Grèce: le gouvernement menacé de scission sur l'audiovisuel

  • Le commissaire européen Olli Rehn le 5 juin 2013 à Bruxelles
    Le commissaire européen Olli Rehn le 5 juin 2013 à Bruxelles AFP/Archives - Georges Gobet
  • Fotis Kouvelis (d) quitte le bureau du Premier ministre, le 20 juin 2013 à Athènes
    Fotis Kouvelis (d) quitte le bureau du Premier ministre, le 20 juin 2013 à Athènes AFP - Louisa Gouliamaki
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AFP

Le gouvernement grec fait face à une menace de scission, et au retrait d'un des trois partis de la coalition gouvernementale, aucun accord n'ayant pu être trouvé jeudi soir sur les suites à donner à la crise de l'audiovisuel public dans le pays en crise économique profonde.

"Il n'y a eu aucun accord. Pour nous, c'est un problème de légalité démocratique (...) nous sommes en désaccord avec des actions qui vont contre la légalité", a déclaré le dirigeant du Dimar, petit parti de gauche, Fotis Kouvelis, à la fin d'une réunion entre les trois partenaires.

Cette réunion avait lieu neuf jours après la fermeture de la radiotélévision publique décidée par le seul Premier ministre conservateur, Antonis Samaras, contre l'avis de ses deux alliés, pour tenter d'atteindre les objectifs d'économie imposés au pays par ses bailleurs de fonds.

"J'ai insisté sur le fait qu'il faut une plate-forme commune, car c'est un problème de légitimité démocratique (...) nous maintenons notre position (en faveur de la remise en service des antennes, NDR)", a-t-il ajouté, affirmant que le "désaccord" au sein du gouvernement "n'était pas" de la responsabilité de son parti, le Dimar.

Le dirigeant du Pasok, socialiste, Evangélos Vénizélos a lui aussi émis des doutes quant à la cohésion du gouvernement en estimant que la "stabilité politique" du pays pouvait être remise en cause. Il a toutefois fait valoir que les Grecs "ne voulaient pas d'élections" et il a mis en exergue "les "gestes" de rapprochement faits par le Premier ministre pour remédier à sa décision unilatérale, sévèrement jugée par ses deux partenaires.

A eux deux, la Nouvelle Démocratie dirigée par M. Samaras et le Pasok constituent une fragile majorité au Parlement de 153 sièges sur 300, où sont par ailleurs inscrits 14 indépendants.

La réunion entre les trois hommes était la troisième consécutive depuis la fermeture de la radiotélévision mardi dernier qui a déclenché la stupeur en Grèce et à l'étranger, même si l'ensemble des partenaires reconnaissent que l'organisme de radiotélévision publique ERT devait être réformé.

M. Vénizélos a souhaité que l'exécutif continue à fonctionner à trois, et appelé M. Kouvelis à participer à une "réactualisation de l'accord de programme de gouvernement".

M. Samaras a convoqué une réunion d'urgence du gouvernement. Pendant que MM. Vénizélos et Kouvelis convoquaient des réunions au sein de l'état-major de leurs partis respectifs. Le groupe parlementaire du Dimar devrait se réunir vendredi matin, selon la chaîne de télévision Skaï.

Le Commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, en a appelé jeudi soir au "sens des responsabilités" des dirigeants grecs.

"J'en appelle au sens des responsabilités des dirigeants politiques grecs pour le bien de la Grèce et de l'Europe", a déclaré M. Rehn à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg, interrogé sur la situation en Grèce.

Source : AFP

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