Egypte: Moubarak doit quitter sa prison pour une résidence surveillée

Publié le
AFP

L'ex-président égyptien Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en 2011 par une révolte populaire, doit être remis en liberté jeudi puis aussitôt placé en résidence surveillée avant la reprise de son procès dimanche, selon des responsables.

Ces hauts responsables non identifiés du ministère de l'Intérieur, cités par l'agence officielle Mena, ont affirmé qu'une fois libéré de la prison de Tora au Caire, M. Moubarak, poursuivi pour corruption et meurtres et détenu depuis plus de deux ans, serait ensuite emmené dans sa résidence surveillée à bord d'un hélicoptère militaire.

Sa remise en liberté dépend toutefois du Parquet qui doit établir dans la matinée qu'aucune autre charge ne pèse contre lui requérant sa détention ou qu'aucun nouveau chef d'inculpation n'a été retenu après sa libération conditionnelle dans les quatre affaires pour lesquelles il est jugé.

Le lieu de la mise en résidence surveillée de l'ex-président de 85 ans n'a pas été précisé mais les responsables ont évoqué son transfert possible vers l'un des deux hôpitaux militaires, l'un au Caire, l'autre dans le nord du pays, où il avait déjà séjourné.

Il reviendra au Premier ministre par intérim, Hazem Beblawi, de déterminer ce lieu, selon Mena. Ce dernier, dont le gouvernement a été installé par l'armée après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet, a décidé de mettre en résidence surveillée M. Moubarak, une décision qui lui échoit "dans le cadre de la loi sur l'état d'urgence".

L'heure de la libération de M. Moubarak n'a pas été précisée mais avant que celle-ci ne soit effective, le chargé de mission du ministère de l'Intérieur pour les affaires pénitentiaires, doit envoyer jeudi matin le dossier au Parquet et ce n'est qu'une fois la réponse du Parquet donnée que les formalités permettant sa libération pourront être finalisées, selon les responsables.

Hosni Moubarak, qui avait dépassé la durée maximum de détention provisoire dans trois affaires de corruption et de meurtres de manifestants en 2011 pour lesquels il est toujours poursuivi, a obtenu mercredi qu'un tribunal ordonne sa libération dans la quatrième et dernière affaire qui concerne des accusations d'enrichissement illicite.

Son procès pour meurtres est toujours en cours, et une nouvelle audience est prévue dimanche, mais il pourrait en théorie comparaître libre, à moins que le parquet ne l’inculpe de nouvelles charges, comme cela a été le cas jusqu'à présent, pour le maintenir en détention préventive.

Sa remise en liberté interviendrait dans un contexte difficile dans le pays, plongé dans la crise et les violences sanglantes depuis la destitution de M. Morsi par l'armée.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?