Onet-le-Château. Le Covid-19 a dégradé la vie des Philippins à Barrido

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CORRESPONDANT

L’association "Coup de pouce à Barrido", petite cité sur l’île de Panay aux Philippines, a tenu son assemblée samedi, à la Maison des associations des Costes-Rouges.

Trente-trois adhérents ont pu partager ce moment avec leurs amis philippins, via un diaporama. "Peut-être que notre prochain rapport d’activité ne commencera plus par ces mots : ‘’En raison de la pandémie l’assemblée générale qui devait avoir lieu fin janvier a été repoussée une nouvelle fois au 12 mars…’’", dira Danielle Lendormi en guise de mot de bienvenue et en exprimant "son plaisir de se revoir".

Barrido compte désormais 2 353 habitants dont 30 % de jeunes de moins de 17 ans. Si le contexte sanitaire s’améliore un peu, la situation économique est épouvantable. Magasins et entreprises sont en faillite, les gens se retrouvent sans emploi et sans indemnité… Le gouvernement distribue de temps en temps (afin d’éviter des émeutes) un peu d’argent, de nourriture ou de riz.

À 82 ans, "Fe", la coordonnatrice des actions de "Coup de pouce à Barrido" est toujours barangay captain (maire, juge et gestionnaire) de Barrido, car faute d’argent, de nouvelles élections ne sont pas organisées et ne coûtant presque rien à l’État, on les laisse en poste…

L’éducation

En 2020, l’association soutenait 40 "scholars", ils ne sont plus que 5 ! Toutes les écoles, de la maternelle à l’université, sont fermées depuis mars 2020. Les cours se font par internet pour les jeunes, qui ont décroché depuis longtemps. Quant aux enfants, beaucoup ne sauraient plus lire ni écrire. La reprise, s’il y a reprise, va être très compliquée !

Même "les scholars", ayant obtenu leurs diplômes en 2020, n’ont pas de postes. Les autres jeunes parrainés ont perdu leur travail et restent à la maison sans chômage. Certains en retrouvent, mais seulement à mi-temps, afin qu’un plus grand nombre puisse travailler…

La maintenance

Les frais de maintenance concernent surtout le véhicule de l’association, qui sert au réapprovisionnement du centre de santé, à aller à la banque, et pour les urgences médicales du village. Des réparations au centre de santé ont été réalisées (réfection des dessous de toit attaqués par les termites, peinture des façades et des toitures).

La santé

45 % des Philippins seraient vaccinés, c’est énorme, sachant que la population philippine dépasse les 100 millions d’habitants. Il faut dire que le président a interdit aux non vaccinés de sortir de chez eux, sous peine de prison !

La raréfaction des poissons dans la mer a provoqué des débuts de famine, même si l’association, par l’intermédiaire de "Fe" distribue du riz aux familles les plus démunies. La crise a aussi fait augmenter la criminalité.

Enfin, un super typhon a de nouveau causé des dommages matériels considérables fin décembre et l’immobilisation des avions et bateaux entraîne également une pénurie de médicaments…

Mangrove et reforestation

Juli Atordido reçoit de l’association une petite allocation mensuelle (20 € environ) pour la surveillance de la mangrove et, après chaque typhon, reconstruit avec les pêcheurs, la structure de bambous qui la protège des vagues et des vents violents.

Quant à Grégorio Goyo il reçoit la même allocation, pour la reforestation, la surveillance de la montagne et des braconniers, l’entretien de la clôture qui encercle les plantations, ainsi que la zone pare-feu autour de la forêt.

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