Decazeville : 120 bougies pour l’école de musique de la Lyre

Née le dimanche 1er juillet 1900, la Lyre decazevilloise se constitue d’abord comme société musicale, vraisemblablement autour d’une trentaine d’adhérents. À la faveur d’une nouvelle campagne de documentation autour de la Lyre, c’est dans l’édition du 15 février 1902 du quotidien "Le Midi" – un journal républicain progressiste publié entre 1901 et 1907 – que l’on retrouve la plus ancienne évocation de son école de musique. Jusqu’à ce jour, la paternité de cet établissement était attribuée à Paul Ramadier, comme relaté dans l’ouvrage "Musiques à ciel ouvert" de Loïc Randeynes. Néanmoins, il est avéré que le maire actait en 1919 la constitution d’une école de musique municipale en régie directe de la collectivité (statut qui a perduré jusqu’en 1983).

Faire-part de naissance Cependant, cet ouvrage précise que l’enseignement musical existait antérieurement sur la ville, vraisemblablement sous la forme de cours particuliers. La Lyre decazevilloise souhaitant augmenter par la suite le nombre de ses exécutants, ouvre pour la première fois de sa jeune existence un cours de solfège. Empreinte des mœurs du moment, cette pratique musicale est ouverte aux jeunes gens (et non jeunes filles). C’est à la mairie de Decazeville, où l’harmonie dispose d’une salle de répétition au premier étage, que son école de musique voit le jour, le lundi 24 février 1902.

D’apprenti à sociétaire

À la naissance de la Lyre, l’enseignement musical relève d’un parcours initiatique.

L’accès à un instrument est notamment conditionné aux résultats d’un examen de solfège, sanctionnant des prérequis théoriques indispensables. Mais à ce stade, on est simplement apprenti à l’école de musique et non élève instrumentiste à l’orchestre. En effet, les statuts de 1902 – largement inspirés du règlement d’une loge maçonnique – stipulent entre autres que "nul ne peut être admis membre de la Lyre decazevilloise, à quelque titre que ce soit, s’il ne jouit pas d’une bonne moralité et a encouru une peine pouvant le priver de ses droits civils et politiques. Tout candidat doit être présenté par deux membres exécutants. L’admission est prononcée en réunion à la majorité des membres présents et au scrutin secret."