Une Française récupère sa fille emmenée en Syrie par son père

  • Mériam Rhaiem qui tient sa fille dans ses bras, est accueillie par le ministre de l'Intérieur à son arrivée le 3 septembre 2014 sur la base aérienne de Villacoublay
    Mériam Rhaiem qui tient sa fille dans ses bras, est accueillie par le ministre de l'Intérieur à son arrivée le 3 septembre 2014 sur la base aérienne de Villacoublay AFP - Kenzo Tribouillard
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Centre Presse Aveyron

La mère qui avait mené campagne pour le retour de sa fille de deux ans emmenée par son père, présumé être parti faire le jihad en Syrie, a récupéré l'enfant en Turquie et toutes deux sont de retour en France, a-t-on appris mardi dans l'entourage du ministre de l'Intérieur.

Mériam Rhaiem, âgée de 25 ans, et sa fille de 28 mois sont arrivées vers 02H15 sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) à bord d'un Falcon affrété par le ministère de l'Intérieur français.

"C'est un moment de très grande émotion à l'occasion de l'arrivée de Mériem Rhaiem et de sa fille Assia, après des mois d'attente, d'épreuves pour cette jeune femme qui s'est beaucoup battue pour retrouver sa fille enlevée dans les conditions que l'on sait", a salué le ministre Bernard Cazeneuve, venu les accueillir sur le tarmac.

Le père, un Franco-Tunisien, a été arrêté le week-end dernier, en compagnie de sa fille Assia, en Turquie, où il se trouve depuis "en rétention", selon l'entourage du ministre de l'Intérieur.

Face à la presse, M. Cazeneuve a remercié les autorités turques pour leur action, confiant avoir téléphoné à son homologue lundi soir. "Nous nous sommes entretenus de la situation et les autorités turques ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour que ce dénouement heureux soit possible", a-t-il salué.

L'avion affrété par la place Beauvau était parti de France mardi avec à son bord un médecin, des policiers ainsi que des membres du cabinet de M. Cazeneuve qui étaient en contact régulier avec Mériam Rhaiem.

L'avocat de celle-ci était également dans l'avion, selon la même source, Mme Rhaiem étant en Turquie depuis ce week-end. Ni l'avocat ni Mme Rhaiem ne se son exprimés leur descente de l'avion.

En mars, le jeune mère avait exhorté les autorités françaises à reconnaître le statut d'otage pour sa fille de 23 mois que son mari avait emmenée en Syrie, où il était parti combattre aux côtés d'un groupe jihadiste, selon elle.

"Je veux que le gouvernement français reconnaisse Assia, jeune Française âgée de 23 mois, comme la plus jeune otage française car oui, c'est une otage", avait-elle lancé lors d'une conférence de presse, à Lyon, en présence de son avocat Me Gabriel Versini-Bullara.

La jeune femme, qui habite l'Ain, disait avoir la certitude que son ex-époux, avec lequel elle a engagé une procédure de divorce et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, se trouvait bien en Syrie. Elle avait notamment lancé une pétition.

Le 14 octobre 2013, le père de la fillette ne l'avait pas ramenée à sa mère, après avoir passé la journée avec Assia comme tous les lundis.

Il avait ensuite quitté la France par la route pour rejoindre la Turquie, d'où il l'avait appelé régulièrement, lui demandant de le rejoindre. Il avait aussi annoncé son intention de passer la frontière turco-syrienne avec leur fille pour rejoindre le Front al-Nosra, groupe jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

Selon Me Versini-Bullara, l'époux de Mme Rhaiem s'était "radicalisé après un voyage à La Mecque", demandant par exemple à sa femme de porter le voile, lui reprochant de travailler ou lui interdisant de faire écouter de la musique à leur enfant.

Source : AFP

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