Intoxication au monoxyde de carbone : "C'est un gaz sournois", le Sdis de l'Aveyron rappelle pourquoi "tout peut aller très vite"

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  • Les pompiers aveyronnais interviennent une à deux fois par semaine en raison des intoxications au monoxyde de carbone.
    Les pompiers aveyronnais interviennent une à deux fois par semaine en raison des intoxications au monoxyde de carbone. Illustration Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Les intoxications au monoxyde de carbone sont plus fréquentes en période hivernale, un malaise voire la mort peut intervenir sans alerte préalable.

En Aveyron, les pompiers effectuent "entre une et deux interventions par semaine" en raison des intoxications au monoxyde de carbone, un fléau fréquent en période hivernal. Un gaz qui est produit par des appareils au gaz, au bois, au charbon, à l'essence ou encore au fuel en cas de dysfonctionnement ou d'un manque d'entretien. 

Comme le rappelle le colonel David Mercier, directeur adjoint du Sdis de l'Aveyron, "le monoxyde de carbone est extrêmement sournois car c'est un gaz incolore et inodore, donc il n'y a aucun moyen d'être alerté sauf avec un détecteur de CO2. On commence à avoir des maux de tête, et ça peut aller jusqu'à des vomissements, l'évanouissement... et la mort. Selon la concentration de CO, ça peut aller très vite".

Quand un malaise ou une chute cache une intoxication

Il est conseillé chaque année de faire vérifier ses appareils pour éviter tout risque d'accident. "La plupart du temps, nous sommes appelés en raison du malaise d'une personne ou d'une chute. Et c'est quand on arrive sur place que l'on découvre que c'était à cause du monoxyde de carbone". Les pompiers généralisent à présent le port d'un appareil de détection très sensible, "il sonne immédiatement quand on rentre chez quelqu'un où s'est répandu du monoxyde". 

Durant la prise en charge, les secours cherchent à savoir depuis combien de temps la victime a fait un malaise. "Ça peut être des minutes, voire des dizaines de minutes". En cas d'exposition importante au monoxyde de carbone, la victime part en surveillance pendant 24 heures sous oxygène.

Le risque existe aussi pour les pompiers en intervention. "Nous avons un appareil respiratoire pour être oxygéné en permanence, mais à de très rares occasions, on peut être tenté de l'enlever. Lors de la phase de déblaiement d'un incendie par exemple, alors que les débris échappent encore des vapeurs toxiques". Pour les incendies de feux de forêt, ce risque est inévitable. "Là, on ne porte pas d'appareil. On est exposé aux fumées pendant des heures voire des jours, c'est impossible de s'en protéger. C'est fréquent qu'un pompier se plaigne de maux de tête quelques heures après l'intervention. Des études sont lancées pour se pencher sur ce problème, par exemple pour mettre au point des cagoules plus filtrantes".

Lors des vagues de froid, "on sait qu'on va intervenir"

Ces dernières années, avec la hausse du prix de l'énergie, la tendance est en très légère baisse concernant les intoxications au monoxyde de carbone. Les bâtiments sont de mieux en mieux isolés et la population se lance dans les rénovations énergétiques. Mais le problème est bien loin d'être réglé, "on intervient encore beaucoup dans tous les types de logement, et souvent chez les personnes âgées".

Le meilleur moyen de ne pas se faire piéger par ce gaz toxique, en plus de bien faire vérifier ses appareils, serait de s'équiper d'un détecteur de CO2 à la maison. "Malheureusement, ça se fait encore rarement. Et puis, c'est encore un coût supplémentaire pour les gens", compatit le colonel.

Les intoxications interviennent régulièrement au début de l'hiver "lorsque les gens cherchent à faire des économies en essayant des moyens alternatifs pour se chauffer, en voulant faire des économies", et inévitablement lors des vagues de froid. "On annonce une baisse des températures ces prochains jours, on sait qu'on va intervenir", estime le colonel David Mercier. 

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Les commentaires (1)
Occitanix12 Il y a 2 mois Le 11/02/2024 à 10:17

Je pense que tous les médias devraient faire la promotion de détecteurs de CO 2 et également les détecteurs d'incendies.