Le Manifeste dénonce la fermeture approuvée de l’hôpital de Saint-Affrique

  • Les membres de l’association se sont dressés contre la fermeture des trois services.
    Les membres de l’association se sont dressés contre la fermeture des trois services. C. G.
Publié le
célian guignard

Le préambule du projet médical ou la fin de la maternité, des urgences et de la chirurgie à Saint-Affrique.

Trois piliers de l’hôpital de Saint-Affrique doivent être supprimés : la chirurgie, la maternité et les urgences. C’est en tout cas ce que prévoit le préambule du projet médical du Sud-Aveyron, alors que l’ambition d’un hôpital médian prend de l’ampleur depuis un an et demi. Le conseil de surveillance saint-affricain a voté, en faveur de ce document édité en 2019, le 1er avril dernier. Le Manifeste pour la défense des hôpitaux publics de proximité en Sud-Aveyron, association d’usagers, dénonce "la fermeture approuvée" du centre hospitalier Émile-Borel. "Nous avons été les seuls à voter contre", précise Henri Célié, son président, tout en rappelant que "Millau ne l’a pas mis à l’ordre du jour de son conseil, car ce préambule ne prenait pas en compte l’étude demandée pour remettre sur pied son établissement".

"On flingue tout notre système hospitalier"

Alors, quand seront définitivement fermés ces différents services ? Les militants en sont certains : "La fusion, avec Millau, est pour maintenant. Cela n’attendra pas l’ouverture de l’hôpital médian. Tout doit être opérationnel avant." Le Manifeste s’inquiète surtout pour les habitants des petites communes. "Quand on parle de l’hôpital de Saint-Affrique ou de Millau, on parle bien de secteurs de vie, précisent-ils. D’ores et déjà, certaines communes sont à quarante minutes de Saint-Affrique. Et il n’est pas question de petites fermes isolées, mais bien du centre des villages. Si ces services partent à Millau, les patients prendront trente minutes de plus. Aucune étude ne nous prouve qu’un petit établissement est dangereux. En revanche, on sait qu’il y a une perte de chances pour les malades qui sont à plus de trente minutes des urgences et pour les futures mamans qui sont à plus de quarante-cinq minutes de la maternité."

Pour les défenseurs des hôpitaux de proximité, c’est toute l’exception sud-aveyronnaise qui est remise en cause : "Avec ce préambule au projet médical, on flingue tout notre système hospitalier. On pousse encore plus vers la métropolisation. Même l’exception géographique disparaît. La proximité, c’est le temps d’accès. Maintenant, soit on se bouge, soit on admet qu’en milieu rural nous n’avons pas les mêmes droits que les autres citoyens." Que deviendra, à terme, le site de l’hôpital de Saint-Affrique ? "Il y aura toujours quelque chose, relativise Henri Célié. Il ne faut pas dire qu’il n’y aura plus rien. Peut-être encore des rendez-vous non prévus, si les médecins de ville arrivent à s’organiser, ou encore une unité de soins longue durée, l’Ehpad… Au mieux, ça ressemblera à un gros dispensaire."

Sébastien David, maire de Saint-Affrique et président du conseil de surveillance du centre hospitalier Émile-Borel, affirme que la commission médicale d’établissement de sa ville a voté "à l’unanimité" ce préambule. Il invite à " bâtir ensemble le plateau technique de l’hôpital médian".

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