux, pour la filière laitière, vont être lancés dans le courant de l’année. "L’avenir de la race passera par la génétique, souligne Pierre Arsac, le président de l’Upra lacaune. Lire l’ADN est aujourd’hui plus facile et beaucoup moins cher qu’il y a quelques années. L’idée est également d’augmenter la longévité de nos animaux. Nous nous devons d’anticiper les besoins des éleveurs qui ont besoin d’animaux résilients, qui sont autonomes." "Les décisions que nous prenons aujourd’hui nous engagent pour les décennies à venir. Nous n’avons pas tellement le droit à l’erreur", rappelle Pierre Arsac.

Vers une autre industrie très exigeante

Dans un même temps, les responsables de l’Upra planchent sur d’autres sujets comme la commercialisation des animaux pour la filière cuir. "Mais faut-il encore que les peaux de nos animaux correspondent aux critères très stricts de ces filières. Mais nous avons des discussions avec certaines mégisseries, confie Pierre Arsac. Cette industrie est très exigeante avec la qualité des peaux et il faut que cet investissement soit également rentable pour les éleveurs. Notre cœur de métier reste la production de lait et cette option ne restera qu’un complètement de revenu pour nos agriculteurs."

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Les commentaires (1)
Jema Il y a 1 mois Le 27/03/2024 à 10:49

Pauvres animaux qui ne rentrent pas dans les critères sélectifs.
Paix coeurs animaux !