Le pape en Albanie pour promouvoir la coexistence interreligieuse

  • Le pape François à son arrivée place Mère Teresa le 21 septembre 2014 à Tirana
    Le pape François à son arrivée place Mère Teresa le 21 septembre 2014 à Tirana AFP - Filippo Monteforte
  • Le pape François à bord de l'avion l'emmenant le 21 septembre 2014 à Tirana
    Le pape François à bord de l'avion l'emmenant le 21 septembre 2014 à Tirana AFP - Filippo Monteforte
  • Le pape François à son arrivée place Mère Teresa le 21 septembre 2014 à Tirana
    Le pape François à son arrivée place Mère Teresa le 21 septembre 2014 à Tirana AFP - Filippo Monteforte
  • Le pape François à son arrivée place Mère Teresa le 21 septembre 2014 à Tirana
    Le pape François à son arrivée place Mère Teresa le 21 septembre 2014 à Tirana AFP - Filippo Monteforte
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le pape François a entamé dimanche une visite d'une journée en Albanie, pays des Balkans dirigé par une coalition entre musulmans, catholiques et orthodoxes qu'il a présentée comme "modèle", en dénonçant l'utilisation de Dieu comme "bouclier" par les mouvements fondamentalistes religieux.

"Que personne ne pense pouvoir se faire de Dieu un bouclier lorsqu’il projette et accomplit des actes de violence et de mépris! Que personne ne prenne prétexte de la religion pour accomplir ses propres actions contraires à la dignité de l'homme et à ses droits fondamentaux", a-t-il dit devant les dirigeants albanais, donnant le ton de sa visite.

Le pape, qui a été accueilli par le Premier ministre Edi Rama, un catholique, a reçu l'accueil fervent de centaines de milliers de personnes sur le grand boulevard et sur la place Mère Teresa où il a célébré plus tard la messe.

Dans sa jeep découverte, le long du boulevard orné de photos de martyrs chrétiens du communisme, il s'est arrêté plusieurs fois pour serrer des mains et prendre des enfants dans ses bras. Des mesures de sécurité avaient été rehaussées, par crainte d'hypothétiques menaces que feraient courir au pape la mouvance jihadiste.

"L'Albanie est un pays qui a tant souffert. Elle a réussi à trouver une paix entre ses différences religieuses. C'est un beau signe pour le monde", avait relevé François durant le vol dans l'avion en venant saluer les journalistes. Le pape de 77 ans semblait pâle et fatigué.

Devant le président Bujar Nishani, François a salué avec chaleur le "pays des Aigles", "un pays de héros qui ont sacrifié leur vie pour l'indépendance de la Nation et un pays de martyrs qui ont témoigné de leur foi face aux persécutions".

Le pape a fait un éloge marqué de l'attitude des responsables politiques et religieux albanais: "le climat de respect et de confiance réciproque, entre catholiques, orthodoxes et musulmans est un bien précieux pour le pays et acquiert une signification spéciale dans notre époque".

En effet, a-t-il noté, le sens religieux authentique est "trahi par des groupes extrémistes", qui "déforment et instrumentalisent les différences entre les diverses confessions" et en font "un facteur périlleux d'affrontement et de violence".

Dans son appel, François s'adressait à toutes les religions mais il faisait aussi une allusion claire à l'actualité marquée par les violences de l'organisation jihadiste de "l'Etat islamiste" (EI) en Irak et en Syrie. "Puisse l'Albanie poursuivre sans cesse sur cette route, devenant pour de nombreux pays un modèle", a lancé le pape.

Hysen Doli, 85 ans, un musulman venu avec les dix membres de sa famille de la ville de Laç, près de Tirana, sur la place Mère Teresa, a exprimé sa joie de voir le pape se rendre dans son pays. "Nous appartenons à une autre communauté religieuse mais par respect et reconnaissance nous sommes venus obtenir la bénédiction du pape", a-t-il dit.

Tirana a mobilisé 2.500 policiers et des tireurs d'élite sur les immeubles et la police a dressé 29 points de contrôle. Tous les participants à la messe ont été fouillés.

Durant ce marathon de 11 heures, François doit saluer les chefs des religions et réunir les forces vives du catholicisme. Cette journée s'achèvera dans un centre social à 20 km de Tirana, "Béthanie", où il rencontrera, comme il aime le faire, orphelins et handicapés.

- Martyrs de la foi -

François rend hommage à une Église en plein essor après une terrible dictature marxiste, précédée de cinq siècles de domination ottomane.

"C'est l'unique pays parmi les pays communistes qui avait inscrit l'athéisme dans sa Constitution; 1.820 églises, orthodoxes, catholiques, ont été détruites", avait-il martelé au retour de Corée.

En Albanie, l'islam est majoritaire (56%) et les catholiques représentent 15% de la population, soit plus que les orthodoxes (11%).

Le culte de la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, Albanaise d'origine macédonienne, et la venue de nombreux religieux étrangers ont aidé à la renaissance du catholicisme dans le pays après la chute du communisme.

A la fin de la Seconde guerre mondiale, un régime marxiste fermé au monde s'était en effet implanté. En 1967, le dictateur Enver Hoxha avait proclamé l'Albanie "premier Etat athée du monde". Entre 1945 et 1985, 7 évêques, 111 prêtres, 10 séminaristes et 8 religieuses sont morts en détention ou exécutés.

Le pape va quitter ce pays des Balkans avec un vase en verre contenant de la terre albanaise, un cadeau offert par le Premier ministre au nom de tous les Albanais.

Source : AFP

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