Disparues de Perpignan: l'enquête bifurque vers Nîmes

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AFP

L'enquête sur les deux disparues de Perpignan s'est orientée vers Nîmes jeudi après la révélation que le témoin numéro un, Francisco Benitez, avait déjà été entendu en 2004 dans une autre affaire aux troublantes similitudes.

Francisco Benitez, le père et le mari d'Allison et Marie-Josée, introuvables depuis le 14 juillet, était apparu à l'époque dans une procédure de disparition, celle de sa maîtresse brésilienne Simone de Oliveira Alves.

La police judiciaire chargée d'élucider les disparitions d'Allison et Marie-Josée a récupéré la procédure nîmoise, a indiqué une source proche de l'enquête. Elle devait rapidement réentendre tous ceux qui avaient été interrogés à l'époque, y compris les proches de Francisco Benitez.

Comme Allison et Marie-Josée Benitez, Simone a disparu du jour au lendemain, le soir du 29 novembre 2004 à Nîmes (Gard). Comme elles, elle n'avait aucune raison apparente de le faire et de laisser tomber ses quatre enfants selon ses proches. Comme elles, l'un des derniers signes de vie qu'elle ait donnés est un texto annonçant son départ.

Et, comme à Perpignan, le légionnaire Francisco Benitez était peut-être le dernier témoin à l'avoir vue. Le souvenir de cette ancienne affaire s'était perdu, sauf chez les proches. Quand ils ont vu les images de Francisco Benitez, ils ont tout de suite fait le rapprochement. C'est l'ancien mari de Simone qui a alerté les policiers.

L'exhumation du dossier donne une "orientation nouvelle" aux enquêteurs, selon les mots du procureur adjoint de Perpignan Luc-André Lenormand. Aux nombreuses questions qu'ils auraient eu à poser sur Allison et Marie-Josée n'auraient pas manqué de s'ajouter rapidement celles sur Simone. Mais le témoin capital s'est pendu en clamant son innocence.

"Paco"

En 2004, au cours d'une carrière l'ayant mené sur les théâtres d'opérations du Golfe, de l'ex-Yougoslavie ou de l'Afrique, Francisco Benitez était stationné à Nîmes. Il était déjà en couple avec Marie-Josée, avec laquelle il avait eu Allison.

Le couple Francisco/Marie-Josée, en instance de séparation en 2013, battait apparemment déjà de l'aile dans le Gard. Les proches de Simone font état dans la presse d'une relation suivie entre celle-ci et celui qu'ils surnommaient Paco.

Mais Simone ignorait que Francisco Benitez était marié, disent-ils. "Puis Simone l'a découvert. Je crois qu'elle voulait se séparer de lui", a dit Ivana, l'une des soeurs de Simone, au quotidien Libération, "elle a disparu après un séjour à l'hôpital. On m'a dit que c'était soit pour une grossesse, soit pour une tentative de suicide".

Personne n'avait compris qu'elle abandonne à eux-mêmes ses quatre enfants alors âgés d'une dizaine d'années.

Comme pour Marie-Josée et Allison, Francisco Benitez ne s'était pas empressé de signaler la disparition de 2004. Puis il avait dit aux policiers qu'ils avaient eu une dispute, qu'elle avait pris ses affaires et qu'elle lui avait envoyé un texto pour lui annoncer la rupture.

Le dernier signe de vie donné par Marie-Josée et Allison est également un message texte envoyé du portable de la première à l'une de ses filles nées d'une précédente union. S'il a bien été expédié du portable de Marie-Josée, rien ne dit que c'est elle qui l'a écrit. Le portable lui-même a disparu.

Un dossier froid

Le dossier de Simone n'était pas complètement clos - elle continuait de faire l'objet d'un avis de recherche - mais bien froid. L'information judiciaire ouverte à l'époque pour recherche des causes de la disparition (la même qualification qu'à Perpignan) avait été close en 2007 ou 2008, a indiqué à l'AFP le procureur adjoint de Nîmes, Eric Emmanuelidis.

Le fait que Simone était serveuse dans un bar et fréquentait les milieux de la nuit avait pu conduire à privilégier l'hypothèse selon laquelle elle était partie de son plein gré, dit une source proche de l'enquête.

Malgré l'émotion suscitée par la disparition d'Allison, les organisateurs du concours Miss Roussillon auquel elle avait l'intention de se présenter ont dit, de leur côté, ne voir aucune raison d'annuler l'élection prévue dimanche au bord de la Méditerranée, au Barcarès (Pyrénées-Orientales), non loin de Perpignan.

Source : AFP

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