Les Ruthénoises Charlotte Viguier et Clara de Lluvia ont mis en boîte leur passion pour la vidéo

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  • Nées à Rodez, Charlotte Viguier et Clara de Lluvia ont fait de leur passion leur métier, en créant leur société de production, Puta Madre, à Paris.	@Audrey Nyamankolo
    Nées à Rodez, Charlotte Viguier et Clara de Lluvia ont fait de leur passion leur métier, en créant leur société de production, Puta Madre, à Paris. @Audrey Nyamankolo
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Rui DOS SANTOS

Ayant vu le jour à Rodez, âgées respectivement de 23 et 24 ans, elles forment un duo de réalisatrices, productrices et directrices artistiques. Leurs parcours, compétences et influences complémentaires leur permettent ainsi de mettre les qualités de chacune au service des projets communs au sein de Puta Madre, leur jeune société.

La vie ne tient qu’à un fil... Prenant le contre-pied du livre signé Valentine Lalande et de l’expression très ancienne qui remonte à l’Antiquité, Charlotte Viguier et Carla de Lluvia racontent volontiers que la leur, sur le plan professionnel, est plutôt liée à une histoire... sans fil ! Après avoir été ensemble en classe de seconde au lycée François-d’Estaing à Rodez, "sans affinité particulière", elles se sont perdu de vue. Avant de se retrouver quelques années plus tard, grâce à une amie commune, étant toutes les deux locataires de L’Oustal, au cœur du 12e arrondissement de Paris.

Alors que la première vit dans l’appartement 611, la seconde habite celui juste au-dessus. Au moment des retrouvailles, une question a brûlé leurs lèvres : "Comment tu fais pour le wifi ?". Elles ont ainsi partagé une box, avant de passer beaucoup de temps ensemble pendant les confinements. Elles n’ont pas oublié, lâchant en chœur : "On a consacré des heures et des heures à discuter, et on a décidé de faire quelque chose ensemble. Après ces échanges, tout est devenu plus fluide, plus naturel. Une dynamique s’est créée".

Et chacune a apporté sa pierre à l’édifice, sa pièce au puzzle : la production, le montage vidéo, le goût pour les courts-métrages, les bases techniques, la réalisation pour Charlotte Viguier ; le stylisme, la direction artistique et des acteurs, le maquillage pour Clara de Lluvia. Les deux jeunes femmes étaient ainsi branchées, sur la même longueur d’onde.

Charlotte Viguier a vu le jour à Rodez, en 1998, et elle a grandi à Luc-la-Primaube. Après avoir décroché un bac S au lycée François-d’Estaing, une série scientifique qu’elle avait choisie sur les conseils de ses professeurs pour s’ouvrir "le plus de portes possibles", elle est restée deux ans de plus dans le chef-lieu aveyronnais pour un DUT info-com. "La découverte de la vidéo, du marketing, du graphisme, ont conforté mon choix", rappelle l’intéressée, qui a rejoint Toulouse pour sa licence dans la continuité. Avant de monter à la capitale pour son master, en alternance, avec une spécialisation dans la vidéo. Elle est diplômée depuis juin.

"Attachées à la culture espagnole"

Clara de Lluvia, ou plutôt Soulié, est née elle aussi à Rodez, un an plus tôt que sa pote, de parents aveyronnais, et elle a également fréquenté le lycée François-d’Estaing mais dans une série littéraire, L en l’occurrence. Elle a ensuite pris la direction de Montpellier pour étudier le maquillage artistique. L’expérience a duré une année, avant qu’elle traverse l’Atlantique avec sa valise pour se poser à Los Angeles "afin de voir du pays".

A son retour, après un rapide crochet par l’Aveyron, elle s’est installée à Paris où elle a intégré l’école d’Eva Saint-Paul pour des cours de théâtre. C’est à ce moment-là qu’elle a pris son nom de scène. En lien étroit avec un dessin animé intitulé "Les enfants de la pluie". Elle a quitté cette école en juin dernier.

Dès qu’elles ont donc réglé leur problème de wifi et de box, Charlotte Viguier et Clara de Lluvia ont alors mis leur énergie en commun pour un premier projet : le tournage d’un clip, pour lequel "les rôles ont été distribués naturellement". Cette simplicité a aussi accompagné la création de leur société de production, ainsi que la réflexion pour lui trouver un nom.

"Très vite, on a voulu en faire notre métier", lâchent-elle en chœur. Pour ce qui est de Puta Madre, si la marque a été déposée voilà seulement quelques jours, l’idée germait depuis un an. "Nous sommes très attachées à la culture espagnole, reconnaissent volontiers les deux Ruthénoises. Et, dans la "jungle parisienne", il fallait bien se démarquer un peu, avec un côté provocateur".

"Puta Madre a été, pour nous, comme une évidence, quelque chose de vraiment très intuitif", assurent Charlotte Viguier et Clara de Lluvia, qui aiment "agiter les esprits". Elles développent : "Pour ceux qui connaissent la vie en Espagne, ce n’est pas  un gros mot, une parole déplacée. C’est une interjection d’allégresse, une expression de joie, qui donne de l’énergie". Pour compléter ce tableau très gai, elles ont choisi de la couleur pour leur logo.

"On a gardé notre accent aveyronnais !"

Ayant débuté par un clip musical, domaine qui peut intéresser des artistes bien sûr mais  aussi des labels ou des agences, elles souhaitent que "la panoplie soit la plus large possible". Elles précisent ainsi : "On veut être capables d’intervenir dans  la publicité, avec une certaine liberté artistique, en valorisant, par exemple, des marques, mais également dans l’univers du court-métrage pour raconter des histoires". Elles se font connaître par leur site internet (www.putamadreoff.com/) mais aussi par les réseaux sociaux et le bouche à oreille.

En attendant que le bébé grandisse, elles ont beaucoup travaillé sur un projet vidéo. "Clara a écrit ce projet il y a plus d’un an et, en octobre, ayant toutes les deux terminé nos études et, alors qu’il manquait quelques documents pour lancer notre société, nous avons décidé de concrétiser cette idée, se réjouit Charlotte Viguier. Il est actuellement en compétition au Nikon film festival, où nous avons choisi de le soumettre pour augmenter notre visibilité". Le pitch ? "L’image que nous avons de nous-mêmes est-elle vouée à être anamorphosée? A travers une expérience onirique, trois personnes vont se confronter à leurs idéaux". A découvrir... 

Si elles ont pris leurs quartiers à Paris, elles n’ont pas coupé le cordon avec l’Aveyron. "On a déjà gardé l’accent !, s’amusent les deux Ruthénoises. Il y a aussi nos familles, que nous venons  voir au minimum deux fois par an (l’été et à Noël), et notre amour pour la nourriture, en particulier l’aligot. Nos mamies nous expédient farçous et pâté par La Poste !". C’est dans la boîte.

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