Économie. Le président de la CCI Manuel Cantos a durement critiqué les choix de gouvernants «atteints de cécité», qui paralysent, selon lui, l’évolution des entreprises. Notamment les PME et PMI.
Invité d’honneur de l’assemblée générale de la chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron, le politologue natif de Rodez, Dominique Reynié, a osé la comparaison entre le Japon et l’Aveyron, deux terres, selon lui, de traditions et d’innovation. Et comme le Japon, l’Aveyron peut aussi subir de fortes secousses. Comme celles provoquées, hier, par le président de la CCI, Manuel Cantos, qui a de nouveau commis une très sévère charge contre ces "gouvernants atteints de cécité", à qui il demande de "faire preuve de courage pour réhabiliter le sens de l’effort".
Faciliter l'embauche
On l’aura compris, le fossé continue à se creuser entre le monde politique et celui de l’entreprise. "Je suis stupéfait qu’il ait fallu attendre 2014 pour apprendre que les entreprises créaient des richesses et des emplois", s’est étonné le président Cantos, utilisant des mots particulièrement durs. Pour le président de la CCI, l’heure est grave et il est grand temps de laisser respirer les entreprises, "d’alléger les textes, faire sauter les verrous, gommer les seuils qui compliquent l’embauche".
Dans tous les cas, et face aux menaces de plus en plus pesantes sur l’avenir des CCI départementales, Manuel Cantos ne rendra pas les armes. Se refusant à subir un "hold-up programmé de 630 000€ sur les fonds de réserve et un laminage de 45,02% entre le budget exécuté 2013 et les prévisions budgétaires pour 2017".
"La préférence de l’État épuise notre système"
Dans un monde qui va de mieux en mieux malgré les inégalités, la France décroche, a expliqué Dominique Reynié. Hyperréglementation, pression fiscale record, suradministration, hyperrigidité du travail... Pour le professeur de Sciences Po, qui appelle lui aussi à des changements structurels, "la préférence de l’État épuise notre système, sans, pour autant que la justice sociale ne soit réalisée". Les politiques en avaient-ils trop entendu ? La plupart d’entre eux, de droite comme de gauche, parlementaires et président du conseil général, ont quitté la salle avant que la parole ne lui soit donnée. Ce qui a fortement déplu au patron de Sam Technologies, Bruno Bellity, qui n’a pas manqué de le souligner, avec insistance. Histoire de creuser un peu plus le fossé...
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