Journée noire pour Hollande: Trierweiler, sondages, ministre viré

  • François Hollande au sommet de l'Otan à Newport, au Pays de Galles, le 4 septembre 2014
    François Hollande au sommet de l'Otan à Newport, au Pays de Galles, le 4 septembre 2014 AFP - Alain Jocard
  • Le livre de Valérie Trierweiler "Merci pour le moment" dans une librairie à Montpellier, le 4 septembre 2014
    Le livre de Valérie Trierweiler "Merci pour le moment" dans une librairie à Montpellier, le 4 septembre 2014 AFP - Pascal Guyot
Publié le
Centre Presse Aveyron

Grand déballage de sa vie privée par son ex-compagne Valérie Trierweiler, sondages abyssaux et un tout nouveau ministre évincé pour un "problème" fiscal: François Hollande a connu une journée noire jeudi.

Contraint de démettre un secrétaire d'Etat -Thomas Thévenoud, 40 ans, fraîchement arrivé au Commerce extérieur- neuf jours après la formation de son deuxième gouvernement, Manuel Valls n'a pas non plus été épargné jeudi, avec une popularité elle aussi en chute libre.

Peu après l'annonce surprise par l'Elysée du départ du jeune sous-ministre pour "raisons personnelles", Matignon a précisé que sa démission était intervenue "suite à une situation découverte après sa nomination", sur laquelle il appartient au député proche d'Arnaud Montebourg de s'expliquer.

Si Matignon est resté assez elliptique, l'éviction du jeune ministre est due, selon une source gouvernementale, "à des problèmes de conformité avec les impôts", identifiés lors des nouveaux contrôles effectués sur les membres du gouvernement.

Ce nouveau spasme de la crise qui agite le gouvernement depuis la rentrée vient clore une journée noire pour l'exécutif, et François Hollande en particulier.

Au fur et à mesure que journalistes et lecteurs se ruaient sur le brûlot-confession de son ex-compagne Valérie Trierweiler, s'amplifiait l'effet du grand déballage de situations et d'anecdotes embarrassantes pour le chef de l'Etat, actuellement au Pays de Galles pour un sommet de l'Otan.

Quelques lignes de "Merci pour le moment", l'ouvrage de Mme Trierweiler, ont notamment déchaîné une tempête de réactions outrées. "Il s'est présenté comme l'homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche, dit en privé: +les sans-dents+ très fier de son trait d'humour", assassine celle dont le chef de l'Etat s'est officiellement séparé le 25 janvier.

Face à la déferlante d'accusations et d'anecdotes embarrassantes, l'exécutif, Manuel Valls et Ségolène Royal en tête, a lancé une vaste contre-offensive pour discréditer l'ouvrage, présenté comme une grotesque charge.

En l'absence de réaction de l'Elysée, c'est son Premier ministre qui a volé jeudi au secours du président, dénonçant au détour d'un déplacement de rentrée des "attaques outrancières" et un "mélange de la vie publique et de la vie privée" qui "abaisse le débat".

Mère des quatre enfants du président dont elle a partagé la vie pendant une trentaine d'années, jusqu'en 2007, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, qui avait été la cible d'un tweet ravageur en 2012 de Mme Trierweiler pendant sa campagne législative, s'est emportée la première. "C'est n'importe quoi!" a-t-elle commenté au sujet des propos méprisants sur les pauvres attribués à François Hollande par son ex-compagne.

Mais la curiosité l'a emporté sur la "dignité" réclamée par M. Valls: à la mi-journée, l'ouvrage avait enregistré 15.000 ventes dans les magasins Fnac, soit un démarrage trois fois plus fort que le best-seller des cinq dernières années "Fifty Shades of Grey".

-Hollande à 13%-

Dans ce climat d'instabilité --la presse évoque un livre-"coup de grâce" à l'encontre de M. Hollande-- un sondage publié jeudi soir a redoublé l'alerte pour l'exécutif: selon le baromètre de TNS-Sofres pour Le Figaro Magazine, réalisé juste après le remaniement gouvernemental de fin août, la popularité de François Hollande a encore perdu cinq points en deux mois, tombant à... 13%. Du jamais vu pour un président.

Quant à Manuel Valls, s'il dépasse encore d'une large tête le président, il dévisse lui de 14 points pour descendre à 30% d'opinions favorables.

A peine moins catastrophique, l'enquête CSA-Les Échos-Radio Classique va dans le même sens: -4 points pour M. Hollande à 19%, -6% pour M. Valls à 31%.

Le Premier ministre, qui s'est de nouveau efforcé lors d'un déplacement en Lorraine de jouer le bouclier du président, essaie ces derniers jours d'accélérer, pour mettre son gouvernement "Valls 2" sur les rails.

"On est plus du tout, mais alors plus du tout sur le même rythme. On est sur un rythme Valls", glisse un conseiller du Premier ministre. Comprendre: sans temps mort, en occupant le terrain médiatique avec des déplacements quotidiens.

Le Premier ministre, qui a fixé au 16 septembre la date de sa nouvelle déclaration de politique générale et du vote de confiance alors que les parlementaires s'attendaient plutôt à un jour d'octobre, est décidé à aller vite.

Trop vite? Alors que Matignon avait annoncé vendredi vouloir recourir aux ordonnances sur le projet d'aménagement du travail du dimanche, le cabinet du Premier ministre a changé son fusil d'épaule: "on verra le moment venu", dit-on désormais rue de Varenne.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?