Rodez: l’exceptionnelle architecture du Broussy officiellement saluée

Le projet était dans les cartons depuis plus d’un an maintenant. Depuis le 25 février, le café Le Broussy et l’hôtel Mercure (anciennement Broussy) sont inscrits aux Monuments historiques par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).
Cela fait de ces deux établissements, qui ont appartenu à une seule et même famille, le premier patrimoine ruthénois du XXe siècle protégé par l’État.

Cette nouvelle rend particulièrement heureux Nicolas Bovio, le propriétaire du fond commercial du café Le Broussy.
"Le musée Soulages nous a amené une clientèle d’élite qui sait apprécier l’histoire des lieux et la musique classique. Ici, pas de télévision et pas de brouhaha", précise Nicolas Bovio, qui a bloqué "le bouton sur France musique". Si la radio est restée bloquée, le cadre et le décor du café Le Broussy le sont également. Rien ou presque n’a été changé dans ce lieu "construit en 1891, par Pierre Broussy, à l’emplacement d’une maison particulière et d’un petit hôtel", rappellent les spécialistes du patrimoine au Grand Rodez.

Cet ensemble architectural n’a donc que plus de valeur aux yeux de Nicolas Bovio qui a mis en vente son fonds commercial, il y a quelques mois. "Il y a 163 places assises, 250 m2 de surface en caves dont certaines d’entre elles sont voûtées", liste ce passionné qui connaît l’histoire du café et de l’hôtel sur le bout du doigt. Et pour cause, cet italien d’origine, aujourd’hui âgé de 79 ans, a épousé une Broussy, avant d’acheter le fonds de commerce du café en 1992. Depuis, Nicolas Bovio et son épouse n’ont cessé de cultiver l’âme de cet endroit resté quasi intact. C’est ce qui a d’ailleurs valu le classement du café.
Les ferronneries d’art de Louis Lacourt n’ont pas bougé de leur place, tout comme les banquettes datant des années 30, dont seulement le velours a été remplacé.

L’ancien hôtel Broussy (devenu l’hôtel Mercure) a su également garder son antique salon et son ensemble immobilier autour de marines vénitiennes et de paysages aveyronnais réalisés par le peintre Maurice Bompard, ami de Pierre Broussy.
Cet ensemble architectural qui a fait les beaux jours de Rodez jusqu’aux années 70 et les belles heures de la haute société pourrait bien renouer avec un âge d’or. En effet, le Mercure et le café Le Broussy sont idéalement placés sur la déambulation entre les musées Soulages, la place d’Armes, Fenaille et Denys-Puech. L’effet Soulages commence d’ailleurs à se faire sentir puisque, comme le précise Nicolas Bovio, son "chiffre d’affaires a augmenté depuis l’ouverture du musée".