Tirot, dernier fabricant de jouets-bateaux en bois 100% français

  • Une employée du fabricant Tirot assemble des jouets-bateaux en bois, le 3 décembre 2013 à Romagné (Ille-et-Vilaine)
    Une employée du fabricant Tirot assemble des jouets-bateaux en bois, le 3 décembre 2013 à Romagné (Ille-et-Vilaine) AFP - Jean-François Monier
  • Nicolas Tirot (g), le patron du fabricant Tirot, pose avec des jouets-bateaux en bois à côté d'un employé au travail, le 3 décembre 2013 à Romagné (Ille-et-Vilaine)
    Nicolas Tirot (g), le patron du fabricant Tirot, pose avec des jouets-bateaux en bois à côté d'un employé au travail, le 3 décembre 2013 à Romagné (Ille-et-Vilaine) AFP - Jean-François Monier
  • Un employé du fabricant de jouets-bateaux Tirot sculpte des coques en bois grâce à une machine vieille de 60 ans, le 3 décembre 2013
    Un employé du fabricant de jouets-bateaux Tirot sculpte des coques en bois grâce à une machine vieille de 60 ans, le 3 décembre 2013 AFP - Jean-François Monier
Publié le
AFP

Les établissements Tirot, à Romagné (Ille-et-Vilaine), sont les derniers fabricants 100% français de jouets-bateaux en bois, de vrais jouets navigables qui ont résisté à la mondialisation en pariant avec réussite sur la simplicité et la qualité.

Tout a commencé quand il y a plus de 60 ans le grand-père de Nicolas Tirot a fait le choix de laisser tomber les sabots qui ne se vendaient plus pour, comme deux ou trois sabotiers du coin, fabriquer ce qui y ressemblait le plus: un bateau.

C'était en 1945. Mais la concurrence chinoise est passée par là, laminant petit à petit les fabricants français, et aujourd'hui ils sont les derniers en France à fabriquer des jouets-bateaux en bois 100% français. Ils proposent une vingtaine de modèles différents, à faire briller les mirettes des petits et grands enfants.

Nicolas a repris l'affaire en 2005, seul, mais a embauché depuis deux autres salariés. "On revient de plus en plus aux produits français, ça a toujours plu mais avant il fallait que l'on soit au même prix que les concurrents chinois... aujourd'hui les gens sont prêts à faire l'effort de payer un peu plus cher", explique-t-il.

"Ce qui a sauvé notre entreprise, c'est qu'à prix égal nous proposions de la qualité, et c'est autre chose qu'un jouet en plastique... on s'y attache. On a même des gens d'une cinquantaine d'années qui nous ramènent les leurs pour les restaurer", explique le jeune patron.

Rien de technologique ici. Une simple coque en bois, d'un seul bloc, une quille pour les plus gros modèles, et une voile. Mais un vrai jouet de grand, qui flotte dans le bain comme en mer, stable et fier.

Tout le bois provient des forêts dans les 50 km à la ronde. "Je suis exploitant forestier aussi", explique Nicolas. "Je fais ce que mon grand-père faisait il y a 60 ans" et "quand je vois l'arbre dans la forêt je sais déjà ce que je vais en faire".

Tour à sabots

Ces bateaux fabriqués en matières nobles (bois, coton, laiton, ....) ont traversé les ans, certains rappelant encore cette forme de sabot qui leur a donné naissance. Et en guise de faux hublots, des oeillets de chaussure, clin d'oeil à l'époque révolue où le pays de Fougères, où se trouve l'atelier, était aussi le pays de la chaussure française.

Nicolas Tirot a toujours l'oreille attentive au tour à sabots, au fond de l'atelier, qui produit aujourd'hui les coques de bateaux, et dont le son martèle le temps comme une horloge. "Ce ne sont pas des machines numériques, ce sont des +machines à l'oreille+, je sais au son si quelque chose ne va pas", explique-t-il.

Pendant ce temps, Laurence, une salariée polyvalente qui va changer de poste au fil de l'année en fonction des besoins, assemble les voiles. Elle reste concentrée car il ne faut pas perdre de temps: 10.000 à 15.000 bateaux sortent chaque année de l'atelier. Des bateaux de 17 à 67 cm, avec quatre couleurs de coque: bleu, rouge, blanc et noir.

Seule évolution : ils ont ajouté il y a peu de petits logo posés manuellement au tampon sur les voiles, rouges, blanches ou jaunes, qui avant n'affichaient que le numéro du modèle de bateau, du 105 au 702.

Leurs bateaux sont devenus une référence aujourd'hui en France, et ce sont les clients qui en font la publicité. Toute la vente s'effectue via des magasins de jouets, triés sur le volet par Nicolas, et listés sur le site www.bateaux-jouets-tirot.com avec une carte interactive. Pas de vente directe: pas le temps explique Nicolas qui ne veut pas non plus produire plus au détriment de la qualité.

Un pari sur la qualité qui n'a pas échappé à la Ville de Paris qui lui a commandé plus de 200 bateaux estampillés "Ville de Paris". Ils seront vendus dès jeudi sur son site au côté d'une dizaine de produits phares de la ville lumière.

http://boutique.paris.fr/fr/

Source : AFP

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