Mali: la communauté internationale se mobilise pour "gagner la paix"

  • Le chef de l'Etat malien, Dioncounda Traoré (d), et le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso (g), le 14 mai 2013 à Bruxelles
    Le chef de l'Etat malien, Dioncounda Traoré (d), et le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso (g), le 14 mai 2013 à Bruxelles AFP - Georges Gobet
  • Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius le 19 mars 2013 à Lyon
    Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius le 19 mars 2013 à Lyon AFP/Archives - Jeff Pachoud
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AFP

La communauté internationale se retrouve mercredi à Bruxelles avec l'ambition de réunir près de deux milliards d'euros pour relancer démocratiquement et économiquement le Mali une fois les combats terminés.

Rassemblés à l'initiative de l'Union européenne et de la France, les grandes organisations internationales (ONU, Banque Mondiale, Union africaine...) et une dizaine de chefs d'Etat vont assurer le Mali, l'un des pays les plus pauvres au monde, de leur soutien sur le long terme.

"On est en train de gagner la guerre, maintenant il faut gagner la paix", a résumé mardi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

"Et pour cela, nous avons besoin d'argent", a ajouté le ministre, qui sera présent à Bruxelles aux côtés du président français François Hollande et des chefs d'Etat du Togo, de la Côte d'Ivoire, du Niger ou de la Mauritanie.

L'objectif de la conférence "Ensemble pour le renouveau du Mali" est de lever 1,96 milliard d'euros auprès des bailleurs de fonds, selon les organisateurs. Cette somme correspond à 45% du montant du Plan pour la Relance durable du Mali (PRED), récemment présenté par les autorités maliennes pour remettre en marche le pays sur deux ans (2013-1014).

D'ores et déjà, la Commission européenne a annoncé mardi qu'elle apportait 520 millions d'euros, un "soutien essentiel pour établir un Mali stable et prospère", a déclaré José Manuel Barroso, le président de la Commission, après avoir reçu le chef de l'Etat malien, Dioncounda Traoré.

De son côté, le soutien de la France, premier partenaire bilatéral, devrait atteindre 280 millions d'euros pour les deux ans, a-t-on appris de source diplomatique.

"Le Mali a vraiment besoin d'argent pour remettre en état les services de base, comme l'eau, l'électricité, la santé ou l'administration, notamment dans les régions du Nord libérées à la suite de l'intervention franco-africaine lancée en janvier", explique un responsable européen.

Il s'agit également d'aider le retour des personnes ayant fui les groupes jihadistes et les combats depuis début 2012. Leur nombre a été évalué à près de 480.000, dont 290.000 déplacés internes.

Leur situation a été aggravée par la sécheresse ayant affecté les récoltes en 2012. Quelque trois millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire, selon les statistiques officielles.

L'économie malienne a été fortement déstabilisée par l'arrêt de l'aide internationale après le coup d'Etat du 22 mars 2012: les ressources de l'Etat ont brutalement chuté de 30% et ses dépenses de 33%. De ce fait, le pays a connu une récession de 1,2% l'an dernier, selon le FMI.

Grâce notamment à de meilleures récoltes, Bamako table sur un retour de la croissance cette année, avec une progression de 4,8% du PIB.

Le pari des élections fin juillet

A Bruxelles, les dirigeants maliens, dont M. Traoré et le Premier ministre Diango Cissoko, seront appelés à apporter des garanties sur un retour rapide à la démocratie.

M. Traoré a ainsi déclaré mardi qu'il "ferait tout" pour que le premier tour de l'élection présidentielle se tienne le 28 juillet, soit juste avant la date limite de fin juillet souhaitée par la communauté internationale.

"C'est un pari que nous devons tenir, que nous sommes obligés de gagner car nous sommes convaincus que les véritables problèmes qui se posent au Mali (...) ne peuvent être réglés que par un gouvernement élu, légitime et disposant de plus de temps", a expliqué le président, en affirmant que ni lui, ni aucun membre du gouvernement de transition ne serait candidat à l'élection.

Pour la France comme pour l'UE, le scrutin doit, pour être crédible, se tenir sur l'ensemble du territoire, en particulier dans la région de Kidal (nord-est), en bonne partie contrôlée par le mouvement touareg MNLA, qui réclame une large autonomie pour la région de l'Azawad.

La conférence des donateurs de Bruxelles fait suite à celle organisée, dans l'urgence, fin janvier à Addis Abeba, où une enveloppe de 455 millions de dollars avait été dégagée pour financer notamment le déploiement de la force africaine à la suite de l'intervention des troupes françaises.

Plusieurs ONG ont appelé les pays donateurs à annoncer à Bruxelles de réelles nouvelles contributions, craignant que certains d'entre eux, dont la France, n'entretiennent "l'ambiguïté sur la nature des crédits annoncés", selon l'une de ces organisations, Oxfam. La priorité doit être également de privilégier les dons par rapport aux prêts pour tenir compte des "enjeux colossaux de reconstruction et de développement".

Source : AFP

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