Samuel Capus, l'homme pressé de Bleu Citron, qui a mis Bigflo et Oli sur orbite !

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  • Bigflo et Oli peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Les rappeurs toulousains ont la chance de s’appuyer sur Samuel Capus. Le Ruthénois, directeur associé de Bleu Citron, s’occupe de leurs tournées, tout étant leur ami.
    Bigflo et Oli peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Les rappeurs toulousains ont la chance de s’appuyer sur Samuel Capus. Le Ruthénois, directeur associé de Bleu Citron, s’occupe de leurs tournées, tout étant leur ami. Repro CPA
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Rui Dos Santos

Après y avoir fait son stage de fin d’études, c’est en 2005 que le Ruthénois, qui soufflera l'an prochain ses quarante bougies, a intégré cette société de production de spectacles à Toulouse, dont il est aujourd’hui un des trois directeurs et associés, avec Sophie Lévy-Valensi et Sylvain Baudriller. Il s'occupe de la tournée hexagonale de 24 artistes de premier plan, dont les deux frangins rappeurs toulousains, mais aussi NTM, Les Frangines ou encore Pierre-Emmanuel Barré.  

Les 24 et 25 mai 2019, Bigflo et Oli ont réalisé un rêve de gosses en remplissant deux soirs d’affilée le Stadium de Toulouse, dans leur ville. Malgré une météo capricieuse, surtout le vendredi soir avec une pluie aussi généreuse que les deux artistes, ce sont ainsi 60 000 personnes qui ont répondu à l’invitation des deux frangins, âgés à l’époque de 26 et 23 ans, pour deux soirées exceptionnelles, avec, de passage sur la scène gigantesque de 1 400 m2, des potes des deux rappeurs, tels que Soprano ou Black M. Si le Stadium accueille les matches des footballeurs du Téfécé et des rencontres de gala des rugbymen du Stade toulousain, il n’avait pas hébergé de concert depuis 27 ans et un certain... Michael Jackson.

Dans les coulisses, à l’ombre des projecteurs, jamais sur le devant de la scène, le chef d’orchestre de ce double événement, dont tout le monde à Toulouse parle encore, s’appelle Samuel Capus. Si ces deux dates sont à marquer d’une pierre... rose, l’Aveyronnais n’en était pas à son coup d’essai avec Florian et Olivio Ordonez. Directeur associé chez Bleu Citron productions et patron des tournées, c’est lui qui gère celle des deux frères, nés certes à Villeneuve-sur-Lot, mais ayant grandi dans le quartier des Minimes à Toulouse.

"Je ne sais pas si je les ai découverts, ce n’est pas complètement faux mais ce n’est pas tout à fait vrai, mais je les accompagne depuis que je les ai entendus chanter à l’occasion d’une édition de la Fête de la musique sur la place du Capitole, explique l’intéressé. C’est à partir de là qu’ils sont montés sur scène pour faire des premières parties, comme, par exemple, celles d’Orelsan. Disons que j’ai eu beaucoup d’impact sur leur carrière scénique et c’est le “dossier” dont je suis le plus fier". Le lien est "toujours aussi fort aujourd’hui", on peut même parler de "famille", à tel point que Samuel Capus, Bigflo et Oli ont créé une société de production d’artistes et donneront naissance, les 2 et 3 septembre 2022 au Domaine d’Ariane à Blagnac, à Rose, un festival de musiques actuelles. Le faire-part est prêt !

"Le déclic grâce à Izïa !"

Celui qui soufflera l’an prochain ses quarante bougies a vu le jour à Rodez. D’une mère originaire d’Inières, commune de Sainte-Radegonde, et d’un père d’Anglars de Bertholène. Après un parcours scolaire classique dans le chef-lieu aveyronnais (collège Jean-Moulin, lycée Monteil), il a décroché son bac, restant un an à Rodez pour faire GEA (gestion des entreprises et des administrations), avant de rallier Figeac pour un DUT techniques de commercialisation. Il a ensuite pris la direction de l’Indre pour s’attaquer à la commercialisation et communication des produits culturels à l’IUT d’Issoudun, le seul qui proposait ce diplôme en France. Sur les conseils d’une amie, il a effectué son stage obligatoire chez Bleu Citron à Toulouse en 2005. Il n’en est plus jamais reparti !

