Pologne: premier tour de la présidentielle à l'issue incertaine

  • Des Polonais votent au 1er tour de l'élection présidentielle le 10 mai 2015 à Varsovie
    Des Polonais votent au 1er tour de l'élection présidentielle le 10 mai 2015 à Varsovie AFP - JANEK SKARZYNSKI
  • Le chef de l'Etat sortant polonais Bronislaw Komorowski vote le 10 mai 2015 à Varsovie Le chef de l'Etat sortant polonais Bronislaw Komorowski vote le 10 mai 2015 à Varsovie
    Le chef de l'Etat sortant polonais Bronislaw Komorowski vote le 10 mai 2015 à Varsovie AFP - JANEK SKARZYNSKI
Publié le
Centre Presse Aveyron

Les Polonais votaient dimanche au 1er tour de l'élection présidentielle, alors que l'avance du favori, le chef de l'Etat sortant Bronislaw Komorowski, sur le conservateur Andrzej Duda n'a cessé de fondre.

L'issue du scrutin présidentiel risque d'influencer celle des législatives attendues à l'automne, vote clé pour l'exercice du pouvoir en Pologne où les compétences présidentielles sont relativement limitées.

Assuré il y a encore quelques mois de l'emporter au premier tour, le chef de l'Etat de centre droit, 62 ans, ne bénéficiait la veille du vote, après une campagne terne, que du soutien de 35% à 40% des Polonais, contre 27-29% pour M. Duda, un juriste de 42 ans, député européen et candidat du parti Droit et Justice (PiS, opposition).

Le président sortant a voté dimanche matin à Varsovie. "Il y a encore du temps jusqu'à 21 heures pour aller voter", a-t-il dit, avant d'inviter les Polonais à participer à ce scrutin qu'il a qualifié de "fête de la démocratie".

Son principal concurrent qui a voté à Cracovie, s'est abstenu de toute déclaration aux médias, invoquant la règle du silence électoral.

L'enfant terrible du scrutin, Pawel Kukiz, un ancien rocker de 51 ans qui veut faire exploser le système politique en place, recueille autour de 15% des intentions de vote, souvent celles des jeunes déçus et chômeurs.

Curieusement, certains électeurs de la classe moyenne ont déclaré à l'AFP soutenir eux aussi sa candidature.

"Il n'est pas sûr qu'il tienne ses engagements, mais il peut faire souffler un vent de liberté, un vent de changement, il n'est pas contaminé par la politique actuelle", a dit Katarzyna Woroniecka, 38 ans, propriétaire d'une maison d'édition, interrogée à Zolwin, un village résidentiel de la grande banlieue de Varsovie.

De même, un banquier quadragénaire reconnaît donner sa voix à Kukiz pour "faire un pied de nez au premier tour à l'équipe actuelle, pour qu'ils se mettent au boulot". Mais au second tour il votera Komorowski, pour "une certaine stabilité".

- Pouvoirs limités -

Les huit autres candidats, dont cinq populistes anti-européens de droite, ne franchissent pas 5%.

Selon tous les sondages, MM. Komorowski et Duda s'affronteront au second tour prévu le 24 mai et donc les reports de voix des partisans de M. Kukiz y joueront un rôle important. Ce candidat incarnant la contestation du système, elles devraient profiter d'abord au candidat de l'opposition.

Les pouvoirs du chef de l'Etat sont limités en Pologne, pays de 38 millions d'habitants, poids lourd économique et politique de l'Europe centrale, membre de l'UE depuis 2004.

Le chef de l'Etat a toutefois la haute main sur la politique étrangère et la défense. Il dispose également de l'initiative législative et peut opposer son véto aux lois adoptées.

"Bronislaw Komorowski est l'unique candidat de ceux qui pensent que la Pologne a grandement bénéficié de sa liberté retrouvée, alors que tous les autres candidats représentent les mécontents", estime le politologue Eryk Mistewicz.

Elu pour son premier mandat en 2010, M. Komorowski est soutenu par le parti gouvernemental Plateforme civique (PO), aux commandes depuis bientôt huit ans.

- La guerre -

"Nous allons voter pour Bronek (diminutif de Bronislaw), car du point de vue du caractère c'est le candidat le plus normal de tous", a déclaré à l'AFP dimanche matin Renata Banachowicz, une coiffeuse d'une cinquantaine d'années.

M. Komorowski, ancien ministre de la Défense, a bâti sa campagne autour des questions de sécurité, dans le contexte du conflit ukrainien.

Pour certains, comme Slawomir, ouvrier en bâtiment de 47 ans, et partisan d'Andrzej Duda, ce sujet est un faux problème.

"Je préfèrerais que le président s'occupe des problèmes des Polonais. Au lieu de parler de ça, on nous bassine avec la sécurité et avec le fait que la Russie nous menace", a-t-il déclaré.

Le candidat conservateur, qui affiche son catholicisme, a fondé sa campagne sur les questions sociales, promettant aux Polonais de vastes avantages et obtenant le soutien du syndicat Solidarité.

Près de 28.000 bureaux de vote doivent rester ouverts jusqu'à 19H00 GMT. A leur fermeture, un sondage commandé par les trois principales chaînes de télévision doit apporter les premières indications sur les résultats.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?