Italie: premiers obstacles pour Renzi dans la composition du gouvernement

  • Le président Giorgio Napolitano à l'issue de consultations politiques  le 15 février 2014 au palais Quirinal à Rome
    Le président Giorgio Napolitano à l'issue de consultations politiques le 15 février 2014 au palais Quirinal à Rome AFP - Filippo Monteforte
  • Matteo Renzi au milieu du public le 15 février 2014 lors du match de la Fiorentina stade de Florence
    Matteo Renzi au milieu du public le 15 février 2014 lors du match de la Fiorentina stade de Florence AFP - -
  • Angelino Alfano face aux journalistes le 15 février 2014 à Rome
    Angelino Alfano face aux journalistes le 15 février 2014 à Rome AFP - Filippo Monteforte
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AFP

Matteo Renzi, le chef du Parti démocrate (PD) pressenti pour devenir le prochain chef du gouvernement italien, écrit son programme et prépare son équipe mais rencontre déjà les premiers obstacles dans l'attente de sa nomination officielle.

Le président de la République Giorgio Napolitano devrait, selon la majorité des médias, le charger officiellement lundi de former le nouvel exécutif.

Le jeune maire de Florence, 39 ans, qui n'est sorti de l'ombre samedi que pour assister au match de la Fiorentina, poursuit ses consultations, plus compliquées que prévues en raison des réticences aussi bien de ses alliés de droite que de ses amis de gauche.

Le premier coup dur est arrivé avec le +non+ annoncé samedi soir par son ami, l'écrivain Alessandro Baricco, auteur du célèbre "Soie" publié en 1996, que Matteo Renzi voyait au ministère de la Culture.

Deuxième +non+ de taille, celui d'Andrea Guerra, patron du grand groupe international Luxottica et auquel il souhaitait confier le ministère du Développement économique.

Le ministère-clé de l'Economie, alors que la péninsule, troisième économie de la zone euro peine à sortir de la récession avec un maigre +0,1% de croissance au dernier trimestre 2013, représente un autre problème pour Matteo Renzi qui devrait y désigner un dirigeant politique de poids mais "compétent, ayant de l'autorité et crédible auprès de Bruxelles et de la BCE", selon le Corriere della Sera.

"Premiers obstacles pour Renzi, négociations difficiles avec Alfano" Angelino, vice-Premier ministre sortant et chef du Nouveau centre droit (NCD) qui a posé samedi ses conditions pour entrer dans le nouveau gouvernement et dont le soutien est déterminant, écrit le Corriere.

"Equipe et alliés, les noeuds de Renzi", titre La Stampa, tandis qu'Eugenio Scalfari, le fondateur du quotidien de gauche La Repubblica écrit dans son éditorial que "Matteo le séducteur doit prendre en compte la réalité".

"Aïe, aïe, aïe, Renzi, l'affaire se complique", lance ironique en première page Il Fatto quotidiano.

Le jeune chef du PD est pressé d'arriver au pouvoir après avoir fait voter jeudi par la direction du parti une motion de défiance envers son prédécesseur et membre du même parti Enrico Letta.

Il était convaincu d'obtenir le mandat de former le gouvernement des mains de M. Napolitano dès samedi soir, à la fin des consultations politiques que ce dernier a menées tambour battant avec les principaux leaders du pays.

Mais nombre de ces derniers, méfiants envers M. Renzi qui promettait il y a une semaine à peine son soutien au gouvernement Letta, ont voulu lui montrer qu'il devait désormais composer avec leurs exigences, faute de disposer avec son parti d'une majorité dans les deux chambres du Parlement.

Le plus explicite a été Angelino Alfano qui s'est déclaré prêt à participer à un éventuel gouvernement Renzi, à deux conditions.

D'abord que "l'axe de l'actuelle coalition +anormale+ droite gauche ne se déplace pas vers la gauche". "Nous dirions non à un tel gouvernement", a assuré M. Alfano.

La deuxième condition est de "faire les choses en grand" pour sortir le pays de la crise, en ciblant "la classe moyenne".

"Mais pour faire les choses en grand, il faut du temps. On ne peut pas conclure un accord (avec Matteo Renzi, ndlr) en 48 heures et, une fois l'accord conclu, il faudra l'inscrire noir sur blanc", a averti M. Alfano, ajoutant que "le happy end" dans cette affaire n'était pas garanti.

"Les traits du gouvernement que Matteo Renzi dessine sont encore incertains", estime le Corriere tandis que La Stampa commente: le chef du PD "découvre qu'il est plus compliqué de construire que de détruire".

Source : AFP

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