Crimée: le quartier du Parlement à Simféropol en état de siège

  • Le drapeau russe flotte devant le Parlement le 28 février 2014 à Simféropol en Crimée
    Le drapeau russe flotte devant le Parlement le 28 février 2014 à Simféropol en Crimée AFP - Genya Savilov
  • Un homme contrôlé par des hommes masqués et armés le 28 février 2014 à un point de passage à Armiansk
    Un homme contrôlé par des hommes masqués et armés le 28 février 2014 à un point de passage à Armiansk AFP - Viktor Drachev
  • Des hommes armés le 1er mars 2014 dans le centre de Simferopol en Crimée
    Des hommes armés le 1er mars 2014 dans le centre de Simferopol en Crimée AFP - Genya Savilov
  • Un homme armé le 28 février 2014 devant l'aéroport de Simferopol en Crimée Un homme armé le 28 février 2014 devant l'aéroport de Simferopol en Crimée
    Un homme armé le 28 février 2014 devant l'aéroport de Simferopol en Crimée AFP - Viktor Drachev
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AFP

Le quartier du Parlement de Crimée semblait en état de siège samedi avec la mise en batterie de deux mitrailleuses pointées vers l'extérieur et le déploiement de dizaines d'hommes en uniforme à ses abords, dans un territoire du sud de l'Ukraine dont les pro-russes prennent chaque jour un peu plus le contrôle.

Kalachnikov à la main, les "soldats", casqués, encagoulés, ne portent aucun signe distinctif, exactement comme ceux stationnés depuis la nuit de jeudi à vendredi près de l'aéroport de Simféropol, la capitale de la République autonome de Crimée, où aucun avion en provenance de Kiev ne pouvait désormais plus atterrir.

Ils sont appuyés par des dizaines de militants pro-russes sans armes apparentes, pour la plupart des jeunes gens, assurant être sur place pour "maintenir l'ordre", mais ayant une façon toute militaire de s'exprimer.

"On ne comprend pas pourquoi ils sont là", se borne à dire l'un des deux policiers chargés d'empêcher les voitures de passer rue Gorki, à 300 mètres du Parlement.

Mais des témoins ont fait état du déplacement d'un convoi de transport de troupes (une vingtaine de blindés et de camions) vendredi soir sur la route menant de Sébastopol, où se trouve la grande base navale russe de la flotte de la mer Noire, à Simféropol.

Ces véhicules militaires avaient des plaques d'immatriculation russes, a dit l'un d'eux.

Aucun véhicule blindé n'est en revanche visible et les centres commerciaux étaient normalement ouverts en dehors de ce périmètre de sécurité mis en place autour de l'immense bâtisse blanche abritant l'Assemblée.

- "On devrait les arrêter" -

En outre, un correspondant de l'AFP arrivé par la route de Kiev a dû franchir, à Armiansk, à l'entrée de la Crimée, à environ 150 km au nord de Simféropol, un poste de contrôle improvisé près duquel montaient la garde une centaine de cosaques pro-russes venus de Kouban, ville russe toute proche de cette presqu'île un peu plus petite que la Belgique et peuplée en majorité de russophones.

"Ce sont des salauds ! Je me demande qui les manipule, on devrait les arrêter car ils sont armés", s'emporte Dmitri Pavlovitch, un officier à la retraite âgé de 76 ans, qui s'appuie sur une canne.

Mais son point de vue n'est pas le moins du monde partagé par les dizaines d'autres badauds rassemblés en face du Parlement au sommet duquel des hommes armés ont hissé dans la nuit de mercredi à jeudi les couleurs russes à la place de celles de l'Ukraine.

"S'ils n'étaient pas là, ce serait bien pire, ce serait comme à Kiev", où 83 personnes, dont une quinzaine de policiers, ont été tuées en trois jours dans des violences qui ont entraîné la semaine dernière la destitution du président Viktor Ianoukovitch, dit ainsi Andreï, un étudiant en anorak blanc, en montrant les patrouilles de "soldats".

"Nous sommes très heureux que les Russes aient été capables de faire cela. L'essentiel est que cela se soit déroulé sans qu'il y ait de victimes et sans coups de feu (...) Je veux que nous fassions partie de la Russie", renchérit Ekaterina Petrossevitch, 16 ans.

Les autorités ukrainiennes dénoncent pour leur part depuis vendredi une "agression armée russe" en Crimée, en proie à des tensions séparatistes qui se sont aggravées avec l'arrivée au pouvoir à Kiev des opposants à Viktor Ianoukovitch.

Les barricades dressées devant le Parlement ont été enlevées. Un tracteur est ensuite parti, suivi quelques minutes plus tard de deux camions blancs emmenant tout cet amas de bois et de tôles.

A l'intérieur du premier, un petit drapeau russe était ostensiblement posé à côté du chauffeur...

Source : AFP

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