Millau : un « collectif citoyen » perturbe la conférence du FN

"Appelle les flics !" Début de conférence de presse agitée, samedi, dans l’arrière-salle d’un bar-restaurant du centre-ville, comme le relatent nos confrères de Midi Libre Millau. Un "collectif citoyen", avec en chef de file Iñaki Aranceta, avait cru bon de s’inviter au rendez-vous du Front national dans le cadre des élections départementales. Logiquement, le ton est rapidement monté entre les deux camps.

"Tu prends une photo, ça se finit au tribunal !", s’emporta Laurent Nenny, candidat frontiste avec Nadia Ratel sur le canton de Millau-2. "Allez foutre votre m... ailleurs !", gronda un sympathisant dans l’assistance. Moins de deux minutes plus tard, le petit groupe avait été mis à la porte manu militari. "Une fois de plus, l’extrême gauche sectaire et irrespectueuse, issue de l’héritage beatnik et “canabistique”, se sent libre de bafouer les principes démocratiques, a conclu Jean-Guillaume Remise, en binôme avec Marie-Claude Fayard sur le canton Causses-Rougiers, après avoir fermé la porte de la salle à clé (!). S’ils sont là, c’est que notre présence est justifiée. Plus ils nous taperont dessus, plus ils nous donneront des voix." 

Une entrée en matière qui n’a pas perturbé outre mesure le secrétaire départemental du FN en Aveyron, fier de rassembler les candidats en campagne sur les cantons sud-aveyronnais. Seul à prendre la parole, il a notamment défendu la cause des "petites communes" face aux mégapoles, plaidant en faveur d'un "État-nation" avec des "élus plus proches du territoire".

Les priorités? "Baisse de la fiscalité", "département fort", "transparence" et "défense du service public", a-t-il énuméré, tout en croyant à la possibilité du parti de placer "plusieurs candidats" au second tour en Aveyron. Voilà pour les grandes lignes. Alors que le FN présente 68 candidats sur ce scrutin départemental (un record), Jean-Guillaume Remise a sévèrement critiqué, en vrac, "ce gouvernement de gougnafiers", ainsi que les "problèmes de gestion" de "l’appareil Luche", ce "Fernandel de l’Aveyron".

Le tout sous la surveillance de policiers municipaux restés en faction...