Zebra, des platines au punk

Voilà, Zebra a lâché ses platines et s’est mis à la guitare, au punk-rock siouplait, et français dans le texte. Ça va swinguer, ça va danser comme au bon vieux temps du punk’n’roll. Zebra convoque ses potes bien cuivrés et voilà que des accents Blues Brothers dévoyés passent dans les morceaux du monsieur. «Choisi ton camp, camarade», commence-t-il dans cet album qui balance pas mal, et qui est bourré de parfums références dont le sommet est cette reprise de Someone to love des Rita mitsouko, superbe et pétaradante. Zebra a répondu à l’appel du rock avec une certaine jouissance et l’envie de faire suer les corps et les peaux de zèbre. Celui qui fut bassiste de Billy Ze Kick a fini de manger des champignons pour se mettre goulûment à l’ivresse cuir d’un rock qui revisite une mémoire collective toujours intacte, mais sacrément bordélique.

François Fillon en guest star

Dans chaque chanson, on aura l’oreille qui frémira et qui se souviendra, sans trop le définir, d’un morceau qu’il a entendu dans l’temps, quand on était jeunes, fous, et insouciants. Ça peut être un refrain, un air, un son ou même un bout de parole, par exemple, tiens, il y a un ça c’est vraiment toi» qui me glisse dans le tympan. «J’étais un voleur, un maniaque du sampler», avoue même Zebra, qui ne l’a jamais caché, et qui demande maintenant qu’on sauve son âme. Des Rita à Gainsbourg en passant par des tas d’autres comme la Mano, les skapistes et les punk-rockeurs des années quatre-vingt canal historique. Gainsbourg, il est dans Tu chantes comme une petite p..., chanson au demeurant fort sympathique et peut-être l’une des meilleures : Allez, chante…Festif en diable, le «Mambopunk» de Zebra sait aussi être rebelle, comme dans Du sang sur les murs avec en guest star… François Fillon.

Balader à poil dans Paris 

Il faut dire qu’à force de mixer, du rock notamment, Zebra sait comment construire un morceau et comment le faire sonner le plus efficacement possible. Alleluïa tout le monde (je fais pareil que lui, je lui pique des formules, ça remue terrible quand il veut. Juste avant un Chanson sympathique, une autre, malgré que le bonhomme adore mettre quelque gros mots, une chanson toute gentillette qui dit que c’est chouette d’avoir des potes… A condition qu’il ne nous cause pas trop de sa déprime. Quitte à faire des trucs relous, autant se balader à poil dans Paris en chantant mal en anglais une balade pop.

 

Le plein de bonne humeur rock’n’rollesque

Tout ça, c’est pour rire, pour rigoler, pour siffloter comme un merle moqueur, pour faire la fête. Allez remets-la moi, la Rita… Ouais, ça le fait, remuons-nous un peu, envoyons-le plein fer, le mambo punk, sur un rythme endiablé et avec plein de trompette, oui c’est ça, ondule ton corps, c’est la fête à la maison, dans la rue, au troquet, en cellule de dégrisement ou partout où il y a des platines, et même si c’est un peu potache parfois, on s’en fout, on redevient un peu jeune, insouciant, et bruyant. N’envoyez pas la police tout de suite, c’est juste pour rigoler, viendez plutôt danser avec nous. Qu’est-ce qu’on fête ? La fête, et pis c’est tout. Le plein de bonne humeur rock’n’rollesque.