Ukraine: les opposants restent mobilisés face au gouvernement

  • Heurts entre policiers et manifestants, le 25 novembre 2013 à Kiev, en Ukraine
    Heurts entre policiers et manifestants, le 25 novembre 2013 à Kiev, en Ukraine AFP - Genya Savilov
  • Manifestation d'opposants pro-européens, le 25 novembre 2013 à Kiev, en Ukraine
    Manifestation d'opposants pro-européens, le 25 novembre 2013 à Kiev, en Ukraine AFP - Alexander Khudoteply
  • Heurts entre policiers et manifestants, le 25 novembre 2013 à Kiev, en Ukraine
    Heurts entre policiers et manifestants, le 25 novembre 2013 à Kiev, en Ukraine AFP - Genia Savilov
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    Heurts entre policiers et manifestants, le 25 novembre 2013 à Kiev, en Ukraine AFP - Genia Savilov
Publié le
AFP

Les opposants pro-européens restent mobilisés mardi en Ukraine, notamment à Kiev où environ 200 d'entre eux, équipés de tentes et de braséros bravent le froid Place de l'Europe, près du gouvernement.

"Pour le rapprochement avec l'Europe !" lisait-on sur une bannière déployée sur cette place du centre de la capitale, choisie par les opposants pour installer leur camp de tentes après la volte-face la semaine dernière du pouvoir, qui a suspendu les préparatifs d'un accord d'association avec l'UE.

Une vingtaine de tentes restent sur la place, désormais accompagnées, le froid se faisant plus insistant, de braséros improvisés avec de gros tonneaux métalliques dans lesquels les manifestants font du feu.

La température était d'environ 0°C mardi dans la capitale ukrainienne.

Manifestation attendue en fin de journée

Les opposants, qui attendent vers 18H00 locales (16H00 GMT) une manifestation massive comme celle qui a rassemblé environ 20.000 personnes lundi, ont appelé les militants via les réseaux sociaux à apporter des vêtements chauds sur la place.

Non loin de là, environ 150 personnes restaient rassemblées mardi matin face au siège du gouvernement, exigeant que le président Viktor Ianoukovitch et le Premier ministre Mykola Azarov reviennent sur leur décision qu'ils estiment dictée par la Russie.

La veille au soir, l'opposante emprisonnée et ex-Premier ministre Ioulia Timochenko a transmis un message, lu par son avocat, annonçant qu'elle entamait une grève de la faim par solidarité avec les manifestants, et appelait les Ukrainiens à se mobiliser.

"Je vous demande, mes chers concitoyens, d'augmenter chaque jour nos forces sur les places du pays. Je vous demande de lever une vague sans précédent de mobilisation, pour que la mafia autoritaire de Ianoukovitch ne puisse empêcher notre retour historique dans notre vraie famille" européenne, a-t-elle écrit.

"J'entame une grève de la faim pour exiger que Ianoukovitch signe l'accord d'association et de zone de libre-échange avec l'UE", a ajouté Mme Timochenko, qui purge une peine de 7 ans de prison mais est hospitalisée sous surveillance depuis avril 2012 à Kharkiv, dans l'est du pays, pour des hernies discales.

En négociation depuis des mois, l'accord d'association devait être signé au sommet du Partenariat oriental de l'Union européenne prévu jeudi et vendredi à Vilnius, en Lituanie, une ex-république soviétique désormais membre de l'UE.

Le gouvernement ukrainien a annoncé soudainement la semaine dernière suspendre ces négociations, dont une condition clé était la libération de Mme Timochenko, principale adversaire politique du président Ianoukovitch.

Lundi, les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso, ont déclaré dans un communiqué que l'offre de l'UE était "toujours sur la table", mais ont aussi levé le ton à l'égard de Moscou, écrivant "désapprouver fortement la position et les actions de la Russie" dans ce dossier.

Le Kremlin rejette les accusations de l'UE

Le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a réagi mardi à ces critiques.

"Il n'est pas correct de parler de pressions", a-t-il dit, cité par l'agence Interfax. "Le président a déjà expliqué notre position", a-t-il ajouté, en allusion à une déclaration la semaine dernière, dans laquelle M. Poutine avait accusé à son tour les Européens d'exercer "menace et chantage" sur l'Ukraine.

M. Ianoukovitch a fait savoir lundi qu'il se rendrait de toutes façons à Vilnius et assuré que l'ambition européenne de l'Ukraine restait valable. Il a aussi justifié sa décision, dans une adresse à la nation, par la défense des Ukrainiens les moins favorisés.

L'Ukraine est dans une situation économique difficile, et la Russie l'a avertie des conséquences commerciales qu'aurait son association avec l'UE, tout en lui faisant miroiter la perspective d'une coopération économique portant sur des milliards de dollars.

Par ailleurs, les services secrets ukrainiens ont promis des poursuites contre des manifestants qui s'en sont pris lundi soir à des agents effectuant une surveillance électronique depuis un minibus.

Le SBU a affirmé que les agents effectuaient une surveillance radio pour empêcher d'éventuels attentats dans la foule lundi soir, alors que quelque 20.000 personnes manifestaient dans le centre de Kiev.

Dimanche, entre 23.000 (selon la police) et 100.000 personnes, selon les organisateurs, avaient manifesté à Kiev.

Environ 15.000 personnes ont également manifesté lundi à Lviv, dans l'ouest nationaliste du pays.

Source : AFP

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