Plus jeune, il écoutait certes "timidement" Nirvana, IAM et NTM mais son rapport avec la musique s’est vraiment développé en 1997. Il n’a pas oublié : "Mes parents ont acheté un graveur de CD et je me suis mis à copier plein de choses à la salle des jeunes de Sébazac". C’est là qu’il est devenu "très rap et un peu rock aussi" avec La Mano Negra, Noir Désir, Radiohead ou encore Patti Smith. Après avoir fait partie des fondateurs d’Ulysse productions à Figeac en 2017, dont il est toujours membre bénévole, Samuel Capus a commencé chez Bleu Citron en tant que chef de projet.

"J’étais ultra impliqué, glisse-t-il. C’était un métier alternatif qui s’est beaucoup démocratisé depuis". Il est très vite devenu le booker d’Izïa : "Je trouvais les dates, j’étais dans le camion avec eux, j’étais aussi une oreille attentive, un confident". Et sa vie a changé en 2010 quand la fille de Jacques Higelin a décroché deux Victoires de la musique : album pop-rock et révélation scène. "Elle a cité mon nom dans les remerciements au moment de la remise des trophées, confie-t-il, encore un peu ému plus d’une décennie après. Quand je suis sorti de la cérémonie et que j’ai rallumé mon téléphone portable, c’était de la folie". 

La "belle aventure" avec Izïa s’est poursuivie jusqu’en 2017 avec, au passage, une autre Victoire de la musique (album rock en 2012), un Globe de cristal (meilleure interprète féminine en 2012 aussi) et même un César (meilleur espoir féminin en 2013). "C’est vrai que j’ai pris une autre dimension", confie-t-il, tout en continuant à passer par les portes. D’autant qu’il a pu travailler avec Daniel Colling, producteur de Jacques Higelin, directeur, notamment, du Printemps de Bourges et patron des Zénith de Toulouse, Paris et Nantes.

«Des portes se sont ouvertes», sourit-il. Le professionnel qu’il était devenu les a poussées, il a eu la confiance de nombreux artistes confirmés et du nez pour d’autres qui ont pris leur envol grâce à lui. C’est ainsi que, après avoir tenu la main à Izïa, Féfé ou encore Caravan Palace de 2008 à 2011, il a donc créé un catalogue de rap chez Bleu Citron avec Bigflo et Oli et le groupe 1995, avant de gérer les carrières d’IAM, de Nekfeu et de NTM... Il a donc dû passer le permis poids lourds !

Un festival bientôt à Rodez ?

S’il connaît par cœur les horaires des avions entre l’aéroport de Toulouse-Blagnac et celui de Paris-Orly, Samuel Capus maîtrise également le moindre hectomètre de l’axe qui mène de la capitale régionale à celle de son département de naissance. "J’ai besoin d’être à deux cents à l’heure et cela arrive souvent quand je regarde mon agenda mais je prends aussi le temps de me poser chez mes parents, avec mes amis. L’Aveyron, c’est ma respiration vitale !, assure ce jeune père de famille. Je reviens une à deux fois par mois, et puis pendant les vacances. J’organise même des séjours pour le travail". C’était ainsi le cas, par exemple, cette semaine.

Après son concert à Zicabazac, Naâman est resté en résidence dans la région (un de ses musiciens est originaire de Millau) et Samuel Capus a fait d’une pierre deux coups : il a assisté à la prestation de l’artiste français à Sébazac, avant de rencontrer des personnes avec lesquelles il pourrait peut-être organiser un festival à Rodez. Mais encore ? Pour l’instant, et avec un grand sourire, c’est "Chut !". Il n’en dira pas beaucoup plus : "J’aime les histoires humaines où les carrières progressent. Cela pourrait être un événement autour, je ne sais pas, disons... du bien-être. En fait, on est juste un prétexte à la rencontre. Il faut donc mélanger les publics avec une manifestation pérenne et qui n’existe pas ailleurs". L’Aveyronnais Samuel Capus pourrait donc devenir bientôt prophète aussi dans son pays !
 

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