Monté de Bruéjouls à Paris, l'Aveyronnais Hugo Matha, jeune créateur à la mode de chez nous
Né au cœur des vignes familiales de l’appellation marcillac, passionné par l’ampélographie mais "pas décidé à reprendre, pour l’instant, l’exploitation des 14,5 hectares en AOP", le trentenaire est installé dans la capitale, où il est un créateur reconnu. Dans l’univers des accessoires et du prêt-à-porter. Il vient de lancer la marque French Cliché, avec émily Marant.
A tout juste 30 ans, il a déjà réussi à se faire un prénom. Pas facile pourtant quand on s’appelle Matha. "Tu es le fils de Jean-Luc ?", il l’a entendu des tonnes (des tonneaux ?!) de fois. Oui, Hugo est bien le fils (unique) de Jean-Luc. Non, la reprise d’office du domaine viticole de Bruéjouls, situé sur la commune de Clairvaux, ne coule pas naturellement dans ses veines... Faut quand même pas pousser le bouchon trop loin ! Hugo Matha est, bien sûr, tombé dans un foudre dès son plus jeune âge et il ne manque pas une goutte de ce qui se passe sur les 14,5 hectares de l’appellation d’origine protégée marcillac. Il est incollable sur l’ampélographie, sur le travail de la vigne, sur les vendanges, sur l’œnologie. Et, s’il n’est pas décidé, "pour l’instant", à reprendre cette belle affaire familiale, il œuvre, malgré tout, dans l’ombre. Par exemple, pour dessiner les étiquettes des bouteilles. De magnifiques "tâches" stylisées qui mettent l’eau à la bouche. Il est là dans son rayon. Hugo Matha a en effet pris de la bouteille dans le milieu de la création. Son terrain de jeu est moins en pente mais pas plus facile à arpenter au quotidien.
Né à Toulouse, le 24 janvier 1991, pour des raisons purement médicales, il a passé moins d’une semaine dans la Ville Rose et a grandi à Bruéjouls. Un bac STI en poche, il a rejoint Cholet pour un BTS, puis une licence, design de mode et environnement, avant d’intégrer l’école supérieure des arts appliqués Duperré à Paris. "Architecte d’intérieur, designer..., je n’avais pas bien identifié ce que je voulais faire comme métier, explique-t-il. Mais, en revanche, je savais que je voulais m’orienter vers quelque chose de créatif !". Cela aurait pu être l’œnologie ou la cuisine (il a d’ailleurs effectué un stage chez Jean-Luc Fau). Elles sont devenues des passions bien ancrées. "Je reste un Matha !", s’amuse l’intéressé. Mais, force est ainsi de reconnaître que le virus de la créativité ne l’a jamais quitté. Hugo Matha est d’ailleurs aujourd’hui un créateur de mode (re)connu dans tout l’Hexagone et au-delà des frontières. Sauf peut-être en Aveyron ! "Nul n’est prophète en son pays", regrette, un peu, celui qui a mis un pied dans cet univers dans le quartier du Sentier à Paris. Les choses ont alors été très vite pour lui. "C’est une histoire de recontres, avoue volontiers l’Aveyronnais. Et, sur ce plan-là, j’ai été gâté. J’ai souvent été au bon endroit au bon moment". Après huit mois à créer des fringues à Shanghai, il a ensuite dessiné des robes pour Yves Saint-Laurent et Castelbajac. Mais, ce sont ses accessoires, en l’occurrence ses pochettes en plexiglas, en alligator blanc ou en requin, qui ont déclenché la mise sur orbite. à l’origine de la marque Air Brigitte en 2018, il vient d’en lancer une autre avec son associée émily Marant. Baptisée French Cliché, mettant en exergue le savoir-faire d’artistes français ou résidant en France, elle a été dévoilée à la galerie Joyce au Palais Royal, à Paris, fin 2020.
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