Aveyron : les élus du Département rejettent la carte cantonale

  • Ceints de leur écharpe tricolore, les conseillers généraux de la majorité départementale, escortés de nombreux maires, ont manifesté leur opposition à la réforme cantonale devant la préfecture, avant de se réunir en session extraordinaire.
    Ceints de leur écharpe tricolore, les conseillers généraux de la majorité départementale, escortés de nombreux maires, ont manifesté leur opposition à la réforme cantonale devant la préfecture, avant de se réunir en session extraordinaire. Xavier Rousseau
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Xavier Rousseau

Hier matin, après avoir dûment et spectaculairement manifesté devant la préfecture, le conseil général s’est réuni en session extraordinaire pour examiner le projet de la nouvelle carte des cantons proposée par l’État. Si le résultat du vote était attendu, les débats ont par fois pris des détours inattendus.

L’ombre d’Anne-Marie Escoffier, conseillère générale de Rignac et ministre déléguée à la Décentralisation, aura plané hier comme un fantôme hantant les esprits de la majorité départementale, tout au long de la session extraordinaire du conseil général pour l’examen du projet de la nouvelle carte des cantons proposée par l’État. Alain Marc, député et premier vice-président de l’assemblée départementale, parlera même "d’absence lâche et poltronne" de la ministre !

L'opposition divisée

C’est donc dans une ambiance électrique alimentée par un public de maires et de conseillers municipaux chauffés à blanc, et où les règles de bienséance n’auront pas toujours été respectées, que s’est tenue cette session extraordinaire. Elle a abouti au rejet, sans grande surprise, du projet gouvernemental de la nouvelle carte des cantons  par 32 voix contre (dont quelques-unes venues de la gauche), 10 pour et 4 abstentions, que Cécile Pozzo di Borgo avait pour lourde tâche de présenter, en tant que représentante de l’État.

Auparavant, si le débat qui précédait le vote prit parfois des détours poétiques et culinaires sud-aveyronnais inattendus, il n’en aura pas moins permis de rappeler les lacunes et les errements de ce projet de réforme, et des conceptions différentes d’une nécessaire carte départementale à renouveler où le critère démographique est prédominant.

Défendre la ruralité

Au-delà de noms de certains futurs cantons inappropriés, de redécoupages parfois loufoques de cantons vieux de 212 ans, c’est bien à un véritable débat politique auquel on a assisté hier matin. Celles et ceux, qui dans l’hémicycle auront prétendu le contraire se sont trompés.
Défendre la ruralité et la présence des services publics pour tous et partout, opposer les gens des villes à ceux des champs, promouvoir ou non la parité en politique, préserver l’identité du territoire tout en regardant vers l’avenir pour l’ancrer dans le XXIe siècle sont on ne peut plus des choix politiques. Et de toute évidence, l' État et la collectivité locale n’ont pas la même conception de la notion de territoire.

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