Prisons: des centaines de surveillants manifestent

  • Un surveillant à la prison des Baumettes à Marseille, le 6 mars 2013
    Un surveillant à la prison des Baumettes à Marseille, le 6 mars 2013 AFP/Archives - Anne-Christine Poujoulat
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AFP

Des centaines de surveillants de prison ont manifesté mardi matin devant leur établissement pour exprimer leur "ras-le-bol" devant la "déroute" de la politique carcérale, alors que le nombre des détenus a atteint un nouveau record au 1er juin, avec 67.977 prisonniers.

Une centaine de surveillants ont manifesté à Fleury-Mérogis, où ils ont mis le feu à deux barricades, que les pompiers ont éteint, selon la gendarmerie de l'Essonne. Une trentaine de surveillants ont également manifesté à Fresnes (Val-de-Marne), où ils ont été rejoints par des personnel de Fleury-Mérogis, selon une source policière.

Dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie, la quasi-totalité des établissements pénitentiaires étaient bloqués dans la matinée. "Dans le Nord, tout est bloqué, sauf Dunkerque", a déclaré à l'AFP Etienne Dobremetz, secrétaire régional adjoint de l'UFAP. Une trentaine de surveillants étaient notamment rassemblés devant les entrées de la maison d'arrêt de Sequedin (Nord), d'où s'était échappé mi-avril le braqueur Redoine Faïd.

Les parloirs étaient maintenus, mais retardés, comme à Amiens où les portes d'entrée de la prison étaient bloquées par une vingtaine de surveillants, selon une source syndicale.

Des rassemblements ont été également observés devant plusieurs établissements dans l'Ouest, selon la direction interrégionale des services pénitentiaires. A Nantes, 40 agents sur 400 menaçaient de bloquer les entrées et les sorties. Une mobilisation moindre a été constatée à Angers, Brest, Caen, La Roche-sur-Yon, Saint-Brieuc.

Aux Baumettes, à Marseille, une cinquantaine de gardiens ont bloqué pendant quelques heures les accès du centre pénitentiaire. A Nice, une vingtaine de surveillants ont bloqué dès 06H30 les entrées de l'établissement.

Une trentaine de personnels pénitentiaires se sont rassemblés devant la maison d'arrêt de Dijon, empêchant le passage des véhicules de livraison et les extractions judiciaires, a constaté l'AFP. Ils dénoncent la suppression des fouilles et le projet de désarmer les miradors. "La sécurité dans la prison, on a l'impression que c'est un gros mot", a dénoncé le secrétaire général adjoint de l'union régionale UFAP-Unsa, Thomas Jacquot.

Plusieurs établissements étaient également bloqués dans le Rhône, en Isère, dans le Puy-de-Dôme, en Savoie et dans l'Ain. "Il y a une bonne mobilisation qui concerne environ 40/50 personnes en moyenne par établissement, sauf Clermont-Ferrand où ils ne sont que 12", a expliqué Pascal Rossignol, secrétaire du syndicat pénitentiaire Union Régionale UFAP-UNSA de Lyon.

Le premier syndicat pénitentiaire, l'Ufap-Unsa Justice, a appelé au blocage des établissements afin d'exprimer le "ras-le-bol" de la profession et dénoncer une politique carcérale "en déroute". En cause, la surpopulation carcérale, le manque de moyens, mais aussi le "démantèlement de (la) sécurité" des établissements et des personnels.

Les prisons françaises ont battu début juin un nouveau record de population carcérale avec 67.839 détenus, pour seulement 57.235 places.

Source : AFP

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