Afrique du Sud: Oscar Pistorius de retour au tribunal

  • Oscar Pistorius devant la justice sud-africaine, le 22 février 2013 à Pretoria
    Oscar Pistorius devant la justice sud-africaine, le 22 février 2013 à Pretoria AFP/Archives - Alexander Joe
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AFP

Oscar Pistorius, le champion handisport soupçonné du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp le jour de la Saint-Valentin, comparaît de nouveau mardi devant la justice sud-africaine, pour une audience qui devrait être rapidement ajournée à la demande de l'accusation.

Le parquet a demandé un délai supplémentaire pour affiner son enquête, et la défense du coureur en a accepté le principe. Le juge devrait donc prononcer un renvoi.

Le multiple champion olympique handisport, qui avait fait sensation en devenant le premier double amputé à participer aux JO des valides à Londres-2012, n'a jamais nié avoir abattu le mannequin Reeva Steenkamp de plusieurs coups de feu, dans la nuit du 13 au 14 février.

Mais il affirme depuis le premier jour qu'il s'agit d'une horrible méprise. Qu'il a cru entendre des cambrioleurs dans sa villa en pleine nuit et qu'il a fait feu à travers la porte des toilettes fermée, dans l'affolement. Il assure qu'il ne savait pas que Reeva Steenkamp s'était levée pour aller aux toilettes.

L'accusation, au cours des audiences préliminaires de février, a au contraire tenté de démontrer que Pistorius savait parfaitement qui était sa victime. Et que les coups de feu ont fait suite à une dispute du couple dans la soirée.

Pistorius est défendu par quelques des plus grands noms du barreau sud-africain, dont les vieux briscards des prétoires Kenny Oldwage et Barry Roux. "Nous sommes prêts pour cette audience, je n'ai aucune doute sur le fait qu'elle sera brève, juste un ajournement", a déclaré Me Oldwage.

Vendredi, une télévision a diffusé des images de la scène du crime: on y voit les toilettes ensanglantées et la porte, criblée des impacts des balles meurtrières.

La famille s'est dite "choquée" par la diffusion de "ces images explicites qui ont fait l'objet d'une fuite dans le domaine public".

Le meurtre de Reeva Steenkamp en février avait passionné le monde entier. Pendant des jours, Pistorius avait été malgré lui le héros des chaînes d'informations continues. Après avoir été l'un des héros des JO de Londres 2012.

Sur les rives de la Tamise, il était devenu le premier athlète masculin à s'aligner avec les valides, alors qu'il est handicapé de naissance et court avec des lames en carbone en forme de pattes de félin, qui lui ont valu son surnom de "Blade Runner".

Le drame a stoppé net sa carrière. Pistorius a renoncé à toute compétition cette année, ses sponsors l'ont lâché, Nike ou Clarins, et l'affaire a aussi révélé des facettes de sa personnalité cachées au public qui l'admirait pour sa ténacité et la touche glamour qu'il a apporté au handisport.

On a ainsi découvert qu'Oscar Pistorius était macho, caractériel et obsédé par les armes à feu.

Grâce à son équipe d'avocats, le multiple champion paralympique est cependant parvenu à garder la main jusqu'à présent.

"Oscar dort mal"

La semaine qui a suivi le meurtre, sa défense a réduit en miettes le dossier de l'accusation, pointant des manques de preuves ou fragilisant le témoignage d'un voisin ayant entendu une dispute du couple venant de l'appartement de Pistorius avant le meurtre.

L'enquêteur en chef Hilton Botha a dû être dessaisi et forcé d'admettre des négligences sous l'oeil médusé des caméras de télévision du monde entier.

En mars, Barry Roux a en outre brillamment obtenu un assouplissement notoire des conditions de la libération sous caution: Pistorius a en fait recouvré une quasi liberté de mouvements, obtenant notamment la permission de voyager hors du pays ou de consommer de l'alcool normalement.

Parallèlement, ses défenseurs ont diffusé maints communiqués évoquant un Oscar Pistorius brisé par le deuil.

"Oscar dort mal. Il va mal", a par ailleurs déclaré son manager Peet van Zyl, cité par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel: "Certains jours, ça va, et d'autres jours, c'est terrible. Quand je lui parle, il m'écoute plus ou moins, mais je ne le met pas sous pression. Il n'est pas là. Il pleure souvent".

Certes l'athlète devra répondre d'homicide quoi qu'il arrive, mais si ses défenseurs parviennent à démontrer qu'il s'agit effectivement d'une méprise, la peine encourue et la sentence pourraient être beaucoup plus légères que s'il s'agit de l'assassinat de sa compagne.

Source : AFP

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