Signes religieux : déjà "des évolutions inquiétantes" en 2004

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Centre Presse Aveyron

Un rapport de l'inspection générale de l'Éducation nationale, publié en juin 2004 et cité mercredi par Manuel Valls lors de sa conférence de presse, s'alarmait déjà du poids grandissant des revendications religieuses à l'école et pointait "des évolutions inquiétantes" pour l'ensemble de la société.

"Pour la première fois dans notre pays, la question religieuse se superpose à la question sociale et à la question nationale", écrivait, en juin 2004, l'inspecteur général Jean-Pierre Obin, qui soulignait un "mélange, à lui seul détonant". "Ce que nous avons observé dans les établissements scolaires (...) n'est manifestement que la partie scolairement visible d'un phénomène bien plus profond, dont l'évolution constitue vraisemblablement l'une des clés de notre avenir", ajoutait M.Obin dans un rapport sur "les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires" remis à François Fillon, alors ministre de l'Éducation nationale.

"Régression de la condition féminine" 

L'inspection générale avait mené son enquête sur la base d'observations réalisées dans un échantillon de moins de 100 établissements scolaires situés dans des quartiers "sensibles", souvent en banlieue, répartis dans tout le pays, entre la rentrée 2003 et le printemps 2004. Le rapport regorgeait d'exemples de "régression de la condition féminine" dans les écoles avec des "fillettes ou des adolescentes faisant l'objet d'une surveillance rigoureuse" exercée par les garçons. Ou encore d'observations faites en école primaire, comme cet "usage exclusif de deux robinets dans les toilettes, l'un réservé aux +musulmans+, l'autre aux +Français+", motivé par l'"obsession de la pureté" de certains parents d'élèves.

"Dans certains quartiers, soulignait les inspecteurs généraux, se sont déjà édifiées des contre-sociétés closes dont les normes sont le plus souvent en fort décalage voire en rupture avec celles de la société moderne et démocratique qui les entoure." "Il ne s'agit nullement pour ces populations d'un repli identitaire mais bien d'une identité de substitution qui se diffuse d'abord parmi les jeunes de la seconde ou de la troisième génération." Le rapport pointait aussi "des organisations, le plus souvent structurées sur le plan international, (qui) prospèrent sur ce terreau et assurent à cette nouvelle identité +musulmane+ une promotion efficace". Le projet de ces groupes, ajoutait-il, "est aussi de rassembler ces populations sur le plan politique en les dissociant de la nation française et en les agrégeant à une vaste +nation musulmane+".

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