Disparition de Delphine Jubillar : corps dans un vide sanitaire ou sous une dalle, discussion suspecte, ces témoignages qui ont relancé l’enquête et les fouilles

Publié le , mis à jour

Plus de trois ans après la disparition de Delphine Jubillar, cette infirmière âgée à l’époque de 33 ans, qui a mystérieusement disparu de son domicile dans la nuit du 15 et 16 décembre 2020, de nouvelles fouilles ont été entreprises jeudi 18 avril 2024 dans son village de Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.

L’affaire Jubillar en résumé

  • Delphine Jubillar a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines, près d’Albi, où le couple vivait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19.
     
  • De nombreuses battues, fouilles, recherches souterraines ont été menées durant des mois. Plusieurs fouilles ont été aussi menées au domicile du couple. Les appels téléphoniques, le bornage, ont aussi été exploités
     
  • Les soupçons se portent rapidement sur le mari de Delphine, Cédric Jubillar, considéré comme le principal suspect. Depuis 2021, il est incarcéré à Seysses, en Haute-Garonne dans l’attente de son procès après avoir été mis en examen pour meurtre
     
  • Louis, le fils des époux Jubillar âgé de 6 ans au moment de la disparition de sa maman indiquera aux enquêteurs avoir été réveillé cette nuit du 15 au 16 décembre 2020 par une dispute entre ses parents
  • Le couple battait de l’aile, Delphine projetait de quitter son mari pour s’installer avec un autre homme, surnommé "l’amant de Montauban" qui a été écarté de tous soupçons
     
  • Cédric Jubillar clame son innocence depuis le début de cette affaire
  • Le 13 décembre 2022, la justice procède à la reconstitution des circonstances de la disparition de l’infirmière dans la maison des Jubillar. En vain
     
  • Le 8 février 2024, un supplément d’information est formulé par le parquet général dans le dossier d’instruction sur le meurtre de l’infirmière après une discussion téléphonique interceptée

 

La réouverture de l’enquête de la disparition de Delphine Jubillar et la réalisation de nouvelles investigations dans cette affaire de disparition où il n’y a ni corps, ni aveux, ni scène de crime, peut-elle aboutir à la résolution de l’affaire où le mystère reste entier et où les pistes se referment les unes après les autres.

Reste que ce jeudi 18 avril, la présence dans le village de Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, où vivait le couple Jubillar, de centaines de gendarmes a suscité interrogations et inquiétudes auprès des habitants.

Pourquoi de nouvelles fouilles ?

De nouvelles fouilles ont été entreprises par les enquêteurs jeudi à Cagnac-les Mines, dans le Tarn, où Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, a disparu fin 2020. Ce afin d’exploiter de nouvelles pistes et témoignages qui sont apparus en fin d’année dernière dans l’affaire.

Une centaine de gendarmes, accompagnés de chiens dressés à la détection de personnes disparues, se sont livrées à des recherches "sur un terrain qui a été signalé (aux enquêteurs), dans le cadre du supplément d’information" ordonné le 18 janvier par la cour d’appel de Toulouse.

Les deux juges d’instruction en charge du dossier étaient présentes sur place.

Où les fouilles se sont-elles déroulées ?

Comme l’indique La Dépêche du Midi, les recherches se sont concentrées dans un lieu-dit appelé La Soulié, un endroit situé non loin du lac des Homps et du musée-mine de Cagnac-les-Mines. Des recherches avaient déjà été menées à deux reprises, en 2022 et 2023.

"L’opération du jour avait pour objectif de fermer des portes", indique une source proche du dossier. Concrètement, la mission était de vérifier les propos d’une médium qui avaient transmis des informations jugées sérieuses.

Pour l'heure, l'endroit fouillé n'a pas permis d'aboutir à de nouveaux éléments.

Cédric Jubillar, son mari, reste le principal suspect

Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar, 33 ans au moment de sa disparition, est le principal suspect et clame son innocence. Mis en examen en juin 2021, il est depuis détenu à l’isolement au centre de détention de Seysses, près de Toulouse. Depuis près de trois ans, ses avocats multiplient les recours, demandes de mise en liberté ou pourvoi en cassation.

Dernièrement, ils ont mis en cause l’impartialité des magistrates en charge de l’enquête et demandé qu’elles soient dessaisies du dossier, alors qu’elles venaient de demander le renvoi de Cédric Jubillar devant la cour d’assises du Tarn, pour y être jugé. Jusqu’ici, toutes les demandes de mise en liberté ont été rejetées par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, qui a estimé que le dossier comportait des indices graves et concordants accusant Cédric Jubillar.

Trois témoignages qui relancent l’enquête

  • La cour d’appel de Toulouse a ordonné un supplément d’information afin d’interroger un prisonnier du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) qui a tenu des propos suspects sur l’affaire Jubillar lors d’une conversation téléphonique avec sa mère. Ce détenu avait côtoyé Cédric Jubillar à la prison de Seysses avant son transfert dans les Hautes-Pyrénées
     
  • Ce jeudi 18 avril, les fouilles ordonnées par les deux juges d’instruction avaient pour finalité de vérifier un deuxième témoignage pris au sérieux, celui d’une médium. Cette dernière indique avoir eu des visions de Delphine Jubillar séquestrée dans un vide sanitaire situé dans un corps de ferme situé au lieu-dit La Soulié.
     
  • Dernière piste exploitée par les enquêteurs et les deux juges d’instruction, le témoignage d’un homme qui assure qu’une mini-pelleteuse de chantier qui se trouvait à proximité du domicile des Jubillar a disparu. Ce dernier témoin laisserait entendre que le corps de Delphine Jubillar a pu être dissimulé sous une dalle en béton de l’habitation en question. Une hypothèse qui rappelle étrangement l’affaire Aurélie Vaquier, cette jeune Héraultaise retrouvée morte à son domicile en 2021. Son corps avait été découvert dissimulé sous une dalle en béton. Son compagnon qui a été jugé aux assises a été condamné en ce début 2024 à trente ans de réclusion criminelle.
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Les commentaires (3)
Milsabords Il y a 12 jours Le 19/04/2024 à 10:52

Quand on en est à aller chercher dans les ragots de parloir, écouter une voyante extra lucide et revenir sur cette histoire de mini pelleteuse censée avoir été subtilisée et utilisée nuitamment en plein confinement ( ce qui est idéal pour passer inaperçu) c'est bien qu'à part l'acharnement à désigner Cédric comme présumé coupable, au niveau preuves ce dossier est d'un vide intersidéral !

ourson Il y a 11 jours Le 20/04/2024 à 08:31

Je ne comprends pas qu'il soit toujours en prison.
Que font ses avocats?
Si Jubillar portait un autre nom, il aurait été libéré depuis longtemps!!
Quand je vois le fonctionnement de la justice, je souhaite n'avoir jamais à faire avec elle!!!

ourson Il y a 12 jours Le 19/04/2024 à 08:51

Si j'étais propriétaire aux alentours de Cagnac les Mines, j'aurai peur de voir ma maison détruite. Si ça continue comme ça avec les juges d'instruction, il n'y aura aucune maison debout à Cagnac et aux alentours!!!