Hollande pressé par certains à gauche de remanier, Ayrault pas "impressionné"

  • Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (C) à La Castellane à  Marseille, le 8 novembre 2013
    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (C) à La Castellane à Marseille, le 8 novembre 2013 Pool/AFP/Archives - Bertrand Langlois
  • Malek Boutih à La Rochelle le 24 août 2013
    Malek Boutih à La Rochelle le 24 août 2013 AFP/Archives - Xavier Leoty
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AFP

Conspué lors des commémorations du 11 novembre, de plus en plus bas dans les sondages, François Hollande fait face à une situation politique tendue, quelques voix de son propre camp réclamant un changement de gouvernement, ce qui "n'impressionne pas" le Premier ministre.

Dans un entretien au Parisien mardi, Malek Boutih estime qu'il "faut remplacer Jean-Marc Ayrault d'urgence". "Il faut envoyer un signal d'urgence aux Français afin de rétablir le dialogue. Cette urgence doit se traduire par un remaniement gouvernemental", ajoute le député PS de l'Essonne.

Dimanche, sur Europe 1, Anne Hidalgo, la candidate PS à la mairie de Paris, avait déjà plaidé pour une équipe gouvernementale "plus resserrée, plus à la tâche, plus mobilisée, une vraie équipe politique".

Des propos appuyés par le numéro un du PCF, Pierre Laurent, pour qui le gouvernement "va vers le crash" et qui s'est dit "preneur" d'un remaniement ministériel mais uniquement pour mener "une nouvelle politique".

Les propos de M. Boutih n'ont pas manqué de susciter de vives protestations. "Les attaques contre le Premier ministre sont contre nous", a affirmé le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux.

Avant d'arriver à la réunion du groupe, Jean-Marc Ayrault a prévenu: "j'ai une tâche difficile à accomplir, rien ne m'impressionne". "Je n'ai aucun doute sur le soutien des parlementaires socialistes, députés et sénateurs, comme du soutien de toute la majorité", a-t-il ajouté, avant d'être ovationné par les députés socialistes.

Au gouvernement, des ministres ont réagi sur Twitter, Guillaume Garot (Agroalimentaire) demandant, "face à une extrême droite qui s'en prend au chef de l'Etat et une droite qui vacille" de garder "la tête froide" et de faire "bloc", Frédéric Cuvillier (Transports) soulignant que "la gauche a(vait) besoin d'élus courageux et solidaires".

Deux tiers des Français (67%) souhaitent que François Hollande nomme un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement, selon un sondage Clai-Metronews-LCI réalisé par Opinionway et publié lundi. Selon cette étude, le président voit sa cote de popularité baisser de 4 points en novembre à 22%, celle de Jean-Marc Ayrault reculant de 6 points à 23%.

"Ne pas se tromper de cible"

François Hollande réfléchit-il à remanier son gouvernement? M. Boutih a souligné, devant des journalistes, avoir "simplement exprimé quelque chose que d'autres disent dans les couloirs", notamment à l'approche des élections municipales.

"M. Hollande réfléchit à toutes les hypothèses", souligne à l'AFP un responsable socialiste, qui se garde du moindre pronostic. Si remaniement il devait y avoir, Manuel Valls, le ministre le plus populaire, tiendrait alors la corde pour Matignon.

Le fait que la maire de Lille, Martine Aubry, ait rendez-vous à déjeuner, mardi, à l'Elysée alimentait la rumeur d'un remaniement. "Faire le lien entre les deux est très hasardeux", a cependant assuré un cadre proche de la maire de Lille. Celle-ci avait d'ailleurs, entre autres, au menu de ce déjeuner prévu, le dossier des suppresssions d'emplois à La Redoute.

"Moi je ne rentre pas dans ce débat. Aujourd'hui le président de la République est sur la trame +permettre la reconstruction productive du pays et sa protection+. (...) Après nous verrons bien quel est le dispositif, quel est le deuxième temps du quinquennat", a déclaré le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui guigne Matignon.

"On ne va pas changer d'équipe dans la tourmente", confie à l'AFP un ministre proche du chef de l'Etat, un autre estimant qu'un remaniement n'est pas à l'ordre du jour, surtout en plein débat budgétaire.

"Je ne suis pas certain qu'un changement de gouvernement soit la question du moment", a affirmé à l'AFP le député PS de Paris Jean-Christophe Cambadélis, qui demande de ne "pas se tromper de cible".

Autre possibilité offerte par les institutions: dissoudre l'Assemblée nationale, une solution réclamée par la présidente du Front national, et envisagée par certains à l'UMP et par le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo.

A droite, les propos sont alarmistes: "situation politique dramatique" pour Benoit Apparu (UMP), "sentiment profond d'illégitimité du chef de l’Etat", pour Hervé Morin (NC), "fronde" généralisée contre François Hollande, selon Luc Chatel (UMP).

Source : AFP

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