Les Bonnets rouges à Carhaix pour transformer l'essai de Quimper

  • Deux Bonnets rouges lors de la manifestation du 30 novembre 2013 à Carhaix (Finistère)
    Deux Bonnets rouges lors de la manifestation du 30 novembre 2013 à Carhaix (Finistère) AFP - Fred Tanneau
  • Les Bonnets rouges défilent à Carhaix (Finistère), le 30 novembre 2013
    Les Bonnets rouges défilent à Carhaix (Finistère), le 30 novembre 2013 AFP - Fred Tanneau
  • Les Bonnets rouges défilent à Carhaix (Finistère), le 30 novembre 2013
    Les Bonnets rouges défilent à Carhaix (Finistère), le 30 novembre 2013 AFP - Fred Tanneau
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AFP

Les Bonnets rouges étaient de retour dans la rue samedi à Carhaix (Finistère) pour défendre l'emploi en Bretagne, lors d'un "grand rassemblement festif" visant à transformer l'essai du 2 novembre à Quimper qui avait réuni plus de 15.000 personnes.

Des centaines de personnes, la plupart un bonnet rouge sur la tête et un drapeau breton à la main, ont commencé à se rassembler samedi en milieu de journée sur le site du festival des Vieilles Charrues, une vaste prairie bordée d'arbres aux portes de la petite ville de 8.000 habitants.

Sur une estrade, des sonneurs enchaînaient les musiques traditionnelles bretonnes pendant que des dizaines de tracteurs et de camions, tous feux et gyrophares allumés, convergeaient vers le site, a constaté l'AFP.

"On a un défilé impressionnant de tracteurs et camions dans un vacarme de klaxons de gens qui ont envie de se faire entendre jusqu’à Paris", a assuré Christian Troadec, maire DVG de Carhaix et cofondateur du festival des Vieilles Charrues.

Il est le leader du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", un mouvement hétéroclite qui réunit petits patrons, commerçants, artisans, transporteurs, ouvriers, agriculteurs, pêcheurs ou simples citoyens, et qui a emprunté le symbole de la révolte antifiscale bretonne de 1675.Bonnets llllll

Le bonnet rouge a fait sa réapparition le 26 octobre lors d'un rassemblement violent devant le portique écotaxe de Pont-de-Buis (Finistère), dispositif dont le mouvement réclame la suppression "pure et simple".

Le 2 novembre, les Bonnets rouges avaient mobilisé entre 15.000 et 30.000 personnes à Quimper pour la défense de l'emploi, la décentralisation et la suppression définitive de l'écotaxe.

"L'enjeu à Carhaix, c'est la mobilisation", reconnaît Romain Pasquier, professeur à Sciences Po Rennes et auteur d'analyses de la situation bretonne. Il s'agira, selon lui, de "voir si ce mouvement garde toujours le soutien populaire qu'il avait eu a Quimper le 2 novembre". Un soutien incontournable "pour peut-être engager une nouvelle séquence de négociations avec l’État", explique-t-il a l'AFP.

Les syndicats de salariés, qui se sont désolidarisés des Bonnets rouges, ont défilé samedi dernier dans quatre villes de Bretagne, mais n'ont pas rassemblé plus de 13.000 personnes.

"Vivre et travailler au pays"

Et quoi de mieux pour mobiliser que des concerts et des animations ?

Parmi les artistes à l'affiche, Gilles Servat, chanteur et poète breton engagé de longue date en faveur de l'identité bretonne et auteur de "La Blanche Hermine", hymne officieux de la Bretagne qui avait galvanisé une partie de la foule à Quimper.

Bien d'autres artistes bretons sont de la partie, dont des dizaines de sonneurs qui ouvriront le défilé en direction du centre ville à partir de 16H00.

"Nos hommes politiques n'ont pas compris qu'ici plus qu'ailleurs on veut décider, vivre et travailler au pays", a déclaré en début d'après-midi Thierry Merret, autre porte-parole du collectif et président de la FDSEA du Finistère.

"Nous avons des propositions à faire, nous sommes ouverts au dialogue, mais il y a un préalable qui est la gratuité des routes avec la suppression de l'écotaxe. Aujourd'hui on est étranglés par les contrôles et les contraintes", a-t-il affirmé.

Il réclame une "relocalisation des décisions", appelle les autres régions françaises à se mobiliser et estime que "le Pacte d'avenir ce n'est que du recyclage de mesures déjà annoncées".

Le Pacte d'avenir pour la Bretagne doit tenter de trouver des solutions pour sortir la région de la crise et a donné lieu à plusieurs réunions en novembre avec les acteurs économiques, politiques et sociaux de la région. Les Bonnets rouges se plaignent de ne pas avoir été consultés dans le cadre de l'élaboration de ce pacte.

La Bretagne a été frappée ces derniers mois par plusieurs plans sociaux et restructurations dans l'agroalimentaire (Doux, Gad, Tilly-Sabco, Marine-Harvest), mais également les télécoms et l'automobile. L'annonce de la mise en place de l'écotaxe en janvier 2014 a été la goutte qui a fait déborder le vase et conduit les Bretons à sortir dans la rue.

Source : AFP

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