Protoxyde d’azote : hausse des intoxications au "gaz hilarant"

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    Protoxyde d’azote : hausse des intoxications au "gaz hilarant"
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Destination Santé

En 2020, 134 cas d’intoxication au protoxyde d’azote ont été rapportés aux centres antipoison contre 46 en 2019. Plus communément appelé "gaz hilarant", il possède des effets toxiques bien connus mais souvent ignorés des consommateurs.

Le protoxyde d’azote est un gaz, utilisé en usage médical (antalgie et anesthésie) et donc soumis à la réglementation du médicament. Mais on en trouve aussi dans le commerce, notamment dans les cartouches de siphons culinaires.

Depuis quelques années, les autorités sanitaires alertent : ce gaz est en effet détourné de son usage primaire pour ses effets euphorisants. Cet usage récréatif serait ainsi particulièrement observé chez les collégiens et les lycéens. Mais l’inhalation de ce produit n’est pas sans risques.

Immédiatement après l’inspiration, le danger de perte de connaissance, de brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, de perte du réflexe de toux (risque de fausse route), de désorientation, de vertiges et de chute est majoré.

Puis les consommations répétées peuvent entraîner des effets secondaires comme des maux de tête, des vertiges, mais aussi des effets plus graves comme des troubles du rythme cardiaque, un risque d’asphyxie, des troubles psychiques et des atteintes neurologiques.

Un public de plus en plus jeune

Les nouveaux chiffres publiés par l’Agence de Sécurité du médicament (ANSM) et l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses) montrent une explosion des cas d’intoxications : 134 cas rapportés aux centres antipoison en 2020 contre 46 en 2019, et 254 signalements auprès des centres d’addictovigilance en 2020 contre 47 en 2019.

"Des intoxications qui concernent toujours en majorité de jeunes adultes (21-22 ans en moyenne) mais aussi des mineurs", notent les deux agences qui constatent aussi "une part de plus en plus importante de consommations régulières et non plus seulement lors d’évènements festifs".

Cette hausse en un an est ainsi allée de pair avec une croissance des cas d’atteintes neurologiques et neuromusculaires parfois graves, de type scléroses combinées de la moelle, myélopathies entraînant des paresthésies, des troubles de la marche et de l’équilibre, convulsions, tremblements, parfois avec des séquelles qui nécessitent des séjours en rééducation…

Sans oublier des cas de troubles psychiatriques tels que des attaques de panique, des délires, de la confusion, de l’amnésie, de l’agitation, de l’irritabilité, des insomnies et des effets cardiaques (tachycardie, hypertension artérielle, bradycardie, douleurs thoraciques).

Face à ce constat alarmant et à la sous-estimation du risque, les agences sanitaires appellent à un encadrement plus strict de la commercialisation du protoxyde d’azote.

A noter : En cas d’intoxication, prévenez immédiatement les secours (15, 18 ou 112). Et face à des symptômes inquiétants ou inhabituels liés à un usage détourné de protoxyde d’azote, contactez un Centre antipoison ou un Centre d’addictovigilance.

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