Covid-19 : conserver le masque ou le retirer ?

  • Alors, allez-vous retirer votre masque ou le garder par précaution ?
    Alors, allez-vous retirer votre masque ou le garder par précaution ? Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

À compter de ce lundi 14 mars, le port du masque n’est plus obligatoire dans la plupart des lieux clos (entreprises, écoles… ). Les épidémiologistes rappellent qu’il faudra attendre avril pour voir les contaminations peut-être diminuer. Alors, allez-vous retirer votre masque ou le garder par précaution ?

Depuis ce lundi 14 mars 2022, il n’est plus obligatoire de porter le masque ni de présenter le pass vaccinal pour aller au cinéma, au restaurant, à la piscine… Seul le pass sanitaire reste de vigueur pour accéder aux établissements de santé, maisons de retraite, et lieux accueillant des personnes en situation de handicap… Le port du masque reste, lui, obligatoire dans les transports en commun et ces mêmes établissements de santé.

La date choisie apparaît paradoxale au moment même où le nombre de cas […] semble ne plus diminuer, selon les termes de M. Attal, un euphémisme alors que l’épidémie enregistre un petit rebond depuis plusieurs jours.

Celui-ci est en partie lié à une moindre vigilance des Français – logique alors que la fin des restrictions est annoncée depuis des semaines – et à l’essor de BA.2, une version particulièrement transmissible du variant Omicron, déjà très contagieux dans sa précédente incarnation.

Le gouvernement se dédit donc, car il avait dit qu’il ne mettrait fin au pass vaccinal que si l’épidémie cessait sa progression.

Une autre condition, évoquée voici plusieurs semaines par le ministre de la Santé, Olivier Véran, n’est pas non plus remplie pour l’heure. La fin du pass était censée intervenir à moins de 1 500 personnes hospitalisées en réanimation avec le Covid. Plus de 1 800 patients étaient encore dans ce cas en cette fin de semaine.

Certes, M. Véran a tempéré vendredi 11 mars l’enthousiasme du gouvernement, promettant de rester extrêmement vigilant.

Cela ne suffit pas à rassurer certains médecins et chercheurs qui regrettent un allègement qu’ils jugent illisible, trop précoce et suspect de démagogie à un mois de l’élection présidentielle lors de laquelle le chef de l’État, Emmanuel Macron, est candidat à un nouveau mandat.

Le gouvernement obéit plus à des considérations électorales que de santé publique, a estimé cette semaine dans le journal Libération l’épidémiologiste Dominique Costagliola.

Quid des immunodéprimés ?

Ces chercheurs sont moins inquiets de la fin du pass vaccinal, dont l’effet sur l’épidémie reste très incertain, que de la levée de l’obligation du port du masque. Ils se préoccupent surtout du sort des personnes immunodéprimées, à qui la vaccination fait peu d’effet.

Invité par France Inter ce lundi matin, le professeur Arnaud Fontanet a préféré garder le masque : « Le virus circule beaucoup, il circule plus aujourd’hui qu’il ne circulait avec les variants qui ont précédé Omicron par exemple », a-t-il déclaré. Porter le masque ? « C’est une décision individuelle qui dépend de votre propre fragilité », selon lui.

Le sous-variant BA.2 plus contagieux

Vendredi, Santé publique France annonçait que la hausse des contaminations se poursuivait avec 72 399 nouveaux cas positifs au Covid-19. Un chiffre en augmentation de 25 % par rapport au vendredi précédent.

Pour l’épidémiologiste, cette reprise est liée au sous-variant d’Omicron BA.2 plus contagieux, mais pas seulement. C’est aussi lié, selon lui, au « relâchement des comportements » de ceux « qui ont anticipé la levée des mesures », il y a également, selon lui, « la rentrée scolaire » et la saison : « Au mois de mars, on est encore dans une période où le climat est propice à la circulation du virus. »

« L’épidémie n’est pas finie », prévient Jean-François Delfraissy

Mais, toujours selon Arnaud Fontanet, « les choses devraient s’arranger » à la fin du mois. L’immunité collective du fait de la vaccination et des contaminations passées devrait amener le prochain pic « jusqu’à 100 000 contaminations, peut-être 150 000 », ce qui reste loin des 350 000 cas de mi-janvier.

Tout comme Arnaud Fontanet, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy recommande aux personnes à risque de maintenir leur vigilance : « L’épidémie n’est pas finie », a-t-il indiqué au micro de RTL ce lundi.

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