Espagne: Rajoy entame les grandes manoeuvres pour rester au pouvoir

  • Mariano Rajoy accueille Pedro Sanchez à son arrivée le 23 décembre 2015 au palais de La Monclea à Madrid
    Mariano Rajoy accueille Pedro Sanchez à son arrivée le 23 décembre 2015 au palais de La Monclea à Madrid AFP - PEDRO ARMESTRE
  • L'Espagne à la recherche d'une majorité
    L'Espagne à la recherche d'une majorité AFP - Thomas SAINT-CRICQ, Maud ZABA
  • Albert Rivera à son arrivée pour une conférence de presse le 23 décembre 2015  à Madrid
    Albert Rivera à son arrivée pour une conférence de presse le 23 décembre 2015 à Madrid AFP - PIERRE-PHILIPPE MARCOU
  • Pablo Iglesias (Podemos) lors d'une conférence de presse le 21 décembre 2015 à Madrid
    Pablo Iglesias (Podemos) lors d'une conférence de presse le 21 décembre 2015 à Madrid AFP/Archives - GERARD JULIEN
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Centre Presse Aveyron

Le conservateur Mariano Rajoy a entamé mercredi les grandes manoeuvres pour tenter de se maintenir au pouvoir en Espagne après les élections législatives en recevant son adversaire socialiste Pedro Sanchez qu'il traitait quelques jours plus tôt de "misérable".

Le chef du gouvernement sortant, dont le Parti Populaire (PP) a perdu dimanche la majorité absolue aux élections, a convié le secrétaire général du Parti socialiste (PSOE) pour explorer les possibilités d'accord.

Pour former un gouvernement minoritaire, M. Rajoy aurait besoin de l'abstention des 90 députés du PSOE lors du vote d'investiture à la chambre en plus de celle des 40 députés du parti libéral Ciudadanos, qui lui est déjà acquise.

Il s'agit "de voir si le PSOE est prêt à envisager des accords, un dialogue à rechercher le consensus sur certaines questions", a expliqué mercredi le porte-parole du PP à la chambre des députés, Rafael Hernando, lors d'une interview radiodiffusée, ou s'il choisit "le blocage, l'intransigeance et la démagogie".

Il a démenti les informations du journal El Pais, proche du PSOE, selon lesquelles M. Rajoy serait prêt à offrir aux socialistes la présidence de la chambre. "Ce n'est pas sur la table", a-t-il dit, "chaque chose en son temps".

Jusqu'à présent, les barons du parti socialiste ont opposé un non catégorique à la reconduction de Rajoy à la tête de l'exécutif. Mais M. Sanchez lui-même est resté silencieux.

Le tête-à-tête pourrait être tendu. Lors d'un duel télévisé à la fin de la campagne électorale, le socialiste avait mis en doute l'honnêteté du chef du gouvernement. Rajoy, d'habitude imperturbable, l'avait traité à plusieurs reprises de "misérable".

Entre temps, le chef de Ciudadanos, Albert Rivera, a proposé dans une conférence de presse des négociations à trois, avec les conservateurs et les socialistes, pour convenir "d'une feuille de route de réformes pour la régénération de l'Espagne".

Le PSOE devrait selon lui se montrer responsable et laisser les conservateurs gouverner en minorité pour éviter un blocage des institutions et "qu'il y ait des élections tous les trois mois".

En effet, faute d'accord sur le prochain chef de gouvernement dans les deux mois qui suivront la première tentative d'investiture, de nouvelles élections devraient être convoquées.

Pour M. Rivera, le PSOE aurait tort de former un front de gauche avec le parti radical Podemos et les partis nationalistes, comme à Valence et en Galice, et indépendantistes, comme en Catalogne et au Pays Basque.

"Podemos s'est exclu de lui-même de la défense de l'unité de l'Espagne" en s'alliant aux indépendantistes, a-t-il affirmé dans sa conférence de presse.

Podemos est devenu le troisième parti d'Espagne après le scrutin de dimanche. Sur les 69 sièges qu'il a remportés, 27 l'ont été en alliance avec des plateformes nationalistes en Catalogne et à Valence sur la côte méditerranéenne et en Galice, sur la côte atlantique.

C'est le seul des partis nationaux à proposer un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, une idée inacceptable pour les autres qui craignent pour l'unité de l'Espagne.

Le numéro deux de Podemos, Iñigo Errejon, a cherché à minimiser la portée de cette proposition, à la télévision nationale.

C'est "une proposition pour que la Catalogne reste en Espagne, a-t-il dit. Il nous semble que la meilleure façon de tomber d'accord là-dessus c'est que les Catalans le décident".

Du reste, le référendum fait partie d'un ensemble de propositions, avec la réforme de la Constitution pour garantir les droits sociaux comme la santé et le logement, et des institutions pour lutter contre la corruption, a-t-il insisté.

Source : AFP

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