Japon: élections législatives anticipées pour ou contre la politique économique

  • Des Japonais déposent leur bulletin dans l'urne le 14 décembre 2014 à Tokyo
    Des Japonais déposent leur bulletin dans l'urne le 14 décembre 2014 à Tokyo AFP - Yoshikazu Tsuno
  • Un Japonais dépose son bulletin dans l'urne le 14 décembre 2014 à Tokyo
    Un Japonais dépose son bulletin dans l'urne le 14 décembre 2014 à Tokyo AFP - Yoshikazu Tsuno
  • Le Premier ministre japonais Shinzo Abe en campagne électorale le 9 décembre 2014 à Omiya dans la banlieue de Tokyo
    Le Premier ministre japonais Shinzo Abe en campagne électorale le 9 décembre 2014 à Omiya dans la banlieue de Tokyo AFP/Archives - Yoshikazy Tsuno
  • Banri Kaieda, patron du Parti Démocrate du Japon, en campagne le 13 décembre 2014 à Tokyo
    Banri Kaieda, patron du Parti Démocrate du Japon, en campagne le 13 décembre 2014 à Tokyo AFP - Kazuhiro Nogi
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Centre Presse Aveyron

Les Japonais se rendaient dimanche aux urnes pour les élections législatives anticipées décidées par le Premier ministre Shinzo Abe, qui tente de faire de ce scrutin un référendum pour ou contre sa politique économique "abenomics".

Les 48.000 bureaux de vote ont ouvert à 07h00 locales (samedi 22h00 GMT) et fermeront au plus tard à 20h00 (11h00 GMT), heure à laquelle tomberont les premières estimations des médias.

Il s'agit d'élire cette fois 475 députés, au lieu de 480 dans la précédente assemblée dissoute le 21 novembre. Parmi ces sièges que se disputent 1.191 candidats, 295 sont attribués au scrutin uninominal à un tour et les 180 autres sur un mode proportionnel.

Près de 105 millions de Japonais sont convoqués dans les écoles, mairies et autres lieux publics pour voter, mais les observateurs redoutent une faible participation en raison du manque d'enjeu et d'une météo défavorable dans une partie du pays, même si pour la première fois pour des législatives, la campagne pour battre le rappel a aussi eu lieu sur internet.

Dans un bureau de vote de l'arrondissement de Shinagawa, au centre de Tokyo, le flux d'électeurs était maigre, mais régulier, alors qu'ailleurs ils se faisaient rares. La neige dans le nord-ouest de l'archipel a perturbé dès le matin l'ouverture de bureaux ou l'acheminement du matériel, selon les médias locaux.

Plus de 10 millions de citoyens s'étaient toutefois déjà acquittés de leur devoir électoral avant dimanche dans le cadre d'un dispositif spécial de vote anticipé pour les personnes empêchées le jour-même.

Le chef du gouvernement, qui a parcouru environ 14.000 km à travers le pays pour faire campagne ces deux dernières semaines, dit avoir voulu demander à la population son avis sur la poursuite de sa politique "abenomics" censée redresser l'économie.

- Abenomics, ou rien d'autre ? -

Depuis sa mise en oeuvre il y a deux ans, cette stratégie a dans un premier temps donné des résultats positifs (baisse du yen, retour d'une inflation modérée et regain de croissance), mais elle s'est essoufflée ensuite et le Japon est retombé en récession au troisième trimestre de cette année.

"Le taux de chômage a baissé, les salaires ont commencé d'augmenter, pensez-vous qu'il faille que l'on arrête, ou faut-il continuer", a fait mine d'interroger tout au long de ses nombreux dicours de rue le chef du gouvernement. Et le même de poursuivre: "les abenomics sont la seule voie".

L'opposition, emiettée et prise au dépourvu par un scrutin qui, selon elle, n'avait pas de raison d'être, aura bien du mal à entamer la suprématie du Parti libéral-démocrate (PLD) de M. Abe donné largement favori.

"La dissolution et la convocation d'élections anticipées sont le camouflage de l'échec", a sans cesse répété Banri Kaieda, patron du Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), deuxième formation du pays mais qui ne recueille qu'une dizaine de pour cents de soutien dans les sondages quand le PLD en a près de 40.

Si bien que les enquêtes prédisent que le PLD de M. Abe pourrait emporter plus de 300 sièges, et la coalition qu'il forme avec son allié centriste Nouveau Komeito devrait sans mal conserver les deux tiers de la chambre basse, à moins que le PLD ne les remporte à lui seul.

M. Abe, dont le parti contrôle aussi la majorité au Sénat, disposerait alors de moyens renforcés pour mener à bien sa politique.

Le cas échéant, la question-clef est de savoir s'il saura mettre en oeuvre les réformes structurelles promises, certes difficiles mais jugées indispensables pour relancer durablement l'économie du pays.

Source : AFP

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