Fin des quotas laitiers : atterrissage «préparé» en Aveyron

  • Après presque 31 ans d’exercice, le 31 mars marquera la fin des quotas laitiers en France. En Aveyron, les éleveurs sont prêts.
    Après presque 31 ans d’exercice, le 31 mars marquera la fin des quotas laitiers en France. En Aveyron, les éleveurs sont prêts. Illustration AFP
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Ph.R.

Le 31 mars marquera la fin des quotas laitiers en France. Une «changement» préparé par les agriculteurs qui planchent sur le sujet depuis plusieurs années. 

Le 31 mars marquera la fin des quotas laitiers en France. Après presque 31 ans d’exercice, ce sera le retour de la libéralisation du marché de l’or blanc. Ce n’est pas neutre quand cela concerne la première puissance laitière mondiale qu’est l’Europe. Pour autant, le 1er avril, ce ne sera pas la révolution. «L’atterrissage a été préparé», explique Christophe Malgouyres, ex-président de la section bovins lait du département et administrateur au sein de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL). 

«Notamment en permettant aux agriculteurs de mettre en adéquation leur production et leur capacité de produire.» Cela fait plusieurs années que la France agricole planche sur le sujet. Ce changement consiste, en quelque sorte, à passer d’un rapport administré, celui des quotas, à un rapport désormais plus commercial entre les producteurs et les industriels. «Mais il ne faut pas croire que les éleveurs vont désormais produire autant qu’ils veulent, comme ils veulent. Il reste toujours une gestion des volumes».

Des rapports entre industriels et éleveurs appelés à évoluer

Cette gestion est désormais contractualisée, notamment entre des organismes de producteurs, à l’instar de l’association des producteurs Lacatlis Rodez, qui réunit près de 320 éleveurs, et Lactalis, donc (1). Mais toute cette préparation en amont n’exclut pas les inquiétudes. «Ce qui demeure l’inconnue, c’est la volatilité des marchés», relate Christophe Malgouyres. C’est même la grande inconnue, quand bien même les estimations font part d’une hausse de production généralisée pour tous les pays européens, la France tablant, elle, sur une hausse de 15%. C’est la raison pour laquelle les cercles de réflexions se poursuivent sur l’avenir et l’évolution des marchés laitiers.

Ainsi, le modèle allemand sera-t-il évoqué ce soir à Rodez, et le congrès national de la FNPL, mercredi et jeudi à Albi, reviendra à de multiples reprises sur le sujet. «Le rapport avec les industriels est appelé à évoluer au fil du temps. Tout n’est certainement pas parfait aujourd’hui, mais cela a le mérite d’être mis en place» lance Christophe Malgouyres.

Reste que cette nouvelle ère démarre avec quelques turbulences. Le début d’année 2015 est en effet marqué par une chute importante du prix du lait par rapport au début de l’année 2014. De l’ordre de 100€ les 1000 litres. La profession table toutefois sur une hausse au fil des mois, pour atteindre un prix de base en 2015 tournant au moins autour des 330€. On peut d’ailleurs imaginer que le bilan à la fin de l’année, le premier de l’ère «sans quota», sera scruté de très près.

(1) Dans le département, hors les producteurs pour Jeune Montagne, le groupe coopératif Sodiaal et Lactalis se partagent la collecte laitière de façon relativement équilibrée.

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