Législative en Lot-et-Garonne: sourdes divisions au sein du PS local face à Cahuzac

  • Jérôme Cahuzac, le 11 mai 2013 sur le marché de Villeneuve-sur-Lot
    Jérôme Cahuzac, le 11 mai 2013 sur le marché de Villeneuve-sur-Lot La Dépêche du Midi/AFP/Archives - Joelle Faure
  • Bernard Barral, candidat PS à la législative partielle du Lot-et-Garonne, le 30 avril 2013 à Villeneuve-sur-Lot Bernard Barral, candidat PS à la législative partielle du Lot-et-Garonne, le 30 avril 2013 à Villeneuve-sur-Lot
    Bernard Barral, candidat PS à la législative partielle du Lot-et-Garonne, le 30 avril 2013 à Villeneuve-sur-Lot AFP/Archives - Mehdi Fedouach
  • Deux Unes de journaux locaux, le 17 mai 2013 à Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne
    Deux Unes de journaux locaux, le 17 mai 2013 à Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne AFP/Archives - Jean Pierre Muller
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AFP

Des candidats à la législative partielle du Lot-et-Garonne ont arpenté samedi le marché de Villeneuve-sur-Lot, où la division et une certaine paranoïa étaient palpables au sein du parti socialiste face à une éventuelle candidature de l'ex-maire, Jérôme Cahuzac.

Bernard Barral, le socialiste, a ouvert son local de campagne au centre-ville, à quelques pas d'un autre, réservé pour l'ex-ministre du Budget mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, s'il se décidait à être candidat dans son ancien fief politique.

"Je sens un courant de sympathie de la part des militants je suis aujourd'hui très confiant", a assuré à l'AFP M. Barral.

Mais l'atmosphère au sein du PS semblait plutôt marquée par une attente de la décision de Jérôme Cahuzac.

Vendredi soir, les élus de gauche au conseil général du Lot-et-Garonne, ont tenu à signer un texte de soutien à M. Barral, seul à "pouvoir les représenter dignement et efficacement à Paris", même si un deuxième sondage annonce son élimination en cas de candidature de Cahuzac.

L'enquête, publiée par la Dépêche du Midi, donne M. Cahuzac en deuxième position au premier tour prévu le 16 juin, avec 20 % des intentions de vote, derrière l'UMP Jean-Louis Costes, maire de Fumel (23 %).

Selon une autre enquête diffusée vendredi, l'ex-ministre Cahuzac arriverait quatrième avec 11 % des voix derrière l'UMP (27 %), le Front national (22 %) et le PS (19 %), mais sa candidature entraînerait là encore l'élimination de M. Barral.

"La candidature de Jérôme Cahuzac ne peut apporter que de la division. Elle n'est pas concevable sans une clarification judiciaire préalable concernant les faits qui lui sont reprochés et qu'il a lui-même reconnus", ont encore noté les conseillers généraux.

Le communiqué est signé des élus PS, radicaux, et divers gauche, sauf un, Alain Soubiran.

Car la "division" évoquée dans le communiqué était samedi encore bien réelle.

"Barral ne tient pas la route, il n'a jamais été élu dans aucune des élections à laquelle il s'est présenté. Cahuzac est le seul qui pourrait battre le FN et l'UMP. Je pense qu'il ne se présentera pas. Mais s'il se présente je le soutiendrai", a ainsi assuré un militant de 56 ans, au PS depuis 1979, sous couvert de l'anonymat.

"stratégie de dézinguage"

Plus nuancée, Marie Françoise Béghin, première adjointe à la mairie de Villeneuve-sur-Lot et conseillère régionale, déclarait qu'on ne peut pas "balayer 15 ans de vie politique locale", expliquant ainsi l'attachement de certains à l'ex-ministre, élu député pour la première fois dans cette circonscription en 1997 et ancien maire de la ville (2002 à 2012).

"Je sais ce que je dois à Jérôme Cahuzac je sais tout ce qu'il a fait pour la ville et la circonscription. On était tellement heureux avant (...) Mais il doit se reconstruire en dehors de la vie publique. Je ferai donc la campagne de Bernard Barral mais (...) jamais contre Jérôme Cahuzac", a-t-elle ajouté.

"Les militants socialistes sont partagés entre l'affection qu'il portent à Jérôme Cahuzac et la raison politique".

Cahuzac, qu'elle a eu au téléphone la semaine dernière, est encore "très combatif", a-t-elle ajouté.

"Il y a une partie des militants socialistes téléguidée par Cahuzac", tempêtait pour sa part, furieuse, une autre militante: "C'est une vraie stratégie de dézinguage de la campagne du PS".

Lors d'une réunion visant à définir la stratégie de campagne, jeudi soir, en présence su secrétaire national chargé des élections Christophe Borgel, raconte-t-elle "certains secrétaires de section n'étaient pas là". "Des mails ont été envoyés à certains militants socialistes pour qu'ils ne participent pas à la réunion de jeudi", accuse-t-elle encore : "Même s'il ne se présente pas il va tout faire pour descendre Barral".

En attendant, le PS tentait toujours samedi une alliance avec EELV dès le premier tour, selon Bernard Barral, qui a évoqué des "négociations entre états-majors".

Source : AFP

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