Anthony Bancarel, de la Maladrerie à une finale de coupe d’Europe de football

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  • En 2013, le footballeur professionnel Anthony Bancarel était (re)venu à Millau, où il est né (le 15 mai 1971), pour l’inauguration du Parc des sports.	Eva Tissot
    En 2013, le footballeur professionnel Anthony Bancarel était (re)venu à Millau, où il est né (le 15 mai 1971), pour l’inauguration du Parc des sports. Eva Tissot
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Rui Dos Santos

Après avoir porté le maillot de Millau chez les jeunes, cet attaquant, qui fêtera bientôt son demi-siècle, est devenu professionnel. Sa carrière a pris un tournant à Toulouse, puis à Bordeaux. En 1996, avec les Girondins, il a d’ailleurs défié le Bayern Munich pour soulever la coupe de l’UEFA. Sans succès : les Allemands de Jean-Pierre Papin et Oliver Kahn s’étaient imposés 2-0 à l’aller, puis 3-1 au retour. En quatorze saisons chez les pros (en France et en Suisse), l’Aveyronnais a inscrit 88 buts, dont plus du tiers sous les couleurs du TFC.

C’est à Saint-Beauzély que tout a commencé pour Anthony Bancarel, avant d’enchainer à quelques kilomètres de là, à Millau, où il est né le 15 mai 1971. Il n’a d’ailleurs pas oublié ses premières sensations sur les pelouses de La Maladrerie : "Millau a été l’étape de la découverte du ballon rond et de la passion. Puis Rodez, celle de la prise de conscience qu’il y a le football plaisir et celui où on peut devenir quelqu’un. Et, enfin, la concrétisation quand tu rentres dans une structure professionnelle".

Après son départ de Millau, le jeune attaquant a connu le sport-études de Baraqueville, sous la houlette de Michel Poisson, et il a porté, durant quelques mois, la tunique sang et or ruthénoise, avant d’intégrer le centre de formation de Toulouse. Il touche du pied, à 19 ans, le monde professionnel. Le Millavois connaît ainsi son baptême du jeu en Ligue 1, en 1990, face à Sochaux. Mais, son premier coup d’éclat arrive contre Saint-étienne. Il claque un triplé !

"L’avantage que j’ai eu, c’est que ça s’est fait progressivement, souligne-t-il. Passion, ambition et camaraderie, tout ça est resté. J’ai eu la chance de vivre des années de formation dans cet état d’esprit, avec cette joie à laquelle j’ai goûté au début de ma carrière. Comme à Bordeaux, où il a joué de 1994 à 1996. Aux côtés de Zinedine Zidane, Christophe Dugarry, Bixente Lizarazu, Gaëtan Huard, ou encore Didier Tholot.

L’épopée européenne des Girondins, en ce beau millésime 1996, restera une page majeure dans l’histoire du ballon rond hexagonal. Après avoir sorti le Milan AC en demi-finale, ils ont affronté, en format aller-retour, le Bayern Munich. échouant 2-0 à l’aller, cédant 3-1 au retour au Parc Lescure. Face à Oliver Kahn, Lothar Matthäus, Jean-Pierre Papin ou encore Jürgen Klinsmann.

"Cela a été l’apothéose de ma carrière sportive. Les bases étaient le collectif, le jouer et le savoir discuter ensemble, se souvient Anthony Bancarel. On a fait des sacrifices sur la vie familiale en jouant tous les trois jours". Encore une fois, les valeurs qui lui sont chères priment : "Sans un groupe solide, un bon socle collectif, on ne peut pas y arriver. Avec des matches européens à élimination directe et un championnat à tenir, ça a été un marathon de tous les instants. C’était vraiment essentiel".

"Ma démarche était de ne pas me retrouver au bord du terrain"

L’essence même du collectif, il la transmet aux jeunes du Téfécé qu’il entraîne aujourd’hui. "C’est mon patrimoine. Je ne vois le sport que comme ça, avec la transmission des choses essentielles, glisse-t-il volontiers. Les équipes qui fonctionnent bien sont celles qui arrivent à créer ça.

C’est la meilleure des façons pour qu’un gamin qui ne réussit pas, Dieu sait qu’il y en a beaucoup, garde un bon souvenir de son passage. Un gamin qui reste seul, qui n’a pas de vie collective et qui ne transpire pas la joie d’être avec les copains, et tout ce qui va avec, il n’a rien à faire dans le football... Même s’il est doué !".

Pour lui, la vie millavoise est "désormais derrière", même si "Millau est imprimée dans mes gênes, avec mes parents qui y vivent encore". Ce père de trois enfants n’était pourtant "pas destiné" à la formation et à l’entraînement lorsqu’il a rangé ses crampons. "Ma démarche était de ne pas me retrouver au bord du terrain, confirme ainsi le quinquagénaire. Je voulais prendre un peu d’oxygène et vivre. Petit à petit, au fil des rencontres, un éducateur du centre de formation m’a demandé de faire un entraînement spécifique pour les attaquants des U19. ça m’a fait réfléchir".

Et pourquoi pas le voir, un jour, avec un survêtement du club de sa ville natale ? "Le football est tellement imprévisible que ce qui est planifié n’est pas forcément fait", conclut, un brin mystérieux, Anthony Bancarel. Affaire à suivre.

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