Brame du cerf : comment et où l'écouter en Aveyron ?

Passionné par les cervidés, Michel Garriguet, agent territorial à Espalion, délivre quelques conseils pour profiter de la période du brame du cerf en toute sécurité. Collectionneur de bois depuis près de 30 ans, l'Espalionnais a crée un musée ouvert exceptionnellement le 29 septembre. 

Michel Garriguet, quelle est la meilleure période pour aller écouter le brame ? Depuis des années, j’ai remarqué que c’était les premiers jours d’octobre. Mais cela peut aussi varier avec les conditions météo. De toute façon, la période devient de plus en plus courte. Avec moins d’animaux, la concurrence est bien moindre. 

Quels conseils pouvez-vous donner pour écouter et voir un cerf ? Approcher un cerf en période de brame est plus facile que le reste de l’année. Par contre il faut faire attention d’être au bon vent et éviter les parfums. Il fait rester sur les chemins et ne pas trop se déplacer car l’animal détectera votre présence au moindre bruit. Le moindre craquement le fera fuir. Ce sont bien souvent les biches qui donnent l'alerte.

Y a-t-il des risques ? On ne sait jamais comment un animal sauvage peut réagir. En vingt-cinq ans, il ne m'est arrivé qu'une seule fois de me faire charger par un cerf qui a finalement fait demi-tour à cinq ou six mètres de moi. 

Que pensez-vous des organisations qui proposent des sorties encadrées pour aller écouter le brame ? C’est très bien car les accompagnants connaissent très bien le terrain, les places de brame et sont respectueux de la quiétude des animaux. Cela peut même se terminer par une soupe au fromage au son de l’accordéon tout en parlant des cervidés.

Quel regard portez-vous sur la population de cervidés de l’Aubrac ? Il y en a de moins en moins. À cause des prélèvements exagérés, mais surtout à cause des tirs à l’approche dans les forêts domaniales qui comportent pourtant des zones de quiétude. Un état de fait que j’ai du mal à comprendre. Quel intérêt de tirer sur un animal qui ne bouge pas ? Ainsi, les plus beaux trophées ont disparu. Pour de l’argent, on fait de la sélection à l’envers ! 

Comment vous est venue cette passion pour les cervidés de l’Aubrac ? Sur un fait divers. Un jour, lors d’une intervention d’entretien au camping, nous avons repêché deux cerfs morts noyés, les bois entrelacés de barbelés. Ce jour-là j’ai appris que les cerfs pouvaient se battre en période de brame et tombaient les bois en fin d’hiver. Au moins de mars suivant j’ai commencé à arpenter les bois de Condom-d’Aubrac et de Curières pour en trouver.

C’était donc le premier pas de ce qui deviendra votre musée du cerf ? Oui au gré des sorties, j’ai assez rapidement trouvé pas mal de bois. Il m’arrivait d’en trouver une quinzaine dans une saison. J’ai même réussi à récupérer le suivi d’un même animal, d’une année sur l’autre. Aujourd’hui c’est beaucoup plus compliqué. Il faut se contenter de quelques exemplaires qui se comptent sur les doigts d’une seule main (trois cette année). En trente ans, j’en ai récupéré plus de quatre cents. Dont 230 exposés dans mon musée que j’ouvre le dimanche matin les mois d’été.