Le Combi Volkswagen règne encore sur le coeur des hippies californiens

  • Frank Paine (g), Doug Ball (c) et Fred Tisue posent à côté de leur Combi Volkswagen, le 27 novembre 2013 à Hermosa Beach (Californie)
    Frank Paine (g), Doug Ball (c) et Fred Tisue posent à côté de leur Combi Volkswagen, le 27 novembre 2013 à Hermosa Beach (Californie) AFP - Robyn Beck
  • Doug Ball (d) et Frank Paine (g) posent devant le Combi Volkswagen de ce dernier, le 27 novembre 2013 à Hermosa Beach (Californie)
    Doug Ball (d) et Frank Paine (g) posent devant le Combi Volkswagen de ce dernier, le 27 novembre 2013 à Hermosa Beach (Californie) AFP - Robyn Beck
  • Le reflet de Frank Paine (g) apparaît sur une planche de surf accrochée dans son Combi Volkswagen tandis qu'il parle avec Fred Tisue (c) et Doug Ball (d), le 27 novembre 2013 à Hermosa Beach (Californie)
    Le reflet de Frank Paine (g) apparaît sur une planche de surf accrochée dans son Combi Volkswagen tandis qu'il parle avec Fred Tisue (c) et Doug Ball (d), le 27 novembre 2013 à Hermosa Beach (Californie) AFP - Robyn Beck
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AFP

Après leur traditionnelle séance de surf à Hermosa Beach, au sud de Los Angeles, les trois compères Frank, Mark et Doug vont casser la croûte dans leur restaurant mexicain préféré et se remémorent leur jeunesse hippie, indissociable de leur Combi Volkswagen, "symbole de liberté".

Les trois surfeurs ont garé leurs "camionnettes hippies" juste devant le restaurant, face à l'océan Pacifique, et se laissent emporter par la nostalgie d'une époque qui s'achèvera à la fin de l'année, lorsque l'usine brésilienne du constructeur allemand Volkswagen cessera de produire le célèbre Combi.

Si elle entre sur le marché américain dans les années 50, c'est durant la décennie suivante que la camionnette rondouillarde s'impose dans le pays, grâce aux hippies et aux surfeurs californiens, qui l'associent à la liberté de penser et de voyager.

"Les surfeurs et les gens qui font du camping l'aimaient beaucoup parce qu'elle n'était pas chère, ne consommait pas beaucoup, était facile à réparer et on pouvait y faire rentrer des tonnes de trucs. Moi j'y mets mon vélo et mes planches de surf", explique Frank Paine à l'AFP.

Son Combi blanc et vert, millésime 1973, est décoré avec des motifs hawaïens et a le plafond et les murs couverts de nattes de paille.

"Nous tous, les retraités, nous avons grandi avec (le Combi) et nous sommes très nostalgiques. Tout le monde en Californie a une histoire à raconter" sur cette camionnette, ajoute son ami Mark Mitchler. "Tous les types de notre âge...", précise Doug Ball, qui conduit son Combi de 1974 depuis 34 ans.

Leurs histoires vont des premières copines aux voyages au Mexique, en passant par le camping sauvage au milieu des séquoias géants et les gestes de solidarité sur la route, grâce à la fraternité tacite entre propriétaires du légendaire véhicule.

"Animal de compagnie"

La voix de Bob Marley chuchote en fond sonore dans le restaurant, alors que les trois amis, âgés de 62 et 63 ans, racontent comment le Combi est devenu une improbable icône symbolisant la contre-culture de l'époque.

C'est ainsi qu'il est dépeint dans un nombre incalculable de films et documentaires. "Machine mystérieuse" de Scoubidou, omniprésent dans le film indépendant "Little Miss Sunshine", il a même eu les honneurs du dessin animé "Cars" de Pixar, où il est représenté sous les traits d'une voiture... hippie.

Dans un pays comme les Etats-Unis, où le succès est mesuré à l'aune de la taille, du prix et de la sophistication, ce véhicule peu cher et austère a séduit une jeunesse qui s'opposait à "l'ordre établi". "Dans la contre-culture des années 60, c'était LE véhicule à avoir quand tu étais hippie", explique Mark.

Non seulement on pouvait le réparer, le personnaliser et l'emmener sur tous les terrains, mais on pouvait aussi -- et c'était très important pour les jeunes de l'époque --vivre dedans. Conduire une voiture étrangère était aussi une "grande insulte" au gouvernement et aux "vieux", précise Frank.

Pour les trois amis, le Combi renvoie à une époque plus simple, où les objets était faits pour durer et où leur fonctionnement était facile à comprendre.

"C'est pour cela que certaines personnes en arrivent à traiter leur Combi comme un animal de compagnie", sourit Marl: "Ils sont tous différents, ils ne font pas le même bruit. Ils ont de la personnalité".

Et si l'on en croit Mark, le Combi est toujours le mot de passe, la formule magique des hippies de l'époque, et sa force symbolique est restée la même.

"Quand tu le conduis, les gens te font toujours un petit coup de klaxon ou un geste de paix", dit-il. "Je ne peux pas aller d'ici à chez moi (à quelques kilomètres) sans que quelqu'un me fasse le signe de la paix".

Source : AFP

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