Villefranche-de-Rouergue. En Aveyron, la Banda Bono rythme les festivités estivales

Ils parlent d’une même voix. Celle de la musique, bien entendu, mais également celle qui rassemble autour d’un collectif, d’une famille, soucieux de partager de bons moments, les instruments en bandoulière. Il arrive néanmoins que l’un des membres siffle la fin de la récréation. Et ce rôle revient à Arnaud Cavaillé, le chef de musique. Celui qui donne le rythme, celui qui "sent" l’interaction qui existe avec le public…

La Banda Bono fait partie de ces groupes musicaux qui ne se prennent pas au sérieux, tout en étant professionnel jusqu’aux bouts des touches. Et, cela dure depuis 1998, date à laquelle il a vu le jour, sur les "cendres" de La Banda Essor rouergat, qui elle-même avait pris le relais de la Batterie fanfare, tout cela, encore aujourd’hui, dans des locaux mansardés de la Maison des associations de la place Bernard-Lhez, à Villefranche-de-Rouergue.

"Nous apprenons la banda comme elle nous a été enseignée"

Ils l’avouent bien volontiers : ils sont plus connus dans le Cantal ou le Lot voisins que chez eux. Ce manque de reconnaissances n’altère pas leur bonne humeur. Et, surtout, ils n’en tiennent pas ombrage aux comités des fêtes aveyronnais, ou autres associations et particuliers, qui les sollicitent pour égayer apéros, rencontres sportives, mariages. En musique et "sans se prendre pour ce que l’on n’est pas !". "Nous ne sommes pas une école de musique, prévient Arnaud Cavaillé. Nous n’avons aucune prétention dans l’apprentissage progressif du solfège et instrumental. Nous devons former au plus vite quelqu’un qui arrive parfois sans aucune notion. Nous apprenons la banda comme elle nous a été enseignée. Ce sont des musiques de rue. Il en faut d’ailleurs pour tout le monde."

Ils sont ainsi une vingtaine autour du président Mathieu Gaffard à distiller la bonne humeur, reconnaissables à leurs tenues. Pour la petite histoire, ils ont remisé définitivement au placard celle qui leur a donné le nom du groupe : la chemise rouge au gilet noir cousu avec, sans oublier le borsalino, histoire de ressembler à la (tristement) célèbre bande à Bonnot. Le jeu de mots en plus.

"le téléphone sonne à nouveau"

Après une année 2020 quasi blanche (en juin pour la fête de la musique à Villefranche et en décembre au marché de Noël de Decazeville), La Banda Bono a débuté celle-ci en laissant les instruments dans leurs étuis. "Nous avons repris les répétitions il y a un mois seulement, à domicile. Depuis quelques jours, le téléphone sonne à nouveau mais les organisateurs sont quelque peu craintifs. Mais, nous sommes prêts à jouer, à chanter, à danser avec les gens. Et à donner le tempo de l’été."