Conférence sociale: Hollande se pose en rassembleur face à la fronde syndicale

  • Le président François Hollande à l'ouverture de la  quatrième conférence sociale le 19 octobre 2015 à Paris
    Le président François Hollande à l'ouverture de la quatrième conférence sociale le 19 octobre 2015 à Paris POOL/AFP - CHRISTOPHE PETIT TESSON
  • Francois Hollande invité de RTL le 19 octobre 2015 à Paris
    Francois Hollande invité de RTL le 19 octobre 2015 à Paris AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
  • François Hollande et la ministre du travail Myriam el Khomry en face de Laurent Berger (CFDT) et de Pierre Gattaz (Medef) à l'ouverture de la conférence sociale le 19 octobre 2015 à Paris
    François Hollande et la ministre du travail Myriam el Khomry en face de Laurent Berger (CFDT) et de Pierre Gattaz (Medef) à l'ouverture de la conférence sociale le 19 octobre 2015 à Paris POOL/AFP - CHRISTOPHE PETIT TESSON
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Centre Presse Aveyron

Le président François Hollande s'est posé lundi en "rassembleur", en ouvrant la quatrième conférence sociale du quinquennat, face au boycott de la CGT et les vives critiques de FO.

"Le rôle du président de la République, c'est de rassembler et de réunir les Français sur un projet", a déclaré le chef de l'Etat sur RTL, avant de rencontrer syndicats et patronat à huis clos au Palais d'Iéna à Paris.

Il a affiché sa volonté de réformer "jusqu'à la dernière minute" de son mandat, avec comme "méthode le dialogue social".

"Ce que j'attends des organisations syndicales, ce n'est pas de la politesse, c'est de l'engagement pour le dialogue", a dit le président qui plaide pour une "société apaisée".

"Qu'on ne compte pas sur moi pour discréditer le combat syndical", a-t-il lancé, se disant réservé sur les référendums en entreprise, désapprouvés par les syndicats mais défendus par une partie de la droite.

Son appel a été d'avance rejeté par le premier syndicat, la CGT, qui a décidé de boycotter la rencontre après les événements à Air France.

Un geste approuvé par Jean-Claude Mailly, de FO, qui dit "comprendre" puisque la CGT a eu cinq de ses militants à Air France arrêtés à l'aube la semaine dernière et placés en garde à vue. A ce sujet, le chef de l'Etat lui-même a reconnu qu'il y avait "d'autres méthodes pour interpeller".

Pour le leader de FO, le dialogue social se fait aujourd'hui "entre le Medef et le gouvernement". Devant le chef de l'Etat, il a souligné que le syndicalisme était un "rempart pour la démocratie", qui "supporte mal l'autoritarisme social".

Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, dont le syndicat avait déjà snobé, avec FO, la précédente conférence, avait qualifié dimanche la conférence de "grand-messe d'experts patronaux".

Egalement critique, la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, a estimé qu'aujourd'hui "on est au bout de l'exercice du dialogue social".

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a reconnu que le climat social était "difficile". Elle a néanmoins souligné que le dialogue social se portait bien dans les entreprises, au vu du nombre d'accords signés.

- Un geste pour les chômeurs -

François Hollande réunit dans la matinée quatre syndicats représentatifs (CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et trois organisations patronales (Medef, CGPME, UPA).

Dans le camp réformiste, Laurent Berger de la CFDT s'est dit aussi "très préoccupé" par le "climat ambiant". "Nous vivons dans un moment où l'outrance est la condition pour se faire entendre", a regretté le leader cédétiste, en appelant à "l'apaisement".

Côté patronal, le président du Medef, Pierre Gattaz, saluant le Pacte de responsabilité, a proposé à M. Hollande qu'on y ajoute un "agenda" partagé "pour la croissance et l'emploi".

Son homologue de la CGPME, François Asselin, a appelé à de "vraies réformes structurelles".

La conférence sociale doit tracer une feuille de route des futures réformes, qui sera annoncée par Manuel Valls à la clôture des travaux.

Elle est axée sur trois thèmes consensuels : le numérique, le compte personnel d'activité et la conférence climat COP21. Le Code du travail, sujet sensible, a été évité, à quelques mois de la présentation d'un projet de loi de réforme.

L'annonce dimanche par le PDG d'Air France-KLM, de la suppression de près d'un millier d'emplois en 2016 est venue alourdir l'ambiance.

Mais pour Hollande, "on peut éviter des licenciements". Il a appelé la direction comme les syndicats à "être responsables". Et pour le président, "le conflit à Air France ne résume pas l'état de la France".

Sur le front de l'emploi, le chef de l'Etat a pris "l'engagement" que, d'ici la fin de son quinquennat, "chaque demandeur d'emploi se verra proposer une formation".

Une bonne nouvelle est tombée vendredi pour le gouvernement: l'accord sur l'avenir des retraites complémentaires, entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC).

Source : AFP

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