Ukraine: sommet de la dernière chance à Minsk pour arrêter le bain de sang

  • Des soldats ukrainiens en route pour Debaltseve, dans l'Est de l'Ukraine, le 10 février 2015
    Des soldats ukrainiens en route pour Debaltseve, dans l'Est de l'Ukraine, le 10 février 2015 AFP - Volodymyr Shuvayev
  • Des journalistes attendent devant la résidence présidentielle à Minsk, le 10 février 2015, où les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand vont se réunir pour tenter de mettre fin au conflit en Ukraine
    Des journalistes attendent devant la résidence présidentielle à Minsk, le 10 février 2015, où les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand vont se réunir pour tenter de mettre fin au conflit en Ukraine AFP - Sergei Gapon
  • Carte de la situation militaire sur la crise ukrainienne Carte de la situation militaire sur la crise ukrainienne
    Carte de la situation militaire sur la crise ukrainienne AFP - L.Saubadu/J.Jacobsen
  • Carte, bilans et données sur la crise ukrainienne
    Carte, bilans et données sur la crise ukrainienne AFP - L.Saubadu/J.Jacobsen
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Centre Presse Aveyron

Les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand doivent se retrouver mercredi à Minsk pour un sommet de la dernière chance qui vise à mettre fin à dix mois d'un conflit qui a fait plus de 5.300 morts dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine.

Cette rencontre réunissant Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko et Vladimir Poutine est le résultat de l'initiative de paix franco-allemande présentée la semaine dernière à Kiev, puis à Moscou, au moment où les combats font rage dans l'est de l'Ukraine. Mardi, au moins 37 personnes ont ainsi péri dans des combats et bombardements.

Le président Petro Porochenko, arrivé au pouvoir en promettant de mettre fin à la guerre et de reconquérir les zones rebelles, a résumé l'enjeu de Minsk: offrir "l'une des dernières chances d'instaurer un cessez-le-feu inconditionnel et un retrait des armes lourdes".

De leur côté, les séparatistes prorusses ont discuté deux heures à Minsk avec les émissaires de Kiev, encadrés par des représentants de la Russie et de l'OSCE. Les rebelles ont ensuite soumis leurs propositions de règlement du conflit au Groupe de contact, lui aussi réuni mardi soir à Minsk.

Selon l'émissaire de la république autoproclamée de Donetsk Denis Pouchiline, qui n'a pas précisé le contenu de ces propositions, il est "trop tôt pour parler d'un cessez-le-feu".

De son côté, le président américain Barack Obama a eu des entretiens téléphoniques avec son homologue russe Vladimir Poutine, ainsi qu'avec M. Porochenko.

Dans un communiqué, la Maison Blanche a déclaré mardi soir: "Si la Russie continue ses actions agressives en Ukraine, en envoyant notamment des soldats, des armes et en finançant les rebelles, le prix à payer pour la Russie augmentera".

- 'Rien n'est gagné' -

Le président Hollande "veut donner toute sa chance au fait de pouvoir aboutir alors que la situation sur le terrain s'est encore aggravée", selon une source dans son entourage.

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, pour lequel "rien n'est gagné", appelle les belligérants à ne pas saboter le sommet.

La rencontre de Minsk sera le premier vrai sommet dans le format dit "de Normandie", impliquant les dirigeants des quatre pays qui s'étaient brièvement rencontrés en Normandie en juin puis à Milan en octobre en marge d'évènement internationaux.

Il devra offrir une chance unique de prendre au mot Vladimir Poutine qui nie toute implication de la Russie dans le conflit ukrainien, qui a fait plus de 5.300 morts en dix mois et provoqué la pire dégradation des relations entre Moscou et l'Occident depuis la fin de la Guerre froide.

- Bombardements d'une ville symbole -

Sur le terrain, au moins 37 personnes ont péri dont 15 dans des bombardements au lance-roquettes multiples Smertch à Kramatorsk, ville qui abrite le principal état-major militaire ukrainien dans l'Est.

Cette cité industrielle de 200.000 habitants avait été reprise par l'armée ukrainienne aux rebelles en juillet et avait été épargnée par les combats depuis.

La diplomatie ukrainienne a déclaré dans un communiqué que la Russie - qui selon Kiev et les Occidentaux arme les rebelles et leur envoie des troupes régulières en renfort, une accusation démentie par Moscou - était "responsable" de cette attaque "au moment où surgit un espoir fragile de régler la crise et établir la paix sur le Donbass".

Des habitants de Kramatorsk ne mâchaient pas leurs mots, accusant le président russe. "Regarde ce que Poutine a fait ! Il nous tue, les enfants comme les adultes !", s'est emportée une femme.

Ce bombardement, le premier contre le QG de l'armée depuis le début de la guerre, intervient au moment où soldats ukrainiens et rebelles cherchent à grignoter le plus de terrain possible pour arriver en position de force à la table des négociations.

Au sud de la ligne de front, les troupes ukrainiennes ont par ailleurs annoncé avoir déclenché une contre-offensive et repris le contrôle de trois villages à l'est du port de Marioupol, une des dernières grandes villes de la région sous contrôle ukrainien.

Source : AFP

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