Hollande mise gros, la presse ne suit pas

  • François Hollande à l'issue de la conférence de presse le 16 mai 2013 à l'Elysée à Paris
    François Hollande à l'issue de la conférence de presse le 16 mai 2013 à l'Elysée à Paris AFP - Patrick Kovarik
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AFP

Le volontarisme sans changement de cap affiché par François Hollande apparaît au mieux comme un "pari" osé, au pire comme un "optimisme de commande", estiment vendredi les éditorialistes, peu convaincus par la deuxième conférence de presse du chef de l'Etat.

Comme à l'accoutumée, Le Figaro éreinte la prestation présidentielle et son "volontarisme de façade". "Il y a dans ce contraste entre une situation dont chacun reconnaît qu'elle est désastreuse et l'optimisme de commande du chef de l'Etat quelque chose de proprement stupéfiant", commente Alexis Brézet, le directeur du quotidien conservateur.

Le journal communiste L'Humanité n'est pas moins sévère. "Pour des millions de Français, notamment dans les couches populaires qui avaient été sensibles au slogan +le changement, c'est maintenant+, le sentiment amer d'avoir été trompés n'a malheureusement pas été dissipé par les réponses du chef de l'Etat", écrit Jean-Paul Piérot.

François Hollande s'est voulu "offensif" face à la récession mais La Croix l'a trouvé "très peu disert sur les réformes de structure". "Il a esquivé la question des changements en profondeur nécessaires pour dynamiser l'économie française", déplore l'éditorialiste du quotidien catholique, François Ernenwein.

"Le chef de l'Etat a été plus prolixe sur un retour de la croissance venant de l'Europe plutôt que de nos propres réformes structurelles", constate à son tour Jacques Camus de La Montagne-Centre France.

Dans Libération, Eric Decouty a jugé la prestation du locataire de l'Elysée, au plus bas dans les enquêtes d'opinion, réussie "sur la forme", "mais il n'est pas certain que la correction de son image suffise a retrouver un peu de confiance".

Ce que confirme David Guévart dans Le Courrier picard : François Hollande "est sympathique, il décide, mais n'enclenche pas la dynamique attendue".

"Le Président sait que sa cote d'amour, réduite à son poids électoral du premier tour, restera calquée sur la courbe du chômage et du pouvoir d'achat. Il espère seulement qu'un coup de talon au fond de la piscine l'aidera à refaire surface", analyse Michel Urvoy dans Ouest France.

Mais, "à garder vaille que vaille un cap qui est loin d'avoir fait ses preuves, il prend le risque de précipiter sa chute", estime Christophe Bonnefoy dans Le Journal de la Haute-Marne.

"C'est en réalité un pari sur l'avenir. Tous les indicateurs économiques ne devant pas repasser au vert avant au moins un an, le président de la République s'en remet à un hypothétique retournement de tendance", écrit Yann Marec du Midi libre, concluant : "François Hollande a misé gros. Hier, il a fait tapis avec peu de sous".

Source : AFP

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