La situation de Snowden, toujours sans pays d'accueil, s'enlise

  • Une femme brûle un drapeau américain lors d'une manifestation de soutien au président bolivien Evo Morales face à l'ambassade des Etats-Unis à Mexico, le 4 juillet
    Une femme brûle un drapeau américain lors d'une manifestation de soutien au président bolivien Evo Morales face à l'ambassade des Etats-Unis à Mexico, le 4 juillet AFP - Ronaldo Schemidt
  • Morales envisage la fermeture de l'ambassade des Etats-Unis
    Morales envisage la fermeture de l'ambassade des Etats-Unis Telesur/AFP - Frédéric Jeammes
  • Des sympathisants de l'organisation Campact manifestent devant la Chancellerie allemande pour témoigner leur soutien à l'ancien consultant du renseignement américain Edward Snowden, le 4 juillet 2013
    Des sympathisants de l'organisation Campact manifestent devant la Chancellerie allemande pour témoigner leur soutien à l'ancien consultant du renseignement américain Edward Snowden, le 4 juillet 2013 DPA/AFP - Kay Nietfeld
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AFP

L'ex-consultant de l'Agence de la sécurité américaine Edward Snowden, toujours bloqué vendredi dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, voit ses chances d'obtenir un asile politique dans un autre pays se réduire comme peau de chagrin.

La situation autour du réfugié recherché pour espionnage par les Etats-Unis s'enlisait, six jours après qu'il a déposé des demandes d'asile dans 21 pays.

La France et l'Italie ont fait savoir jeudi qu'elles ne l'accueilleraient pas, emboîtant ainsi le pas à l'Allemagne, au Brésil, à la Norvège, l'Inde, la Pologne, l'Islande, l'Autriche, la Finlande, aux Pays-Bas et à l'Espagne.

De son côté, la diplomatie russe a indiqué vendredi ne plus vouloir faire de commentaires sur cette affaire de plus en plus embarrassante.

La veille, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait indiqué que Moscou ne pouvait en rien influer sur le sort du jeune homme, qui a du reste renoncé à demander l'asile à la Russie après que le président Vladimir Poutine a exigé de lui qu'il cesse ses révélations qui font "du tort" aux Etats-Unis.

L'informaticien, à l'origine de révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales, a été au centre d'un imbroglio diplomatique en début de semaine.

De retour mardi d'une visite à Moscou, le président bolivien Evo Morales, qui s'était dit prêt à accueillir le jeune homme dans son pays si celui-ci en faisait la demande, a vu son avion contraint de faire une escale de 13 heures à Vienne après que plusieurs pays européens, le soupçonnant de ramener Snowden avec lui, lui eurent refusé le survol de leur espace aérien.

Jeudi, le chef de l'Etat bolivien a accusé Washington d'avoir fait pression sur la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie pour qu'ils interdisent ce survol, et menacé de fermer l'ambassade des Etats-Unis à La Paz.

La Bolivie, soutenue par certains des ses alliés traditionnels (Equateur, Surinam, Argentine, Uruguay et Venezuela), a par ailleurs exigé des excuses publiques et des explications.

Dans une déclaration commune, ces pays membres de l'Union des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays) ont notamment relevé que "l'offense" subie par Morales en Europe n'était pas seulement un affront personnel mais constituait une agression pour toute l'Amérique Latine.

Moscou a aussi condamné jeudi l'attitude de la France, de l'Espagne et du Portugal, jugeant qu'elle ne pouvait "guère être considérée comme un acte amical à l'égard de la Bolivie, ainsi que de la Russie".

Paris avait exprimé ses "regrets" mercredi, affirmant ne pas savoir au moment des faits que le président bolivien était à bord de l'avion.

L'affaire a aussi suscité des remous dans les relations entre l'Union européenne et les Etats-Unis.

Snowden a permis la publication le week-end dernier de nouvelles informations sur l'espionnage des communications de l'Union européenne par Washington, provoquant la colère des Européens, France et Allemagne en tête et menaçant de retarder des négociations sur un accord de libre échange avec les Etats-Unis.

Finalement, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a annoncé mercredi que ces négociations seraient bien lancées le 8 juillet, mais qu'en parallèle des groupes de travail devraient clarifier l'ampleur de l'espionnage pratiqué par les Américains.

Source : AFP

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