Allemagne: début des discussions Merkel-SPD en vue d'une coalition

  • Le leader du SPD Sigmar Gabriel (gauche) reçoit la chancelière Angela Merkel à Leipzig pour le 150e anniversaire du SPD, le 23 mai 2013
    Le leader du SPD Sigmar Gabriel (gauche) reçoit la chancelière Angela Merkel à Leipzig pour le 150e anniversaire du SPD, le 23 mai 2013 AFP/Archives
  • Peer Steinbrück arrive pour une réunion au siège du SPD, le 27 septembre 2013 à Berlin
    Peer Steinbrück arrive pour une réunion au siège du SPD, le 27 septembre 2013 à Berlin AFP/Archives - John MacDougall
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AFP

Les conservateurs d'Angela Merkel vont engager vendredi des discussions exploratoires avec les sociaux-démocrates en vue de former une coalition pour gouverner l'Allemagne, un processus qui s'annonce long et semé d'embûches.

Parallèlement, la chancelière Angela Merkel a également invité les Verts à des discussions exploratoires qu'avait annoncées le secrétaire général de son mouvement, Hermann Gröhe en milieu de journée.

Elle conduira la délégation de son camp, dans laquelle figurera aussi le président de la CSU (l'Union chrétienne-sociale, branche bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate, CDU), Horst Seehofer, tandis que les sociaux-démocrates seront notamment représentés par le chef du parti, Sigmar Gabriel, et Peer Steinbrück, candidat malheureux à la chancellerie.

Ces discussions avec le SPD doivent débuter vendredi à 13H00 (11H00 GMT) à Berlin. "C'est une prise de contact au cours de laquelle vont être abordés les grands thèmes emblématiques" de chaque formation, a expliqué à l'AFP Werner Weidenfeld, chercheur en sciences politiques de l'Université de Munich. "Ce n'est cependant pas sans importance car s'ils constatent qu'il n'y a rien sur quoi s'entendre, il n'y a alors pas besoin de négociations", a-t-il ajouté.

Les conservateurs sont arrivés largement en tête des législatives du 22 septembre, avec 41,5% des suffrages, alors que le Parti social-démocrate (SPD) s'est contenté de la deuxième position avec 25,7%. Malgré son score élevé, Angela Merkel, qui a raté de peu la majorité absolue au Bundestag (chambre basse du Parlement), a besoin de nouer une alliance pour gouverner. Et elle a d'abord tendu la main au SPD.

Les sondages montrent qu'une "grande coalition" avec les sociaux-démocrates a les faveurs d'une majorité des Allemands, mais le résultat des négociations entre les deux grands partis n'est pas garanti.

Une discussion va aussi être engagée avec les Verts, a d'ailleurs affirmé le secrétaire général de la CDU, Hermann Gröhe. Dans la soirée, un porte-parole des Verts a indiqué que la chancelière avait invité le parti écologiste à des discussions exploratoires qui pourraient avoir lieu à la fin de la semaine prochaine, selon lui.

La direction des Verts n'a pas immédiatement fait savoir si elle allait répondre favorablement à cette invitation mais son coprésident Cem Özdemir s'est dit en principe ouvert à des discussions avec les conservateurs.

En cas d'échec global des discussions, de nouvelles élections pourraient être organisées, une perspective cependant improbable.

Le SPD, qui avait réalisé son plus mauvais score électoral (23%) en 2009 après avoir gouverné avec la CDU pendant cinq ans, ne cache pas ses réticences, d'autant que son résultat du 22 septembre, à peine meilleur, montre que le parti est encore convalescent.

"Nous abordons ces discussions en toute confiance et nous n'avons peur ni d'une coalition Noir-Vert (couleurs des conservateurs et des écologistes), ni de nouvelles élections", déclarait lundi au quotidien Bild Hannelore Kraft, l'étoile montante du SPD, qui participera aussi aux négociations.

"Cela durera le temps que cela durera, affirmait-elle, ajoutant : "nous ne sommes pas sous la pression de l'urgence. Il n'est absolument pas certain qu'à la fin, il y aura une grande coalition. Bien sûr, nous voulons agir mais pas à n'importe quel prix", a-t-elle insisté.

Le parti s'est en outre engagé à soumettre tout accord avec la CDU/CSU au vote de ses militants. "Il va falloir les convaincre", commente M. Weidenfeld, selon qui cette contrainte va pousser le SPD à être encore plus pointilleux dans les négociations.

Cette consultation des quelque 470.000 membres du parti serait une première dans l'histoire de cette formation et devrait avoir lieu avant le congrès du parti à Leipzig, prévu du 14 au 16 novembre.

Par voie de presse, les négociations SPD/CDU ont en quelque sorte déjà débuté, avec la fiscalité comme thème principal. Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, n'a pas exclu la semaine dernière une hausse des impôts pour les plus hauts revenus, comme le souhaitait le SPD. Mais la CSU a exclu une telle perspective.

En moyenne, les négociations post-électorales pour former un gouvernement en Allemagne durent environ un mois. Mais pendant la précédente grande coalition, en 2005, il s'était écoulé deux mois et quatre jours avant la prise de fonction du nouveau gouvernement.

Lundi, la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, a jugé que le processus pourrait durer jusqu'en "décembre" voire même en "janvier".

Source : AFP

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