Renata Fairweather, une Américaine à Rodez
Portrait. Née en Allemagne, professeur au Pérou puis, en Colombie puis aux États-Unis, Renata Fairweather est une baroudeuse. Depuis 3 ans, quand arrive le printemps, elle pose ses valises à Rodez.
Pipelette. Si Renata Fairweather n’avait jamais entendu ce mot, c’est sans conteste celui qui la définit le mieux. Jamais elle ne s’arrête. Dans un français parfait, seul son accent - au carrefour de l’anglais et de l’allemand - peut encore la trahir. Les mille-et-unes couleurs qu’elle porte sont à l’image de sa personnalité, toujours joviale et enthousiaste.
Depuis trois ans, autour de la mi-mai, Renata débarque à Rodez et pose ses valises dans un petit studio de la place d’Armes, où elle a désormais ses habitudes. « C’est très très petit, mais je suis souvent dehors, engage cette dernière. Le café d’en bas est mon salon, j’y passe des heures et des heures. Ils me connaissent par cœur ! » Tout comme les commerçants du centre-ville chez qui elle se plaît à bavarder. « Je me suis fait de véritables amis ici » confie-t-elle alors.
Globe-trotteuse polyglotte
Née à Bonn en Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans un cocon familial francophile et francophone, Renata Fairweather déménage à Oklahoma trente ans plus tard. Entre 1969 et 1975, elle enseigne l’allemand dans la capitale péruvienne où elle rencontre son mari, qu’elle suit ensuite en Colombie. Aux États-Unis, elle construit une famille, élève ses deux enfants sans jamais s’assimiler à la culture américaine. « Je tiens mon héritage de l’Europe, j’ai toujours gardé beaucoup contact avec l’Europe. Et ça ne s’arrange pas avec l’âge ! » rigole la plus Ruthénoise des Américaines.
C’est en découvrant l’Aveyron par le biais d’une amie marocaine qu’elle décide de partager sa vie entre deux continents. Un équilibre qui lui «convient parfaitement ». De Rodez, qu’elle a vue évoluer, s’embellir et «faire des pas magnifiques», elle apprécie tous les coins et recoins.
Le «petit centre et ses petites rues», les balades à Layoule, buller en terrasse ou sur les bancs publics, se déplacer sans voiture, voir du monde en permanence, même aller à la laverie s’avère être un plaisir.
Bref, tout ce qui la dépayse la rend heureuse.
« Les Ruthénois sont gâtés »
« Je suis entourée de gens gentils, accueillants. Je me sens bien ici, ajoute-t-elle, sourire aux lèvres. Aux Etats-Unis, je suis perdue. Tout est trop grand. Ma ville fait 100 km2, vous imaginez ? Si vous allez à Millau, vous êtes encore dans la ville ! »
Un dernier petit tour pour refaire sa garde-robe, un « bye bye » ému aux amis, quelques ultimes photos à capturer sur sa mini-tablette « pour montrer aux Américains ».
Il est l’heure de s’envoler à nouveau pour Renata Fairweather. Heureuse de retrouver ses enfants et son cocon américain, la septuagénaire ne retient pas une dernière larmichette au moment de boucler les valises.
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