Decazeville : Que du bonus !

Si le cuir, le sang, appelez cela comme vous le voulez, se mesure dans les moments difficiles, alors Decazeville a sans doute démontré hier qu’il pouvait résister aux plus sévères des chocs. Un choc, c’est d’ailleurs ce que lui avait concocté le calendrier avec ce déplacement à Lavaur, leader invaincu. Mais justement, le Sporting, venu sans pression ni obligation de résultat, l’a disputé avec l’impétuosité, la générosité et les nerfs d’une équipe qui continue d’avancer, de plus en plus sûre d’elle-même.

Accorsi gêné par le vent 

Et, au bout, ce bonus défensif prend des airs d’étape de plus dans une marche inéluctable vers les phases finales. Alors, bien sûr, les mauvaises langues retiendront sûrement la défaite quand, une semaine plus tôt, Mazamet était venu chercher le nul (6-6) en pays de Cocagne. Ils enfileront les perles en notant que le Sporting n’a toujours pas vaincu loin de Camille-Guibert. Au regard des 80 minutes de combat, d’une intensité rarement vue cette saison, et de l’investissement des hommes de Delfau, les rabat-joie auront du mal à tenir la posture.

Et ce n’est même pas la prestation aussi mitigée qu’inhabituelle d’un Accorsi gêné comme tout le monde par le vent (7/10 au pied) qui pourra les contenter. Bien sûr, en face, le buteur local, Delbos, a enquillé (8/8) avec l’assurance de ceux ayant quelque chose à se faire pardonner, une semaine après un 2/6 médiocre. Mais dans le jeu, les gars du Bassin ont tout simplement rivalisé avec une formation, rappelons-le, reléguée de Fédérale 1 et impressionnante dans le mouvement et la solidité. Les Aveyronnais voulaient se mesurer, et malgré l’essai rapide du 2e ligne tarnais Escarlot sur ballon porté (10e), ils ont donc vu.

Toujours ces satanés détails...

À coup sûr, ils finiront par retenir la leçon. Car, toujours au contact en 1re période (13-12, 40e), ils ont ensuite une nouvelle fois payé le lourd tribut de ces satanés détails. Les mêmes qu’à Gaillac, qu’à Cahors... En clair, une indiscipline (5 cartons) et une gestion de certaines phases-comme les touches (5 ballons perdus hier) - ou de temps forts au final rédhibitoire. À l’image de ce ballon d’attaque en surnombre échappé (38e) ou de cette mêlée rendue pour déboucher sur l’avantage vauréen à la pause. Mais s’ils pesteront sûrement encore quelques jours contre un arbitrage pas toujours très compréhensible-pied adverse en touche non sifflé à 5 m de l’en-but local (64e), cartons facilement dégainés à leur encontre-, ils regretteront surtout que le match n’ait pas duré quelques minutes de plus... Mais ce bonus a ce matin le goût du travail bien fait. Mais il faudra le bonifier dès dimanche, lors de la venue de Mazamet (3e), pour que la satisfaction soit totale.