CROWN Act : vers la fin des discriminations capillaires aux Etats-Unis ?

  • Dans certains Etats américains, il est encore possible, sans sanctions, de discriminer les femmes, hommes, et enfants noirs, à l'école ou au travail en raison de la texture de leurs cheveux.
    Dans certains Etats américains, il est encore possible, sans sanctions, de discriminer les femmes, hommes, et enfants noirs, à l'école ou au travail en raison de la texture de leurs cheveux. Clarke Sanders on Unsplash
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Le CROWN Act, une loi visant à interdire les discriminations capillaires aux Etats-Unis, vient d'être adopté par la Chambre des représentants. Reste désormais au Sénat à la promulguer pour faire en sorte que les femmes, hommes, et enfants noirs ne subissent plus de discriminations ni de préjugés, en raison de la texture de leurs cheveux ou de leurs coiffures.

En 2018, Andrew Johnson, un champion de lutte, se voit contraint de faire couper ses dreadlocks en plein milieu d'une compétition inter-lycéenne dans le New Jersey, aux Etats-Unis. Une décision prise par l'arbitre, estimant que la coiffure du sportif n'était pas réglementaire. Le jeune homme a alors deux options : soit il se rase la tête, soit il déclare forfait. Optant pour la première, il subit alors une véritable humiliation, comme il le dira plus tard lui-même, générant critiques et encouragements outre-Atlantique.

Près d'un an plus tard, en décembre 2019, le New Jersey adopte le CROWN Act, une loi visant à interdire toute discrimination raciale fondée sur les cheveux. Il s'agit du troisième Etat, après la Californie et New York, à introduire cette loi pour lutter contre les discriminations et préjugés capillaires, que ce soit dans le travail, le sport, ou à l'école. Onze autres Etats américains ont suivi, une minorité. Mais c'est au niveau fédéral que les choses pourraient aujourd'hui changer. La Chambre des représentants a approuvé la loi, le 18 mars, attendant désormais le feu vert du Sénat.

Le CROWN Act, quésaco ?

La loi CROWN Act, qui signifie 'Creating a Respectful and Open World for Natural Hair' (Créer un monde respectueux et ouvert pour les cheveux naturels), a été introduite pour la première fois en Californie en janvier 2019, et promulguée six mois plus tard, peut-on lire sur le site officiel. Rédigée par la sénatrice Holly Mitchell, elle vise à bannir la discrimination raciale fondée sur les cheveux, qui se traduit par la possibilité pour les Etats qui ne l'ont pas encore adoptée de refuser l'accès à l'emploi, à l'éducation, voire au sport, à des personnes en raison de la texture de leurs cheveux, ou de certaines coiffures comme les tresses, les dreadlocks, ou encore les vanilles.

Il peut sembler incroyable qu'aucune protection juridique ne soit aujourd'hui offerte aux personnes victimes de telles discriminations, mais c'est pourtant le cas dans une trentaine d'Etats outre-Atlantique. En 2020, la Chambre des représentants des Etats-Unis avait déjà adopté le CROWN Act, qui avait toutefois été rejeté par le Sénat. Rebelote deux ans plus tard, la Chambre des représentants l'ayant approuvé à 235 voix contre 189, dans l'attente d'une nouvelle décision du Sénat.

Une forte mobilisation sur les réseaux sociaux

Aux Etats-Unis, les personnalités politiques, tout comme les célébrités et les utilisateurs lambdas, se mobilisent depuis plusieurs jours pour mettre en lumière cette loi. C'est le cas de Jahana Hayes, membre du Congrès, qui a déclaré le 18 mars sur Twitter : "Les cheveux naturels devraient être portés avec fierté et sans crainte de discrimination. Aujourd'hui, la Chambre a voté en faveur de la loi #CROWNAct pour que cela devienne une réalité".

Même son de cloche pour l'homme politique Sean Patrick Maloney : "Depuis trop longtemps, on dit aux femmes et aux filles de couleur - en particulier aux femmes noires - que leurs cheveux ne sont pas en adéquation avec le monde du travail. Aujourd'hui, la Chambre des représentants a adopté la loi #CROWNAct qui interdit la discrimination raciale et nationale en matière de cheveux sur les lieux de travail et dans les écoles. Pour mes filles et les vôtres, les cheveux naturels doivent être célébrés !".

Nombre d'utilisateurs des réseaux sociaux se mobilisent aujourd'hui en faveur de cette loi, mettant notamment en lumière une nouvelle polémique qui a éclaté il y a quelques jours seulement. Un lycée de Floride a demandé à l'un de ses étudiants, Jacob Rush, de couper ses dreadlocks pour participer à la cérémonie de remise des diplômes. Si l'établissement s'est depuis excusé, force est de constater que les discriminations capillaires sont toujours d'actualité outre-Atlantique.

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